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Signature de la charte contre la violence faite aux femmes

mardi 28 novembre 2017 par Rédaction

Lundi en fin d’après midi, en préfecture, a été signée la charte contre la violence faite aux femmes. Autour de la préfète Béatrice Lagarde, étaient réunis les représentants d’associations et les acteurs engagés, François Frémaux, directeur adjoint de la sécurité publique, le colonel Etienn,e commandant du groupement de gendarmerie des Hautes-Pyrénées, Catherine Famose Directrice départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP).

« Les violences conjugales sont de diverses formes, physique, mentale, morale, sexuelle, économique et majoritairement à l’encontre des femmes. Chaque année, 230 000 femmes, âgées de 18 à 75 ans, sont victimes de ces violences, notamment physique et sexuelle. Une femme décède tous les trois jours en France sous les coups de son compagnon ou ex compagnon. Ce qui représente 14,5% des homicides en France », rappelle la préfète.

Pour les Hautes-Pyrénées : « L’an passé, ont été enregistrés 237 faits de violence au sein du couple et 430 femmes ont été accueillies et accompagnées par le réseau associatif. Depuis 2006, 11 personnes sont décédées dont 8 femmes, 2 enfants et 1 homme.

« Pour ces personnes victimes de violence tout un tas de sentiments se développent : l’humiliation, la honte, la peur de déposer plainte, la terreur et la culpabilité et souvent ces phénomènes empêchent la sortie du silence », indique Béatrice Lagarde.

La représentante de l’Etat poursuit : « En matière de prévention, la politique publique est une politique qui date de plus de 10 ans. Nous sommes actuellement dans le 5ème plan de mobilisation et de lutte contre les violences faites aux femmes, un plan qui va de 2017 à 2020.

Dans le cadre de ce plan des mesures fortes ont été lancées pour permettre aux victimes d’accéder à leurs droits, d’être protégées et être accompagnées.

Dans le département, une dynamique s’est mise en place et des progrès ont été accomplis dans la connaissance du phénomène, le repérage des situations, la prise en charge des victimes avec des dispositifs adaptés et spécifiques pour l’accueil, l’écoute et l’accompagnement. Des progrès ont été aussi accomplis dans la lutte contre la récidive avec stage de responsabilisation pour les auteurs de violences conjugales. Des conventions de partenariat ont été passées avec le réseau associatif notamment Aid’victimes, le CIDS, la direction départementale de la cohésion sociale et protection des populations, la gendarmerie, conventions pour l’amélioration de la prise en charge des victimes et renforcer l’information.

Dans le cadre d’un diagnostic, diagnostic à 360du sans abri au mal logement, un groupe de travail a été mis en place en juin 2016 sur la mise en sécurité des personnes victimes de violences conjugales. L’idée est de construire sur ce département un dispositif sur la prise en compte d’hébergement, la nécessité d’accompagnement sur l’acheminement des victimes vers les lieux d’hébergements et la prise en charge socio-économique. Un travail de 16 mois piloté par le service des droits des femmes et de l’égalité en lien avec le service politique social de l’Etat et de la DDCSPP.

Ce dispositif s’adresse à toutes les personnes majeures, femmes ou hommes accompagnés ou non d’enfants, victimes ou menacées de violences conjugales.

Des places d’hébergement d’urgence seront désormais sanctuarisées pour ces personnes : l’association Albert Peyriguère qui gère les CHRS de Tarbes et Odos, l’association du Secours catholique et la cité Saint Pierre sur Lourdes se sont engagées à répondre à l’urgence de ces situations et l’association Ermitage sur Tarbes pourrait être sollicitée pour des séjours prolongés.

En ce qui concerne les situations de crise les week-ends, les nuits et les jours fériés, cela reste à régler.

Pour l’acheminement des personnes en zone rurale (pour rappel dans ce département près de la moitié des violences conjugales sont enregistrées en zone gendarmerie) , c’est pouvoir les acheminer en urgence vers l’endroit ou elles seront hébergées, c’est donc le véhicule de service du SIAO 65 (Services intégrés de l’accueil et de l’orientation) et éventuellement la mobilisation des taxis, (une convention de partenariat avec l’association radio taxis tarbais est en cours de finalisation). Est également prévue la prise en charge des déplacements dans l’accompagnement des personnes qui doivent se rendre à une convocation judiciaire, un rendez-vous d’expertise. »

Le colonel Etienne : « Depuis le début de l’année, pour nous gendarmerie les interventions pour victimes de violences ou intra familiales représentent 161 interventions, sur la même période l’an passé nous étions à 180, cette baisse ne signifie pas une baisse de violences mais moins de personnes qui font appel. Le protocole qui va être signé nous allège énormément dans nos interventions. Tout comme la police nous devons prendre en charge la victime mais aussi l’auteur des faits et on ne peut pas correctement s’occuper de l’un et de l’autre en même temps. Grâce à ce protocole, la victime sera rapidement prise en charge par les services adéquats ce qui nous permettra de nous concentrer sur l’auteur. »

Pour François Frémaux, l’important c’est de répondre à une attente forte des femmes victimes de violences qui se trouvent parfois démunies face à des problèmes de logement suite aux violences quelles viennent de subir soit elles ne peuvent pas rester au domicile car le mis en cause peut y revenir. Un certain nombre de cas de figures qui posent des difficultés pour la police. Cette charte répond à l’attente de femmes victimes et en même temps à l’attente des forces de l’ordre pour trouver des solutions rapides.

Cette signature est l’occasion de rappeler que l’égalité entre les hommes et les femmes a été consacrée grande cause principale du quinquennat par le président de la République. Le 5 octobre dernier, a été lancé un tour de France de l’égalité. Ce tour de France a pour mission de recueillir la parole de chacun et de faire émerger les bonnes pratiques et les dispositifs innovants. Le département des Hautes-Pyrénées participe à ce tour de France avec 3 ateliers ouverts au public (inscriptions via le site Facebook de la préfecture), un sur le thème des violences faites aux femmes le 5 décembre à 14h dans les locaux de la cité Reffye à Tarbes et sur le 2ème thème l’égalité sociale et professionnelle le 7 décembre à 18h30 à la sous- préfecture de Bagnères de Bigorre et le 14 décembre à 9h30 à la sous-préfecture d’Argelès.

Avant de procéder à la signature de la charte, la préfète conclut : « Au lendemain du 25 novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, nous signons cette charte et au-delà des prestations nouvelles c’est l’engagement de la totalité des partenaires qu’il faut souligner dans ce département. Une bonne cohérence et la rapidité des réponses. »

Nicole Lafourcade