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TPR : les réactions de Nicolas Escouteloup

mercredi 21 juin 2017 par Rédaction

Tarbes, le choix du cœur

Nicolas Escouteloup, qui a rencontré lundi soir Antoine Nunes, Jean-Paul Gerbet et Bruno Larroux, a été averti ce mardi, en début d’après-midi, qu’il était retenu pour entraîner les avants du TPR. Mais il n’a pas encore signé son contrat même si les deux parties sont d’accord. Joint peu de temps après la confirmation de son engagement, Nicolas Escouteloup était à la fois soulagé et ravi. Soulagé parce que ça fait de nombreuses semaines qu’il a postulé, alors que le club semblait condamné à la Fédérale 2 et qu’il était prêt à signer malgré tout. Soucieux de revenir dans le Sud-Ouest pour se rapprocher de sa famille, Nicolas Escouteloup avait accepté de revenir à Casteljaloux, le club de ses débuts d’entraîneur où une reconversion professionnelle lui tendait les bras. Son départ de Limoges était programmé depuis plusieurs mois, depuis que le club avait abandonné ses ambitions de montée. La non qualification de l’USAL, (pour défaut de fonds propres), avait aussi entraîné le renoncement des joueurs sur le terrain, alors que Limoges figurait dans le haut de tableau. Malgré un contact très avancé avec Mont-de-Marsan, (où il s’est installé), pour s’occuper du Centre de Formation, il s’est retrouvé le bec dans l’eau. Les Montois ont offert, en reconversion, le poste à Caudullo après la blessure qui a entraîné la fin de sa carrière de joueur. C’est peut-être un mal pour un bien, car l’envie d’Escouteloup de venir à Tarbes ne date pas d’hier et c’est un vrai choix de cœur.

Tarbes était une priorité

Déjà, il y a deux ans, lorsque Frédéric Garcia avait annoncé son départ vers Biarritz, l’ancien troisième ligne béglais était venu à Tarbes pour rencontrer Nicolas Nadau et voir comment ils pourraient éventuellement collaborer. Et ce, sur les conseils de l’ex-entraîneur des avants tarbais dont il est très proche. « C’est mon demi-frère » dit-il en parlant de lui. Mais, à l’époque, c’est la piste locale qui avait été choisie avec Marc Dantin et Mickaël Etcheverria après le départ de Nadau à Carcassonne. Après ses déboires landais, Nicolas Escouteloup a aussitôt fait valoir sa candidature et il avait rencontré le Président Nunes et Philippe Lacave courant mai. Malgré les menaces de relégation du TPR en Fédérale 2, l’ex-manager de Limoges a refusé des propositions venues de Bourg-en-Bresse et de Strasbourg, au risque de se retrouver sans club. « C’est vrai, l’attente était un peu perturbante malgré les signes forts envoyés par Tarbes. Mais j’ai bien fait d’attendre car j’avais fait du TPR une priorité. J’ai eu raison de rester fidèle à cette ligne de conduite. J’ai attendu patiemment... J’ai toujours apprécié le club et la ville de Tarbes où je passe souvent quand je vais à Saint-Lary ou à Argelès ». Nicolas Escouteloup se souvient aussi du Tournoi International Cadets et Juniors de Tarbes qui se déroulait à Trélut à la fin des années 80 et auxquels, il a participé. Nicolas Escouteloup est aussi un fan des Hautes-Pyrénées où il se rend souvent pour pêcher la truite et faire des randonnées en montagne. Une partie de sa famille vit entre Bigorre, Béarn et Landes et c’est le cousin de Christian Escouteloup, l’ex-talonneur du FC Lourdes.

Un club historique qui l’a impressionné gamin

Le choix a aussi été sportif, car même s’il s’était engagé à entraîner Tarbes en Fédérale 2 ou en Jean Prat, l’entraîneur faisait confiance aux dirigeants pour obtenir le maintien en Poule d’Accession. Il est persuadé que Tarbes a le potentiel pour retrouver la Pro D2 dont le club était le plus ancien pensionnaire avant d’être relégué financièrement, trompé par un partenaire et dirigeant indélicat. « C’est un club historique du rugby français. Je me souviens avoir vu Tarbes jouer à Bergerac, que mon père entraînait et où un certain Laurent Marti, (le Président de l’UBB), jouait à l’aile. Tarbes est une équipe qui m’avait impressionné quand j’étais gamin. »

