Polyclinique de Tarbes : les salariés reconduisent la grève pour une semaine, la direction a transmis sa position sur les « recommandations » du médiateur

Le conflit social à la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées se poursuit après déjà 7 semaines de grève. Ce lundi 26 décembre, les salariés ont voté en assemblée générale la prolongation du mouvement pour une semaine de plus. Ils ont installé des barrages filtrants dans l’après-midi devant la clinique de l’Ormeau-Centre. Ils attendent vendredi pour envoyer leur réponse au médiateur concernant ses « recommandations ». De son côté, la direction de la Polyclinique a indiqué lundi soir avoir déjà transmis au médiateur sa position sur les recommandations, sans dévoiler le contenu de cette position.

Un feu de palettes sur le trottoir situé en face de la clinique de l’Ormeau-Centre, à Tarbes, diffuse sa chaleur réconfortante aux grévistes frigorifiés, ce lundi 26 décembre 2016. Ils ont décidé de dresser pendant quelques heures des barrages filtrants à l’entrée du site, pour bien marquer leur intention de poursuivre ce mouvement social qui dure depuis sept longues semaines. « Nous avons voté, en début d’après-midi et à l’unanimité, la prolongation de la grève jusqu’à la semaine prochaine », détaille Laurence Charroy, déléguée syndicale CGT de la Polyclinique. « La magie de Noël n’a malheureusement pas opéré. Nous allons donc poursuivre notre action, tant qu’un accord satisfaisant les revendications des salariés n’aura pas été signé ! ». Les salariés en grève et leurs soutiens appellent à un rassemblement mardi matin, à 11h, devant l’antenne tarbaise de l’Agence Régionale de Santé, pour « protester contre le silence persistant du Ministère de la Santé ». Isabelle, Agent de Service Hospitalier, participe à la grève depuis le 8 novembre. « Nous avons reçu nos bulletins de salaire pour décembre 2016, et comme prévu, ils sont minables ! A titre personnel, j’ai touché 263 euros. Il va falloir se débrouiller avec cela. D’ordinaire, je reçois un salaire de 1249 euros nets par mois, avec 22 ans d’ancienneté, quelques dizaines d’euros au-dessus du SMIC*. La direction table sur le fait que nous allons craquer, avec nos petits salaires. Mais justement, nous ne comptons rien lâcher. Nous avons tenu déjà sept semaines, et nous sommes reparties pour une semaine de plus, si nécessaire. Nous ne cèderons pas, le mouvement est toujours solide ». Les deux jours de « pause » que se sont accordés les salariés en grève pour Noël leur ont permis de refaire le plein d’énergie. « Nous avons encore jusqu’à vendredi pour envoyer notre réponse au médiateur concernant ses recommandations », souligne Laurence Charroy. De son côté, la direction de la Polyclinique, jointe par téléphone lundi soir, précise : « nous avons adressé notre position à propos des recommandations au médiateur. Il a désormais ces éléments entre les mains ». La direction garde le silence sur le contenu de cette position. Le suspense reste entier, alors que la grève passera ce mardi 27 décembre 2016 le cap des 50 jours.

Jean-François Courtille

*Le montant du SMIC était de 1142 euros nets en 2016. Il va passer à 1153 euros nets au début de l’année 2017.