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LFB. Retour sur Tarbes-Lyon

vendredi 28 avril 2017 par Rédaction

Du rififi à Lyon ?

C’est ce que l’on peut en déduire de la mise à l’écart du coach Gurvan Morvan, remplacé au coaching par son assistant Pierre Bressant, une des figures emblématique du club. Une décision prise au dernier moment et qui a peut-être perturbé une équipe privée des anciennes Guzman (cheville), Niamke-Moizan (cuisse) et Ervin (raisons personnelles). Ce n’est pas ce qui peut arriver de mieux à une équipe en plein doute dans un club en plein chambardement après son rachat par Tony Parker. Où trouver de la motivation quand la nouvelle direction (Marie-Sophie Obama) est déjà en place, que le futur staff (Valery Demory-Guy Prat) est déjà nommé et que les futures joueuses ont déjà signé (Paoline Salagnac, Ingrid Tanqueray, Mariane Badiane, Rebecca Allen, Julie Lallemand...).

Morvan écarté

Après le match Gurvan Morvan s’est déclaré surpris « Ce soir, ce n’est pas moi qui ait coaché, je l’ai découvert comme vous. Les dirigeants ont décidé que Pierre Bressant coache sans que j’ai su le pourquoi et le comment. C’est lui qui a fait le discours d’avant-match. » L’ex coach n’a pas voulu s’exprimer sur son équipe mais il a jugé que « Tarbes avait fait le match qu’il fallait après leur deux défaites. On les a laissé tirer et marquer. Elles ont abordé le match rapidement et bien en marquant 11 points. » Un coach qui n’a pas compris sa soudaine mise à l’écart mais qui reste attaché à son équipe comme le prouve le « nous » dans ses réponses. « Nous devons assurer notre survie samedi contre Nice mais il faut absolument prendre les deux derniers matchs qu’il nous reste. »

Pierre Bressant impuissant

Pierre Bressant* très actif en bord de touche et aux temps-morts pour haranguer ses joueuses en début de match n’a rien pu faire pour éviter le naufrage. Le coup de poker tenté par les dirigeants lyonnais aura été nettement contre productif et risque de laisser des traces dans un groupe qui ne sera bientôt plus lyonnais. L’idée était de mettre en avant un entraîneur expérimenté à la forte connotation lyonnaise qui a mené le club de la N1 à la LFB. Cette année, il s’occupait des U 16 et des U 20. « Je m’occupe de beaucoup de choses dans ce club (rires...) mais c’est avec grand plaisir car je n’ai jamais quitté Lyon depuis que j’ai arrêté de jouer. Pour moi, c’est une chance de revenir en équipe 1 pour l’aider avec toute mon expérience d’ancien du club. » Pierre Bressant dédramatise l’épisode du soir  : « Il ne s’est rien passé de spécial, on cherche par tous les moyens à motiver nos Filles par rapport à cette fin de championnat où il faut qu’on gagne les deux derniers matchs. C’était une façon de faire comme une autre. Le but du jeu, c’était de montrer aux jeunes qu’elles étaient capables de jouer parce qu’elles ont perdu confiance elles depuis le début de l’anné.e. Nous aurons besoin de toutes nos joueuses pour gagner nos deux derniers match » Une manière de les remettre dans le grand bain avant deux rencontres cruciales pour l’avenir du club en LFB. « Il faut oublier l’année prochaine. Aujourd’hui, on est dans le présent et on a la chance de jouer en Ligue. Il faut gagner pour y rester, d’abord pour nous et ensuite peut-être pour les autres. On a la chance de jouer les derniers matchs chez nous et on a toutes les cartes en mains. On doit d’abord gagner samedi contre Nice, qu’on a battu au match aller. » Pierre Bressant avoue être tombé sur une équipe tarbaise survoltée. « Elles savaient que si elles gagnaient, elles étaient qualifiées. Elles avaient une motivation supérieure, bien soutenue par le public. Elles avaient envie de réussir leurs adieux par un cadeau bien mérité. »

Parker, une chance pour le basket français

Quand on aborde le rachat du club par Tony Parker, Pierre Bressant dénonce certaines mentalités. « C’est une chance immense et j’aurais bien aimé que tout le monde soit derrière et pas devant en mettant des bâtons dans les roues. Les gens qui amènent de l’argent pour le basket, il n’y en a pas beaucoup. Et il vaut mieux en profiter au maximum, au lieu de freiner et de critiquer. Tony rend au basket ce qu’il lui a donné. C’est formidable parce qu’il n’y a pas beaucoup de Tony Parker, ni de Nicolas Batum et de gens comme ça. Si on commence à les critiquer eux, le basket va mourir. Là c’est un grand projet et ça va intéresser beaucoup de monde qu’il y ait une équipe forte, qui soit compétitive en France et en Europe. C’est bien pour la renommée du Basket Français. »

*Pierre Bressant est un ancien meneur de jeu américain (deux fois meilleur passeur du championnat) naturalisé français (19 sélections), qui a fait sa carrière en Pro A (1981-1993) à Mulhouse, Antibes, Racing Paris, Monaco et Lyon. Depuis 1994, il s’est installé dans la région lyonnaise où il a entraîné Bron en Régionale avant de le faire monter en N3 et l’ASVEL. Il a rejoint en 2008 le Lyon Basket Féminin en N1 pour l’emmener en LFB, tout en entraînant l’équipe féminine algérienne.

François Gomez : « On a préparé ce match comme finale »

Une nouvelle fois le coach bigourdan aura réussi à transcender son groupe dans un moment clé. Réussi à débloquer une équipe paralysée par la peur de perdre contre Angers et Nice. « J’ai toujours estimé que j’avais une équipe qui tenait la route. Donc quand ça coince, on cherche pourquoi. J’ai mis les Filles à l’aise, car je trouvais qu’elles étaient sous pression par rapport à l’enjeu. La pression c’était à moi de la supporter. J’ai tout pris sur mes épaules et je leur ai demandé de faire leur travail, d’essayer de trouver du plaisir ensemble. Il y a eu l’aspect mental et sur l’aspect basket, on s’est autorisé à prendre des risques en courant beaucoup, en défendant plus haut. Ce groupe est très sain et il y a des individus qui avaient envie de finir sur une bonne note, d’aider le club à finir sur une bonne note en s’investissant à 100%. Après, sur le jeu, on a pris le risque de lâcher les chevaux, de mettre beaucoup d’intensité, de faire tourner un plus que d’habitude, face à une équipe affaiblie et en difficulté, pour leur mettre la tête sous l’eau d’entrée. Après, il n’y avait plus qu’à dérouler. C’est un match qui compte. Les Filles ont répondu présent alors qu’elles ne l’avaient pas fait avant. » Habitué à jouer des finales débouchant sur des titres, le technicien s’est servi de cette expérience. « On a préparé ce match différemment, on l’a préparé comme une finale. Le club nous a donné les moyens de le faire, des gens sont venus parler, les Filles ont échangé entre elles. Le résultat est là, c’est magnifique. On est tous content d’en avoir fini et d’avoir obtenu notre objectif deux journées avant la fin du championnat. » François Gomez n’a pas voulu annoncer les départs et les arrivées. « Aujourd’hui, il y a des noms qui ont été cités dans la presse. Pour les uns c’est oui et pour les autres non. Vous le saurez largement en temps et en heure. Je dois revoir l’ensemble des filles. On est certain, pour une grande partie d’entre elles, de ce qu’elles vont faire et on va se pencher sur la construction de l’équipe de l’année prochaine. On a déjà commencé mais il n’y a rien de concret. »

Jean-Jacques Lasserre