Développer les jeunes talents bigourdans

Nicolas Escouteloup pourrait être l’homme de la situation dans un club qui a besoin de se restructurer et de reconstruire une image suite à deux années sportives de qualité mais ternies par les différends avec la LNR et la FFR. Homme à tout faire du rugby, entraîneur, éducateur, formateur, il est capable de restructurer le TPR de l’intérieur, comme il l’a déjà fait à Marmande, Valence d’Agen et Limoges. Sa mission, associé à Mickaël Etcheverria, est de s’appuyer sur la Formation Tarbaise en développant la filière de recrutement des jeunes. « Il faut tirer la quintessence de la Formation. On est dans une région où il y a beaucoup de jeunes talents. Tarbes fait partie des régions où le rugby attire les jeunes par rapport à d’autres sports. Il existe une très bonne formation à Tarbes, même si les jeunes n’ont pas eu trop l’occasion de s’exprimer en Pro D2, qui est un championnat très difficile. » Des joueurs formés en Bigorre et sur lesquels le club a pu s’appuyer en Fédérale 1, avec les Laharrague, Béziat, Sevestre, Duny, Jambaqué, Antonescu, Armary, Bonnecarrère, Domec, Dumestre, Rubio, Berbizier..., qui ont multiplié les feuilles de matchs. Mais aussi avec les Sajous, Claudey, Fuxan, Paris, Dumas, Cabanne, Ducau, Latisnère-Palacin, Paulet, Demaï-Hamecher..., qui ont aussi joué avec les pros la saison dernière. « Beaucoup de jeunes issus de la Formation Tarbaise peuvent prétendre jouer en Poule d’Accession et pourquoi pas en Pro D2 », confirme le nouvel entraîneur. D’autant que si, sous la pression du résultat, les jeunes n’ont pas toujours eu leur chance, la donne pourrait changer cette année. D’abord pour des raisons budgétaires, la place sera largement ouverte aux jeunes pour compléter l’effectif pro. Mais aussi parce que les entraîneurs n’auront pas le poids de la remontée immédiate comme l’an dernier. L’objectif sera de bien jouer, de défendre sur le terrain les valeurs du club, de donner du plaisir aux supporters et mieux si affinités... Sur un malentendu, comme Massy ou Chambéry la saison dernière, les Tarbais peuvent créer la surprise. Ils ont cette fois pour eux, la continuité, le talent et l’insouciance de la jeunesse, encadrés par des joueurs expérimentés qui ont passé une saison au club, alors qu’ils débarquaient tout juste en Bigorre l’an dernier.

Sans impératif, sans pression mais pas sans ambition

Mais il faut rester réaliste, cette Poule d’Accession sera une fois de plus très difficile avec les deux relégués de Pro D2 ,Albi et Bourgoin, les anciens, Bourg-en-Bresse, Aix, Chambéry, Limoges, Aubenas, Romans et les deux promus aux dents longues et aux budgets conséquents, Rouen, le Champion de France en titre et Strasbourg... Deux clubs aux Présidents ambitieux et fortunés ! De plus, tous les clubs se sont renforcés... « Le niveau de la Poule va être encore très relevé. Il faut voir comment le sportif va se mettre en place mais le but sera d’atteindre les phases qualificatives. Il n’y a pas d’impératif, ni de pression pour monter. Il faut reconstruire en profondeur pour que Tarbes retrouve le haut du panier de cette Poule Elite. Mais pourquoi ne pas essayer de monter, dès cette année, si l’occasion se présente. »

Une quinzaine de départs compensés en partie

Malgré les incertitudes qui ont pesé sur l’avenir du TPR en Fédérale 1, le club n’a pas connu l’hémorragie de l’an passé où il avait fallu reconstruire toute une équipe et tout un pack. Là, à part six ou sept départs non voulus, Tarbes a limité la casse. Les autres joueurs ont été laissés libres de partir. En tout, le club aura perdu une quinzaine de joueurs, (sur la quarantaine de l’effectif) soit dans la moyenne des années précédentes en Pro D2. « Des départs qui ont été déjà comblés en partie par la cellule de recrutement du club », précise le nouvel entraîneur, qui a été associé à certains choix, notamment sur les prochaines recrues. Malgré le départ des deux talonneurs, non officiellement compensés, Nicolas Escouteloup n’est pas inquiet : « Les talonneurs, ce n’est pas ce qui manque sur le marché... »

Vers un jeu complet et équilibré

La philosophie de Nicolas Escouteloup s’oriente vers « un jeu complet, équilibré entre les avants et les lignes arrières. C’est un jeu tourné évidemment vers l’offensive avec le désir de rendre le moins de ballons possibles ou le moins facilement possible à l’adversaire. La Fédérale 1, avec une grosse conquête et un grand buteur, ça ne suffit plus aujourd’hui. Pour jouer les premiers rôles, il faut développer un jeu complet. » Une philosophie de jeu qui ne devrait pas décontenancer les Tarbais qui ont fait de l’alternance leur crédo l’an dernier. « Il y a eu deux parties de saison » reconnaît Nicolas Escouteloup. « La première, où l’état de forme de l’équipe, construite très tard, ne permettait pas de mettre en place ce jeu. Mais sur la seconde partie de saison, on a vu le vrai visage de Tarbes, avec un meilleur équilibre entre les lignes. Même si Limoges avait réussi à gagner en début de saison, alors que l’équipe de Tarbes n’était pas prête, on s’était dit, avec mon collègue (Sébastien Bonnet), que quand cette équipe serait en forme, elle serait très difficile à contrer. J’ai pris d’ailleurs ma plus belle rouste à Trélut, 40 à 19. On a reçu, ce jour là, une correction d’une équipe de Tarbes très performante en conquête et très entreprenante derrière. Ils avaient pratiqué un jeu complet que je préconise. » Un jeu auquel adhère aussi Mickaël Etcheverria, qui ne devrait pas avoir du mal à s’entendre avec son nouveau binôme. « Mickaël est tarbais depuis plusieurs années et il connaît bien ce groupe. Il y a des choses de mises en place et on va essayer de travailler sur la continuité, tout en essayant d’apporter ma patte devant ».

Les deux entraîneurs devraient se rencontrer très vite pour mettre au point le programme des entraînements qui débutent le 10 juillet.

Jean-Jacques Lasserre