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Entre 1000 et 1700 personnes dans les rues de Tarbes contre la loi El Khomri

mardi 28 juin 2016 par Rédaction

Plus de 1000 personnes, 1700 selon les syndicats, ont défilé dans les rues de Tarbes ce mardi 28 juin 2016, à l’appel de la CGT, de FO, de FSU et de Solidaires, pour demander le retrait du projet de loi « Travail », présenté aujourd’hui au vote du Sénat. Les responsables des syndicats ont apporté les 5214 « votations citoyennes », recueillies dans les Hautes-Pyrénées en juin, à Catherine Galinié, Directrice de cabinet de la Préfète. De leur côté, les agents des centrales hydrauliques des Hautes-Pyrénées et du bassin de la Garonne ont procédé à de nouvelles baisses de tension sur le réseau en signe de protestation contre la loi El Khomri. L’interconnexion France Andorre a même été coupée.

« Ne nous regardez pas, rejoignez-nous ! ». Les opposants à la loi « Travail » gardent la flamme et s’efforcent toujours de la transmettre au plus grand nombre de citoyens dans les Hautes-Pyrénées, n’hésitant pas à apostropher les badauds qui les observent. Ce mardi 28 juin, dans les rues de Tarbes, ils sont plus de mille, 1700 selon les syndicats, à réclamer, encore et toujours, le retrait de cette loi El Khomri qui est présentée le même jour au vote du Sénat.

Sous un soleil brûlant, les manifestants avancent d’abord vers la place de Verdun, dont ils font le tour. Puis, ils convergent en direction de l’Hôtel du Département, où ont lieu des négociations délicates sur la question de la réorganisation du temps de travail. Enfin, ils arrivent devant la Préfecture, où les responsables syndicaux sont reçus par Catherine Galinié, Directrice de cabinet de la Préfète. L’objectif de la rencontre est de lui remettre les 5214 « votations citoyennes » recueillies tout au long du mois de juin, dans les entreprises, les services publics ou devant les antennes de Pôle emploi. Un pique-nique sous les arbres de la place de la Préfecture conclut cette manifestation. Au cœur de la foule, des pancartes témoignent avec humour ou gravité de la détermination qui habite les opposants à la loi « Travail ». « Les Sans-Dents ont les crocs », brandit une jeune femme, faisant référence au livre de Valérie Trierweiler, l’ancienne compagne du Président de la République. « Le gouvernement sème les graines de la révolte et la voilà », assène la pancarte d’un retraité. Les militants de la CGT, de FO, de la FSU, de Sud-Solidaires, sont épaulés par les membres d’ATTAC 65 ou du collectif « Nuit Debout », et par quelques membres de la Coordination lycéenne. Les banderoles de plusieurs politiques de la gauche alternative et de la « gauche de la gauche » flottent dans les airs : Front de Gauche, PCF, Parti de Gauche, NPA, Lutte Ouvrière.

« Le climat social de notre pays se détériore. En témoignent les dégradations commises au siège de la CFDT jeudi soir et au siège de la CGT dans la nuit de samedi à dimanche », déplore François Dousseau, secrétaire général de l’UD CGT, qui présente le discours de l’intersyndicale sur le perron de la Préfecture. « Les organisations syndicales et de jeunesse condamnent ces actes. Les violences verbales et les insultes contre nos organisations contribuent également à entretenir ce climat délétère ». L’intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires assurent que « ni les menaces, ni les actes d’intimidation ne nous font reculer dans ce combat que nous menons avec les salariés dans l’intérêt du monde du travail ». Les quatre syndicats sont soucieux de rappeler leur « attachement à la démocratie et au pluralisme d’expressions. Quelles que soient les positions des uns et des autres, les organisations syndicales représentent des salarié(e)s, et à ce titre, elles doivent être respectées ». Ils soulignent aussi l’importance de la mobilisation autour de la « votation citoyenne ». « Ce sont plusieurs centaines de milliers d’expressions des salarié(e)s, des jeunes, des privé(e)s d’emploi et des retraité(e)s, qui réaffirment très majoritairement leur opposition au projet de loi Travail. Particulièrement sur l’inversion de la hiérarchie des normes, les accords de développement et de maintien de l’emploi, les conditions de licenciement, le référendum d’entreprise et la médecine du travail ».

De leur côté, les agents CGT et FO des centrales hydrauliques du bassin de la Garonne ont mené ce mardi 28 juin une action collective contre la loi El Khomri, l’ouverture à la concurrence des concessions de barrages, et les sanctions à l’égard des militants syndicaux. 60% des agents du bassin de la Garonne se sont mis en grève, selon les chiffres communiqués par Eric Lolagne, délégué de la CGT sur le site de Saint-Lary-Soulan. Les agents des centrales hyrauliques ont aussi procédé à une baisse totale de 118 mégawatts, pendant 5 à 6 heures, soit 650 mégawatts cumulés, sur la production hydro-électrique de la région. L’interconnexion France Andorre a même été complètement coupée au niveau du poste de l’Hospitalet. Après cette journée de grève et de manifestation, les opposants à la loi El Khomri attendent les résultats du vote au Sénat, et aussi les échos de la rencontre entre les dirigeants de leurs confédérations et le Premier Ministre cette semaine.

En parallèle, d’autres initiatives sont prévues dans les Hautes-Pyrénées. Le collectif « Nuit Debout » organise une « Fête Debout » samedi 2 juillet, à partir de 17h, dans le théâtre de verdure situé derrière la Bourse du Travail de Tarbes. Au programme : espaces de parole libre, débats, stands, apéro dînatoire partagé, puis danse et musique. De son côté, le Comité CGT des Privés d’emploi et Travailleurs Précaires propose une rencontre publique vendredi 1er juillet de 18h à 20h, dans l’amphithéâtre de la Bourse du Travail, sur le thème : « Réinventons le travail ! Le statut d’entrepreneur-salarié et les Coopératives d’Activités et d’Emploi, une alternative à l’auto-entrepreneuriat ? ». Au-delà de leur démarche contestataire, les opposants à la loi El Khomri essaient aussi de construire une réflexion sur ce que pourrait être l’avenir dans le monde du travail.

Jean-François Courtille