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« Une nuit de Grenade » en résidence au Pari

lundi 21 novembre 2016 par Rédaction

Les fantômes de la guerre d’Espagne planent sur la pièce de théâtre en résidence au Pari de Tarbes, jusqu’au 11 décembre 2016. « Une nuit de Grenade », de François-Henri Soulié, est mise en scène par Jean-Claude Falet, et interprétée par les comédiens de la Compagnie landaise « Théâtre Label Etoile ». Elle évoque l’intervention du compositeur Manuel de Falla auprès du gouverneur civil de Grenade pour tenter de sauver le poète Federico Garcia Lorca, arrêté et condamné à mort par l’armée franquiste.

Sous une tente de campagne militaire, plusieurs personnages sont réunis pour un conciliabule. Les comédiens du « Théâtre Label Etoile » construisent par petites touches le spectacle « Une nuit de Grenade », sous de la houlette de Jean-Claude Falet. « L’histoire est basée sur un épisode qui suit l’emprisonnement de Federico Garcia Lorca, le plus grand poète espagnol contemporain, le 18 août 1936 », explique le metteur en scène de la pièce. « Manuel de Falla, célèbre musicien et compositeur, apprend l’arrestation de son ami Lorca. Il se rend alors auprès du gouverneur civil de Grenade, José Valdés Guzman, pour tenter d’obtenir sa libération ». Un troisième personnage est présent : le secrétaire phalangiste du gouverneur. « Le propos de la pièce est de comprendre les mécanismes de la pensée totalitaire, incarnée par le gouverneur franquiste, qui considère la création artistique comme un danger. Dans un régime totalitaire, le pouvoir commence toujours par s’attaquer à la culture ». Jean-Claude Falet a été séduit par la lecture de la pièce, qui lui semble faire écho à des phénomènes actuels, comme la montée des extrêmes, ou le malaise du « Vivre ensemble » dans nos sociétés. « Je connais bien l’histoire de la guerre d’Espagne et les œuvres de Lorca. Cette année, nous commémorons à la fois les 80 ans de la guerre civile, et de la mort de Federico Garcia Lorca, assassiné avec d’autres républicains à Grenade. Cet artiste a été ciblé par les franquistes pour une triple raison : il était poète, communiste et homosexuel ». Le choix scénographique du metteur en scène vise à évoquer une scène de guerre « telle qu’on peut l’imaginer aujourd’hui en Irak ou en Syrie ». La conversation entre le gouverneur franquiste et le musicien se déroule donc sous une tente de campagne, avec du mobilier pliable et des lampes d’appoint. L’habillage musical est le flamenco, dont Lorca et De Falla étaient de fervents amateurs. « J’ai la chance de travailler avec des comédiens de grand talent : François Clavier, Mathias Maréchal et Mathieu Boulet. Après sa création à Tarbes, le spectacle va tourner en France. Nous avons prévu aussi une version sous-titrée pour le présenter en Espagne. Récemment, nous avons présenté une lecture publique du texte de François-Henri Soulié à l’Institut Cervantès de Bordeaux ».

En parallèle avec la résidence artistique, le Pari accueille une exposition des œuvres du peintre espagnol Miguel Mainar. « Je suis parti de l’Espagne en 1974 pour suivre des études à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, et je suis revenu vivre dans mon pays natal en 1987. Je me souviens très bien de l’époque franquiste. C’est pourquoi, j’ai voulu rendre hommage au poète assassiné, en peignant un tableau intitulé « Ode à Garcia Lorca ». Il représente un arbre qui se régénère en permanence ». L’exposition gratuite, qui comporte plusieurs tableaux et une vidéo, est réalisée dans le cadre d’un partenariat avec le festival ibéro-andalou. Le guitariste Manu Rodriguez, en lien avec la Scène de Musiques Actuelles de la Gespe, viendra présenter mardi 22 novembre à 20h30 un spectacle de flamenco au Pari. Tarif 5 euros, gratuit pour les adhérents de la Gespe. Le film « Siete Mesas de Billar » sera projeté gratuitement mercredi 23 novembre à 18h30, en partenariat avec le Consulat général d’Espagne à Pau. Enfin, une conférence sur le thème « Gitans et flamenco » sera proposée mardi 29 novembre à 18h30. Tarif 5 euros. Ainsi, pendant les trois prochaines semaines, le public bigourdan du Pari pourra se replonger dans la culture espagnole. Et aussi se souvenir de l’un des plus grands poètes européens, victime de la barbarie franquiste.

Jean-François Courtille

« Une nuit de Grenade » au Pari – 21 rue Georges Clémenceau à Tarbes – Tél 05 62 51 12 00 – Mail : le pari@mairie-tarbes.fr – Répétition publique gratuite le 3 décembre de 14h à 16h. Avant-première le 6 décembre à 20h30, tarif 5 euros – Représentations les 7, 8, 9 et 10 décembre à 20h30 et le 11 décembre à 16h, plein tarif 12 euros, tarif réduit 8 euros.