Site d’informations en ligne, sur Tarbes et le Grand Tarbes

  Informations Lourdes et Grand Tarbes  Informations Lourdes et Pays de Lourdes  Informations Bagnères de Bigorre  Informations Argelès-Gazost Vallées des Gaves  Informations Pays de Lannemezan  Information Pays du Val Adour  Informations Hautes-Pyrénées     
         

Les salariés en grève de la Polyclinique de Tarbes ont envahi le siège de la Fédération de l’Hospitalisation Privée à Toulouse, les médecins de Tarbes prennent position contre la grève

mardi 6 décembre 2016 par Rédaction

Une cinquantaine de salariés en grève de la Polyclinique de Tarbes, soutenus par la CGT, occupent depuis mardi midi le siège de la Fédération de l’Hospitalisation Privée à Toulouse. L’occupation se poursuit aussi à la clinique de l’Ormeau-Centre. Les négociations sont toujours au point mort. Mardi, les médecins de la Polyclinique ont publié une déclaration dans laquelle ils expriment leur inquiétude concernant la prise en charge des patients. Ils appellent les deux parties à reprendre la négociation dans les meilleurs délais.

Le mouvement social de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées s’est déplacé ce mardi midi jusqu’à Toulouse. Une délégation d’une cinquantaine de salariés en grève, soutenue par la CGT, occupe le siège de la Fédération de l’Hospitalisation Privée dans la ville rose. « Nous avons rencontré le secrétaire régional de la Fédération », raconte Isabelle, infirmière gréviste. « Le directeur régional de la Fédération a été mandaté pour contacter le PDG du groupe Médipôle Partenaires, propriétaire de notre polyclinique. En attendant, nous poursuivons l’occupation des lieux ». Selon Isabelle, les salariés en grève ont reçu l’appui de plusieurs personnes participant sur Toulouse à d’autres mouvements sociaux, comme les Pompiers ou les agents d’EDF.

Pendant ce temps, l’occupation de la clinique de l’Ormeau-Centre se poursuit. Les grévistes ont passé une deuxième nuit sur le site. « Nous ne voyons personne la nuit, à part les vigiles de l’établissement », explique Laetitia, infirmière. « Nos familles nous soutiennent. Ma mère, qui exerce la réflexologie plantaire, est même venue nous faire quelques massages ce matin pour nous détendre ! ». Ce mardi après-midi, Pierrette, une retraitée, vient apporter des friandises aux salariés en grève. « Je suis une ancienne militante de la CGT des métaux. Ces femmes mènent un bon combat. Elles me rappellent les années où nous avons occupé l’usine de Bazet. Cela me fait plaisir de les voir se mobiliser comme cela. Elles se battent pour notre santé, c’est normal que nous fassions un petit quelque chose pour les aider ». Régine, une autre retraitée, qui a exercé elle-même le métier d’infirmière, approuve. « Je les soutiens depuis le début de leur mouvement. Et je les trouve très courageuses de continuer ainsi leur combat. Ces femmes ont choisi le métier de soignante par dévouement envers les autres personnes. Elles n’ont jamais réclamé grand-chose jusqu’ici. Alors, cela me semble légitime qu’aujourd’hui, elles décident de relever la tête ! ».

La CGT continue aussi à soutenir les grévistes de l’Ormeau-Pyrénées. « Mireille Estivala, secrétaire nationale de la CGT Santé et Organismes sociaux, va passer la journée de mercredi à leurs côtés », annonce José Navarro, l’un des responsables de l’UD CGT des Hautes-Pyrénées. « Selon nos informations, la préfecture des Hautes-Pyrénées devrait bientôt recontacter les dirigeants du groupe Médipôle Partenaires, propriétaire de la Polyclinique, et le Ministère de la santé, pour faire évoluer la situation ». Les élus du Front de Gauche et du PCF ne restent pas non plus inactifs. Ils ont travaillé un projet de motion avec les grévistes réunis en assemblée générale mardi matin. Cette motion sera présentée jeudi au bureau du Grand Tarbes, et soumise au vote du Conseil communautaire le 15 décembre. Une démarche similaire va être proposée par les élus lors du Conseil départemental de vendredi, et à l’occasion du Conseil municipal de Tarbes lundi.

Mais la grève ne fait pas l’unanimité, loin s’en faut, du côté des médecins de la Polyclinique. Ils ont publié mardi une déclaration dans laquelle « ils déplorent la tournure des événements qui impactent la prise en charge des patients : plus de 1500 d’entre eux n’ont pu être soignés ; 600 sont en attente de diagnostic avec un risque de perte de chance ». Les médecins s’estiment « pris en otages, calomniés, et dans l’incapacité d’exercer leur mission de soins et de santé publique ». Ils assurent que « la Polyclinique a fait l’objet d’une re-certification en avril 2016. Elle demeure l’un des plateaux techniques les plus modernes et les plus complets de la région ». Ils demandent aux pouvoirs publics de leur permettre de reprendre leur mission de soins envers la population. Et ils incitent les deux parties à « retrouver la table des négociations, dans l’optique mutuelle d’une fin de conflit dans les meilleurs délais, car il en va de la santé dans notre département ».

Du côté des personnels soignants en grève, la motivation reste à son niveau le plus élevé. Certains d’entre eux ont consacré leur journée à préparer des banderoles et des messages en vue de leurs futures actions publiques. Laetitia, infirmière, ne perd pas de vue les raisons profondes qui l’ont incitée à s’associer au mouvement de grève. « Nous avons été rachetés par un gros groupe financier, dont la politique est de faire un maximum d’argent. D’où les réductions de postes et l’acquisition d’un matériel de mauvaise qualité. Les infirmières, les aides-soignantes ou les ASH se retrouvent dans des services dont elles ne connaissent pas les spécificités. Par ailleurs, nous avons des revenus parmi les plus bas de la région dans le secteur de la santé, et ils n’ont pas été révisés depuis plusieurs années. Jusque-là, nous ne disions rien, car nous avons l’idéal de notre métier. Mais désormais, plus rien ne va, ni les conditions de travail, ni les salaires. Alors, nous avons décidé de dire : « stop ! ».

Jean-François Courtille

Diaporama