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Une succursale de la banque BNP à Tarbes assiégée joyeusement par des opposants à l’évasion fiscale

lundi 12 décembre 2016 par Rédaction

Dénoncer le « rôle clé de la BNP Paribas dans l’industrie de l’évasion fiscale, avec ses 200 filiales dans les paradis fiscaux » : tel était l’objectif du siège ludique d’une succursale tarbaise, organisé vendredi après-midi par des militants d’ATTAC 65, de Nuit Debout et d’ANV COP 21. Les manifestants ont aussi appelé à une mobilisation citoyenne le 9 janvier 2017 à Dax, pour soutenir Jon Palais, le premier « faucheur de chaises ».

Un jeune accordéoniste chante devant l’entrée de la BNP Paribas, rue du Maréchal Foch à Tarbes, ce vendredi 9 décembre 2016. Il est entouré par des hommes et des femmes revêtus de tee-shirts blancs ou jaunes, brandissant des panneaux. A l’intérieur de la succursale, trois manifestants accueillent le public avec des tracts. Dans la rue, une jeune femme en chapeau de paille, sa coiffe laissant dépasser des répliques de billets de banque, discute avec les badauds. Objectif de cette joyeuse manifestation : dénoncer l’évasion fiscale bancaire, et notamment, le « rôle clé de la BNP Paribas dans cette industrie, avec ses 200 filiales installées dans les paradis fiscaux ». Sylvie, secrétaire d’ATTAC 65, l’un des deux collectifs présents, avec « Nuit Debout » et « ANV Cop 21 », explique cette initiative. « Nous participons à une action nationale, organisée ces 9 et 10 décembre 2016, sur le thème : ‘faisons le siège des banques’. Nous souhaitons ainsi attirer l’attention du public sur les 60 à 80 milliards d’évasion fiscale, chaque année, en France. Il suffirait par exemple de récupérer 3,5 milliards de cet argent public évaporé pour éviter les plans de restructuration des hôpitaux, censés générer une économie de ce montant. Cela permettrait aussi, par exemple, d’équilibrer les comptes de la Sécurité sociale ».

Guillaume, jeune photographe, se tient aux côtés des manifestants. Il participe à une collecte de solidarité au bénéfice des salariés en grève de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées. « Je soutiens aussi cette action collective à propos de l’évasion fiscale. Dans les deux cas, nous sommes confrontés à la politique de « l’argent-roi ». Je pense que tous ces mouvements de protestation sont amenés à converger ». Les manifestants appellent aussi les citoyens à se mobiliser le 9 janvier 2017 à Dax, pour soutenir Jon Palais, le premier « faucheur de chaises » dans les banques, cité à comparaître devant le tribunal pour avoir dénoncé le rôle de la BNP dans l’évasion fiscale. « Alors que des millions de personnes vivent la précarité au quotidien, que les services publics sont à l’agonie, que la transition écologique se fait attendre, que des lanceurs d’alerte ou des « faucheurs de chaises » se retrouvent devant les tribunaux, l’impunité dont jouissent les délinquants fiscaux et leurs complices est une injustice que nous ne pouvons pas accepter », proclament ATTAC 65, « Nuit Debout » et ANV COP 21. « Nous proposons des mesures pour lutter concrètement contre l’impunité fiscale : renforcer les effectifs et les moyens de l’administration fiscale, de la police fiscale et du parquet financier, qui traquent la délinquance financière. Mais aussi, condamner plus systématiquement les fraudeurs et leurs complices, les banques et les cabinets d’affaires. Si des dizaines de milliards d’euros échappent encore au fisc annuellement, c’est uniquement le résultat de décisions politiques ».

Jean-François Courtille