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La grève à la Polyclinique de Tarbes reconduite jusqu’au début de l’année 2017

vendredi 30 décembre 2016 par Rédaction

Le mouvement de grève à la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées passera donc le cap de l’année 2016. Les salariés engagés dans ce conflit social depuis le 8 novembre ont décidé, ce vendredi 30 décembre 2016 en assemblée générale, de « reconduire la grève et d’engager de nouvelles actions ». Ils demandent aux ministères concernés « d’arrêter de se défiler et d’en finir avec les atermoiements ». Et ils en appellent « au soutien de la population du département pour les aider à tenir dans cette lutte ». De son côté, la direction de l’Ormeau-Pyrénées a affiché ce vendredi une « note d’information à destination de l’ensemble des salariés de la Polyclinique, pour clarifier ses propositions relatives à l’organisation et aux conditions de travail ». La lettre ouverte à Marisol Touraine, Ministre de la Santé, lancée lundi soir par trois responsables de partis de la gauche alternative bigourdane, a recueilli, après quatre jours de diffusion, plus de 2 200 signatures. Plusieurs élus socialistes des Hautes-Pyrénées comme Yannick Boubée, le maire d’Aureilhan, ou la sénatrice Josette Durrieu, comptent parmi les signataires les plus récents, ainsi que le secrétaire départemental du PS, Philippe Dussert.

Dans un communiqué de presse diffusé vendredi soir, les salariés grévistes de la Polyclinique et la CGT, seul syndicat présent au sein de l’établissement, affirment : « la direction rejette les recommandations du médiateur de la république et continue sa politique de désinformation. Les salariés continuent la lutte et exigent du Premier Ministre qu’il prenne ses responsabilités ». Concernant les recommandations du médiateur, ils précisent : « alors que la direction n’avait eu de cesse de réclamer la désignation d’un médiateur, elle s’empresse de mettre en échec cette médiation dès le deuxième jour de rencontre et de repousser d’un revers de main les recommandations qu’il formule ». Et ils détaillent : « l’effort salarial se limite à 3,2 % d’augmentation alors même que 140 salarié(e)s ont des rémunérations au niveau du SMIC (la convention collective de la Fédération hospitalière privée prévoit même des salaires de début de carrière inférieurs au SMIC !) ».

 

Les salariés confirment avoir répondu ce vendredi 30 décembre par écrit aux recommandations du médiateur, « en insistant notamment sur la déloyauté et la malhonnêteté manifeste du groupe Médipôle Partenaires qui n’a cessé d’user de manœuvres dilatoires depuis le début du conflit pour ne pas négocier réellement, tentant de s’immiscer dans la composition de la délégation des salariés, exigeant la nomination d’un médiateur pour mieux rejeter ses propositions au bout d’un jour et demi d’échanges ». Ils présentent ainsi leur commentaire sur les recommandations de Pierre Martin. « S’ils ont pris note de la préoccupation du Médiateur de proposer l’instauration d’une prime pérenne de 700 € brut en 2017, ils ont néanmoins rappelé que les revendications des salariés (RAG à 8,33 augmentation de la valeur du point d’indice à 7,38 et prime brute annuelle de 900 € brut) étaient plus que justifiées et tout à fait supportables pour une clinique dont la bonne santé financière avait été soulignée par le médiateur lui-même ».

 

Les salariés grévistes continuent aussi de demander « une réunion interministérielle la plus rapide possible qui puisse réunir : cabinets du premier Ministre, du Ministre de la Santé, du Ministre du Travail, direction du groupe au niveau adéquat (en la personne du PDG : M. Gravier) et représentation des salariés ».  Un souhait auquel les ministères n’avaient pas encore donné suite vendredi soir.

 

Ce même jour, la direction de la Polyclinique a diffusé une « note d’information à l’ensemble des salariés », intitulée : « éclaircissement sur le courrier du 26 décembre 2016 adressé à l’ensemble des salariés ». Elle évoque ce courrier qui a suscité, selon elle, « une demande d’éclaircissement sur les organisations des services d’Hospitalisation de semaine et de chirurgie conventionnelle ». Elle précise souhaiter répondre par une note de service « afin qu’aucun doute ne persiste ». Dans cette note, la direction assure : « Nous confirmons notre proposition de séparer ces deux services, comme demandé par la délégation, ce qui signifie que les équipes ne tourneront pas sur ces deux unités distinctes. Un groupe de travail, avec les salariés concernés, l’encadrement et la direction, sera organisé, afin d’ajuster les plannings à présenter aux instances. Un nouveau recueil des souhaits d’affectation du personnel soignant devra être organisé. La mention, dans le courrier, d’une période de 3 mois, correspond à une réévaluation après mise en place, comme il se doit sur tout nouveau planning, afin d’ajuster au mieux les besoins de chacun ». La direction aborde ensuite les conditions d’éligibilité de la prime exceptionnelle de 300 euros bruts : « seraient concernés tous les salariés liés à la Polyclinique de l’Ormeau par un contrat de travail au 1er janvier 2017, et justifiant d’une ancienneté continue d’au minimum trois mois ». Elle conclut sa note de service en rappelant que « tous les points sur les conditions de travail et sur lesquels nous nous sommes exprimés favorablement lors de la médiation constituent des propositions fermes de notre part. Elles doivent cependant respecter les procédures de consultation ».

 

Le médiateur Pierre Martin doit rendre à la Préfète des Hautes-Pyrénées dans les prochains jours un rapport, suite aux réponses apportées par les parties du conflit social de la Polyclinique à ses recommandations. Michel Pélieu, Président des Hautes-Pyrénées, a prévu de réunir les parlementaires bigourdans en début de semaine prochaine. La lettre ouverte à Marisol Touraine va aussi continuer à être diffusée par internet. De leur côté, les salariés grévistes de l’Ormeau-Pyrénées et la CGT sont déterminés à poursuivre leur mouvement social, qui passera le cap des huit semaines lundi prochain …

 

Jean-François Courtille