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La fronde des sept licenciés de Qualiduck

lundi 6 février 2017 par Rédaction

Sept salariés de Qualiduck, un prestataire de service du groupe Euralis à Maubourguet, ont été licenciés par leur employeur pour « faute grave ». Ils contestent ce licenciement, basé sur leur refus de signer une attestation de formation. Ils ont organisé une délégation avec une quarantaine de personnes et le soutien de la CGT vendredi, auprès de la DDCSPP des Hautes-Pyrénées. Objectif : apporter un document établissant que leur formation « au bien-être animal » n’était pas adaptée à leur mission, l’abattage massif des canards dans le cadre de la prévention de la grippe aviaire. Ils ont rendez-vous ce lundi après-midi avec la directrice des services vétérinaires des Hautes-Pyrénées.

« Il faut prendre le canard à deux mains. Il ne faut pas le mouiller. Et il ne faut pas lui faire de mal. Pas vu, pas pris. Si vous êtes pris, vous en assumerez les conséquences ! ». Tel est le contenu de la formation « au bien-être animal » dispensée aux salariés de Qualiduck, en vue de la mission d’abattage massif liée à la grippe aviaire, selon Ludovic, Danielle, Gilles, Carl, Wilfried, Jacinto et Cédric. Leur point commun : avoir été licenciés pour « faute grave » par leur employeur, qui leur reproche d’avoir refusé de signer l’attestation de formation au « bien-être animal ». Les anciens salariés de Qualiduck, un prestataire de service d’Euralis à Maubourguet, spécialisé dans la découpe de canards, ont décidé d’attaquer leur employeur pour licenciement abusif devant le conseil des Prud’hommes de Tarbes, avec l’appui des conseillers juridiques de la CGT. Ils en appellent aussi aux services vétérinaires des Hautes-Pyrénées. « Nous voulons connaître le contenu réel d’une formation au « bien-être animal ». Cela nous a incités à rencontrer le directeur adjoint de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations vendredi matin ». Une quarantaine de personnes, dont plusieurs militants de la CGT, sont venues les accompagner à la Cité administrative Reffye à Tarbes, les suivant jusqu’à l’entrée des bureaux de la DDCSPP. Au cours de leur rencontre avec le directeur adjoint Christophe Lecomte, qui n’a pas souhaité communiquer avec la presse, les « Sept de Qualiduck » ont montré un document, selon eux, « de nature à éclairer les services vétérinaires sur la formation qui nous a été dispensée ». Ils ont aussi obtenu un rendez-vous ce lundi après-midi avec la directrice des services vétérinaires des Hautes-Pyrénées.

 Ludovic, Danielle, Gilles, Carl, Wilfried, Jacinto et Cédric soulignent que trois d’entre eux avaient annoncé leur intention de se présenter aux élections des représentants du personnel, sous les couleurs de la CGT, avant d’être licenciés. Ils avaient aussi participé à la grève du mois de décembre 2016, pour demander notamment le paiement des heures supplémentaires et l’amélioration des conditions de travail au sein de l’entreprise. Les deux dirigeants de l’entreprise Qualiduck avaient refusé d’entamer des négociations avec les grévistes. Selon le gérant Pierre Panissal, «  le mouvement de grève des salariés a été levé le mercredi 4 janvier 2017 en soirée, lorsque les grévistes ont appris qu’ils pouvaient bénéficier des indemnités de chômage partiel, puisqu’en effet, la société Qualiduck ne pouvait temporairement plus découper de canards compte tenu du nouvel épisode de l’influenza aviaire.Nous signalons également le cas d’une salariée gréviste qui avait précédemment souhaité arrêter le mouvement de grève pour prendre ses congés, avant de revenir sur sa décision initiale lorsque les congés payés lui ont été refusés en raison des nécessités de service ». Un point de vue qui n’a pas convaincu les 40 personnes venues soutenir les sept licenciés de Qualiduck vendredi à la Cité Reffye. Jean-Pierre, l’un des manifestants, résumait ainsi le sentiment général : « ces salariés se sont d’abord battus pour dénoncer des conditions de travail inadmissibles à notre époque, et pour demander la juste rémunération de leurs efforts. A présent, ils se battent pour contester un licenciement probablement abusif. C’est pour cela que nous venons les soutenir ». Les sept licenciés de Qualiduck comptent distribuer des tracts à Maubourguet et à Plaisance mardi. Une délégation est aussi prévue mercredi après-midi au siège d’Euralis à Lescar, pour informer la direction du groupe sur les méthodes de formation de son prestataire de service.

Jean-François Courtille