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Reprise des négociations à la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées après le blocage du site

mardi 22 novembre 2016 par Rédaction

Les négociations entre la direction de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées et les salariés, en grève depuis 15 jours, ont repris ce mardi à 15h30, après le blocage du site de l’avenue des Pyrénées par les grévistes et la CGT. Sur la question des salaires, la direction a formulé une nouvelle proposition, discutée par les grévistes qui ont à leur tour émis des demandes. Une nouvelle réunion de négociation aura lieu mercredi à 11h. De son côté, le député Jean Glavany a annoncé qu’il viendrait rencontrer les salariés en grève jeudi matin.

Un panache de fumée s’élève dans le ciel de Tarbes, ce mardi 22 novembre, à l’heure du déjeuner. Le feu de bois exprime la colère des salariés de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées, en grève pour le quinzième jour consécutif. Les négociations prévues le matin ont été interrompues prématurément. Pomme de discorde : la composition de la délégation des salariés et de la CGT. « Jean-René Legendre, Directeur des Ressources Humaines du groupe Médipôle Partenaires, accompagnait notre délégation », précise la direction de la Polyclinique. « La négociation n’a pas été possible, car la composition de la délégation des salariés et de la CGT n’était pas conforme à l’arbitrage effectué par l’Agence Régionale de Santé lundi ». Une explication contestée par les grévistes. « La présence de José Navarro a été un prétexte pour ajourner la négociation. En réalité, la direction voulait imposer le recours à la médiation », explique Laurence Charroy, déléguée CGT des salariés de la Polyclinique.

Indignés par la tournure des événements, les grévistes décident alors de bloquer le site de l’avenue des Pyrénées, en installant des barrages filtrants. Une délégation part rencontrer l’équipe des médecins cardiologues, puis contacte celle des médecins anesthésistes. « Nous ne leur demandons pas de prendre parti. Mais nous souhaitons qu’il y’ait enfin une expression publique des médecins à propos de ce mouvement social », souligne l’une des déléguées. Dans la foule, Dominique observe la scène d’un air triste. Il a travaillé pendant six mois, d’avril à septembre 2016, à la direction des finances de la Polyclinique. « Ma période d’essai a été interrompue la veille du jour où je devais signer mon CDI. Je n’ai pas eu d’explications. Avec ma famille, nous étions venus de Paris pour ce travail dans les Hautes-Pyrénées. Nous avons failli nous retrouver à la rue. A présent, je suis inscrit au Pôle emploi et je n’ai toujours pas eu d’entretien pour un autre travail ». L’heure du déjeuner approche. François Dousseau, secrétaire de l’UD CGT, avant d’inviter les personnes présentes à partager un repas sur place, évoque ses contacts téléphoniques avec le député Jean Glavany. « Il nous a dit qu’il comptait mettre la pression sur l’Agence Régionale de Santé et sur la DIRECCTE dans ce dossier. Jeudi matin, il reviendra de Paris, et il nous a promis que sa première visite serait pour les salariés de la Polyclinique ».

Dans l’après-midi, les grévistes entrent à l’intérieur du site « Pyrénées » de la Polyclinique et se rendent jusqu’au bureau de la direction pour demander une reprise des négociations interrompues le matin. Jean-René Legendre accepte finalement la composition de la délégation des salariés et de la CGT. Les discussions reprennent. « Nous avons formulé une nouvelle proposition concernant les salaires. Une suspension de séance a eu lieu pour permettre aux salariés d’en discuter. Nous avons convenu d’une nouvelle rencontre de négociation mercredi matin, à 11 heures », précise la direction de la Polyclinique, évoquant « une réouverture du dialogue ». Du côté des salariés, l’enthousiasme est mesuré. « La reprise des négociations n’a été possible que grâce à l’occupation des locaux », assure José Navarro, l’un des responsables de l’UD CGT. « La direction a formulé trois propositions sur les salaires. Passer le point d’indice de 7,25 euros à 7,32 euros (contre 7,30 euros dans la proposition antérieure). Mettre en place une prime de transport de 100 euros. Et créer une prime d’intéressement. Nous avons donc présenté ces éléments aux salariés en assemblée générale. Ils nous ont mandatés pour acter la prime de transport. Ils trouvent l’augmentation indicielle nettement insuffisante. Et ils refusent la prime d’intéressement, demandant une vraie prime ». Ces remarques ont été transmises à la direction de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées, qui va donc y réfléchir avant la réunion de négociation du mercredi 23 novembre.

La Préfète des Hautes-Pyrénées, Béatrice Lagarde, jointe par téléphone, a précisé qu’elle avait « refusé lundi après-midi le recours à la médiation demandé par Monsieur Legendre. En effet, à ce stade, cette médiation n’a pas lieu d’être. La direction de la Polyclinique et les salariés doivent se parler pour trouver une issue à ce conflit social. Notre rôle est seulement de proposer un lieu de rencontre neutre, quand c’est nécessaire, et de prôner l’apaisement. Tout en nous assurant que l’ordre public est assuré ». En attendant la suite des négociations, les salariés de la Polyclinique ont reconduit leur mouvement de grève pour 24 heures. Ils se retrouveront en assemblée générale mercredi à 9h30, sur le site de l’avenue des Pyrénées. Dans le ciel de Tarbes, la fumée s’est provisoirement dissipée …

Jean-François Courtille