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Les négociations entre la direction de la Polyclinique et les salariés en grève à nouveau suspendues

jeudi 15 décembre 2016 par Rédaction

Après une journée complète de discussions, les négociations entre la direction de la Polyclinique Ormeau-Pyrénées, les salariés en grève et la CGT ont à nouveau été interrompues jeudi dans la soirée. Le blocage du site de l’Ormeau-Centre est reconduit pour la journée de vendredi, en attendant le « rassemblement populaire » de samedi matin.

Ils sont en colère, devant la préfecture des Hautes-Pyrénées, ce jeudi 15 décembre 2016, vers 20h. Les salariés grévistes de la Polyclinique de Tarbes et leurs soutiens de la CGT installent brièvement un barrage de pneus, dans le but de bloquer la sortie des négociateurs de la direction. Plusieurs sirènes et coups de klaxon retentissent en signe de protestation. Quand la délégation des salariés et de la CGT quitte la salle Jean Moulin, quelques applaudissements timides se font entendre, mais l’atmosphère n’est pas à la gaieté. « Ils ont proposé une mesure destinée à une seule catégorie de salariés. Pour le reste, c’est toujours la RAG à 8,33 en 2017, et aucune mesure pérenne d’ici là. Les négociations sont donc suspendues et à présent, la direction demande l’intervention d’un médiateur. Dans ces conditions, nous retournons à la case départ », explique Laurence Charroy, déléguée de la CGT, le seul syndicat présent au sein de la Polyclinique. Christophe Couderc, le responsable régional de la CGT Santé et Action sociale, propose dans la foulée aux manifestants de se retrouver à la Bourse du Travail pour une assemblée générale, afin de tirer les leçons de ce nouvel échec dans le processus de négociation. « Mercredi en début d’après-midi, quand nous avons appris que la Préfète proposait une rencontre ce jeudi matin, nous avons immédiatement donné notre accord », précise Laurence Charroy. « La direction a attendu 21h mercredi pour donner le sien. Et ce soir, tout repart à zéro ! ».

Les discussions entre les protagonistes de ce long conflit social ont repris jeudi à 11h, comme prévu, sous la présidence de Marc Zarrouati, le secrétaire général de la préfecture. Jean-René Legendre, DRH du groupe Médipôle Partenaires, a effectué le déplacement dans les Hautes-Pyrénées pour l’occasion. Une première suspension de séance a lieu en début d’après-midi. Puis, les discussions reprennent. Vers 17h, la cellule de communication de la direction de la Polyclinique annonce la tenue possible d’une conférence de presse aux alentours de 18h. Une heure plus tard, elle annonce son annulation, car les débats semblent partis pour durer très tard. Et peu avant 20 heures, la nouvelle de l’échec des négociations se répand comme une traînée de poudre. La 38ème journée de grève à la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées se solde par un statu quo qui ne fait qu’amplifier la colère et la détermination des grévistes.

Dans la journée de jeudi, le blocage du site de l’Ormeau-Centre, avec plusieurs barrages filtrants, s’est déroulé pour le deuxième jour consécutif. Dans la rue où se situe la villa administrative, une petite équipe, regroupée derrière une barrière métallique, laisse passer une ambulance. Un peu plus tard, une voiture se présente. Une gréviste va aux nouvelles. « La passagère a des contractions. Retirez la barrière ». Valérie est autoclaviste. Un métier méconnu mais indispensable au sein de la Polyclinique. « Je suis chargée de décontaminer les instruments chirurgicaux pour les opérations. Je dois aussi reconditionner les boîtes pour les stériliser. Nous sommes sept autoclavistes à l’Ormeau-Pyrénées ». Valérie participe à la grève depuis le 8 novembre, « à cause de la dégradation de nos conditions de travail. Pour les mêmes horaires qu’auparavant, notre charge de travail a nettement augmenté. Je dois aussi naviguer continuellement entre le site de l’Ormeau-Centre et celui de l’avenue des Pyrénées ». Gérard est aide-soignant. « L’une de nos motivations principales pour faire la grève est le manque de respect et de reconnaissance de la part de notre direction. Pour ma part, après 35 ans de présence dans cette maison, je constate aussi que nos salaires stagnent, ce qui entraîne une diminution de notre pouvoir d’achat, et la perspective d’une maigre retraite dans quelques années. Autre problème : nous devons à chaque fois ‘pleurer’ pour obtenir du matériel. Et nous devons toujours travailler davantage, avec moins de personnel. Enfin, nous passons un temps fou pour remplir des papiers, au lieu de nous occuper des patients comme il le faudrait. C’est le forcing permanent. Même si j’aime mon métier, cela devient très difficile … ».

Le soutien matériel envers les salariés en grève de la Polyclinique ne se dément pas. Ce jeudi, le Groupement des Agriculteurs « Bios » des Hautes-Pyrénées a apporté une livraison de 150 kilos de fruits et légumes, à répartir entre les grévistes. Le PCF d’Aureilhan a organisé jeudi un déjeuner payant au cours duquel il a collecté près de 1000 euros, qui seront remis à l’équipe des salariés vendredi. Quelques jours auparavant, des collectes avaient été organisées par des soutiens auprès des agents de l’Hôtel du Département, et aussi lors de l’action alternative à la sortie de l’agence BNP de Tarbes. Avec à chaque fois plusieurs centaines d’euros de collecte. Les grévistes se préparent désormais à une troisième journée de blocage du site de l’Ormeau-Centre vendredi. Avant le « rassemblement populaire » samedi à 11h, auquel ils ont convié la population des Hautes-Pyrénées. Le 17 décembre 2016 risque d’être le 40ème jour du mouvement social de la Polyclinique. Comme une interminable traversée du désert …

Jean-François Courtille

Diaporama