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Demi Mondaine à la Gespe samedi soir

samedi 13 mai 2017 par Rédaction

« Paris-Désert » est le nom du nouvel album du groupe de rock Demi Mondaine, qui se produira ce samedi 13 mai 2017 sur la Scène de la Gespe à Tarbes. Dans cette interview, Béatrice, la chanteuse du groupe, dévoile ses influences musicales, ses coups de cœur culturels et ses projets. Elle raconte aussi son engagement auprès des lycéens d’Ile-de-France, pour transmettre l’histoire et les valeurs du rock.

Une voix puissante et sensuelle qui rappelle Pat Benatar ou Catherine Ringer. Une présence scénique audacieuse, évoquant une version féminine de Jim Morrison. Béatrice, la chanteuse du groupe « Demi Mondaine », s’inscrit assurément dans la lignée des grandes interprètes du blues, du punk et du rock. Avec son complice depuis dix ans, le guitariste Mystic Gordon, virtuose du riff, et avec ses deux autres compagnons de route, Allan De La Houdaye à la basse et aux claviers, et R1 à la batterie, elle fait étape, ce samedi 13 mai 2017 à 21h, sur la scène de la Gespe à Tarbes. « Paris-Désert » est le titre du nouvel album sorti par Demi Mondaine l’été dernier, et le pivot de leur tournée nationale.

Tarbes-Infos : le nom choisi pour votre groupe est-il un clin d’œil, une provocation ou un message caché ?

Béatrice : un clin d’œil plutôt qu’une provocation. Un hommage à des femmes qui ont tenté de prendre leur place dans la société de la « Belle Epoque » en France, avec les moyens dont elles disposaient : la chanson, le théâtre, la danse. Leur comportement était souvent avant-gardiste : elles portaient les cheveux courts, fumaient, sortaient le soir. Dans le contexte particulier de cette période historique, les demi-mondaines ont esquissé une forme d’émancipation féminine. J’ai découvert cette expression dans un roman, « La Vénus à la fourrure ». Cela m’a inspiré le nom du groupe.

Comment est né « Paris-Désert », l’album de votre tournée ?

Il comporte cinq titres, la moitié en français et la moitié en anglais. Par rapport à notre précédent album, nous avons passé plus de temps en studio, en ajoutant des claviers et du son électro. Nous avons exploré de nouveaux univers sonores. L’inspiration des textes de ce nouvel album est double. Une partie d’entre eux évoque Paris, avec des chansons comme « Paris sous la neige ». L’autre partie est née d’un voyage initiatique dans le désert au Maroc et en Algérie. Cette expérience marquante fera sans doute émerger d’autres chansons dans de futurs albums.

Quelle est votre définition du rock ? Pensez-vous que cette expression musicale soit en voie de disparition ?

Le rock’n roll ne meurt jamais et le punk ne meurt jamais ! Depuis le « blues des champs de coton » jusqu’aux musiques d’aujourd’hui, il continue à vivre et à évoluer sous des formes nouvelles. Le hip hop et l’électro sont aussi influencés par le rock. C’est une musique propre au métissage et aux métamorphoses.

Votre jeu de scène est très expressif, très physique. Quelle place prend-il dans votre vision du concert ?

C’est la scène qui est importante. Dans notre rapport avec le public, il existe quelque chose d’animal qui nous pousse à sortir de nous-mêmes. J’aime exprimer ce que je ressens, vivre mes textes au maximum. La scène est un espace de jeu et de liberté. Il est naturel que les artistes vivent le spectacle ainsi, et que le public le ressente.

Vous avez repris « L’hymne à l’amour » d’Edith Piaf. Cette chanteuse est-elle pour vous une source d’inspiration ?

Oui, tout à fait. Cette grande interprète m’a donné envie de chanter. J’adore les chanteuses comme Piaf, Barbara, Janis Joplin, Patti Smith. Et aussi les grandes voix du jazz telles que Billie Holiday ou Nina Simone. Cela faisait longtemps que j’avais envie de reprendre « L’hymne à l’amour ». Edith Piaf avait un jeu de scène minimaliste. Mais elle remplissait l’espace par son lyrisme et l’intensité de son interprétation. Un chanteur m’a aussi inspiré, Jacques Brel. J’ai repris l’un de ses titres, « Au suivant ».

Vous considérez-vous comme une artiste engagée ?

En écoutant mes textes et mes choix musicaux, cet engagement transparaît. Même si je ne suis pas du genre à brandir un étendard. Je participe aussi à la démarche pédagogique d’un collectif d’artistes franciliens, « Zebrock ». Avec deux musiciens, nous intervenons dans plusieurs lycées de banlieue, notamment en Seine-Saint-Denis. Ces conférences sont basées sur la découverte de l’histoire du blues et du rock. Nous proposons aux jeunes un voyage à travers le temps, avec une trentaine de titres. Nous jouons toujours plusieurs morceaux, et nous leur faisons aussi écouter des enregistrements musicaux. C’est une manière de transmettre aux jeunes d’aujourd’hui les valeurs et l’esprit du rock. Nous essayons ainsi de leur dire : « serrez-vous les coudes, soyez solidaires ».

Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?

Après notre tournée « Paris-Désert », nous allons recommencer à composer. Nous imaginons un album plus conceptuel, qui pourrait accompagner en musique une pièce de théâtre. Nous travaillons en lien avec un metteur en scène de la Maison de la Culture de Bobigny, Nicolas Bigard. Je me suis aussi consacrée récemment à un autre projet, intitulé « The color book ». Il s’agit d’une performance inspirée par le livre d’un illustrateur récemment décédé, Bernie Wrightson. J’accompagne au piano une danseuse et une trapéziste, sur des textes décrivant 15 créatures monstrueuses du répertoire mythologique et littéraire. Après une résidence d’artiste, nous avons présenté ce spectacle au festival « off » d’Avignon. J’espère que nous parviendrons à organiser une tournée pour le faire découvrir à travers la France.

Propos recueillis par Jean-François Courtille

Demi Mondaine sera en concert à la SMAC de la Gespe, à Tarbes, samedi 13 mai 2017 à 21h. Tarifs : 7 à 12 euros. Contact : www.lagespe.com. L’album « Paris-Désert » est diffusé, sous forme de CD et de vinyle, sous le label Stick Music – www.stickmusic.fr

A découvrir : « Paris sous la neige » - https://www.youtube.com/watch?v=jWJz-vi71hs