« Tchao Dantin »

Ceux qui n’aiment pas Marc Dantin, feront référence à son départ de Bagnères pour Tarbes qui a laissé beaucoup d’amertume d’un côté comme de l’autre. Ce que l’on ne peut nier, c’est l’attachement de Marc Dantin au rugby tarbais, dont il a porté les couleurs comme joueur et a été Champion de France cadets avec le Stadoceste Tarbais en 1988, en lever de rideau de la finale Agen-Tarbes. Un attachement quasi viscéral qui lui a fait accepter une mission impossible pour beaucoup. Faire remonter le TPR avec une équipe à reconstruire en quasi totalité autour du capitaine Benjamin Collet qui quitte lui aussi le club. Il ne restait que douze joueurs du groupe de Pro D2 : Béziat, Casals, Koberidze, Antonescu, Collet, Laharrague, Vergallo, Cabanne, Latisnères-Palacin, Vinusa, Rubio, Demaï-Hamecher. Sur ces douze joueurs, seuls quatre (Collet, Vergallo, Vinusa et Rubio) étaient des titulaires à part entière, les autres, pour diverses raisons, notamment des blessures, faisaient épisodiquement partie du groupe. Tout comme les jeunes du Centre de Formation, Armary et Tuigalo qui ont disputé quelques matchs de Pro D2.

Le TPR avait subi une véritable hémorragie avec le départ de vingt-trois joueurs :

Mirtskhulava (Oyonnax), Schuster (Bayonne), Negrotto (Mont-de-Marsan), Giudicelli (Biarritz), Stroé (Castres), Costa-Repetto (Colomiers), Grobler (Strasbourg), Lockley (Aix), Boukerou (Albi), Timani (Colomiers), Nemsaze (Bristol), Veyret (Bourg-en-Bresse), Manu (Biarritz), Garrault (Mont-de-Marsan), Roussarie (Vannes), Queheille (Albi), Poet (Soyaux-Angoulême), Tranier (Aix), Veau (Oyonnax), Cocagi (Perpignan), Lamotte, Cros (Espoirs UBB), Smit et Poitrenaud. Et pas n’importe quels joueurs puisque la moitié étaient des titulaires indiscutables et que l’autre moitié faisaient partie intégrante du groupe et des roulements.

Mission impossible réussie

On peut dire que Marc Dantin a réussi sa mission puisque le TPR est mathématiquement qualifié pour jouer les phases de qualification à deux journées de la fin du Championnat. Une gageure réussie face à des équipes aux budgets supérieurs et qui avaient conservé la grande majorité de leur effectif, à l’exemple d’Aix. Xavier Péméja, qui est un technicien reconnu, a plusieurs fois souligné la qualité du travail de Marc Dantin, qui avait su reconstruire un groupe et surtout lui donner une âme.

Un véritable gâchis

Certes Marc Dantin peut agacer par sa personnalité, ses sautes d’humeur, mais c’est surtout un excellent technicien et un véritable meneur d’hommes, comme le prouvent ses réussites sportives. Des joueurs comme Dadunasvhili, Havea, Taulaga, Tuilagi, Bonnecarrère, Dumestre, Bats, Sordia, Claverie, sont venus pour le rejoindre et Percival a pris sa décision après l’avoir rencontré, séduit par l’homme et le technicien. Que décideront-ils à l’avenir ? L’Anglais a une clause libératoire et il nous avait confié vouloir continuer l’aventure auprès de Marc Dantin. Quelle va être sa décision après une nouvelle incertitude sur le nouvel entraîneur, après l’épisode FFR. Une véritable confiance s’était installée entre le puissant seconde ligne et son entraîneur. Marc Dantin, comme il s’y était engagé, a construit un groupe où tous les postes sont pratiquement doublés. Il a rendu opérationnels des joueurs comme Koberidze, Jambaqué, Domolaïlaï qui n’étaient pas au niveau en début de saison. Il a donné sa chance aux jeunes du Centre de Formation Sevestre, Duny, qui pèsent en première ligne et à Armary, Berbizier, qui font partie intégrante du groupe. Le TPR va de nouveau partir dans l’inconnu, avec un nouvel entraîneur, un nouveau staff, de nouvelles habitudes, de nouvelles formes de jeu à mettre en place.

J-J Lasserre