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« La petite Venise » au Ciné des CE et des COS

vendredi 24 juin 2016 par Rédaction

Un film consacré au destin d’une femme immigrée en Italie sera proposé par le Ciné des CE et des COS des collectivités territoriales jeudi 30 juin, à 20h30, au Centre Albert Camus de Séméac, pour le prix de 2 euros. Après la projection de « La petite Venise », un débat aura lieu en présence de responsables de la Cimade et du Réseau Education Sans Frontières.

Une jeune chinoise arrive en Italie et s’installe dans une île de la lagune, où elle travaille clandestinement pour faire venir son fils âgé de 8 ans, resté en Chine. Elle se lie d’amitié avec un vieux pécheur italien. Cette complicité dérange les habitants de l’île. « Ce film d’Andrea Segre a été primé en 2011 au festival de la Mostra de Venise », précise Annie Baylac, membre du « Ciné des Comités d’Entreprises et des Comités des Œuvres Sociales des collectivités territoriales ». « Nous l’avons choisi pour évoquer une question qui nous semble urgente aujourd’hui : la condition des femmes migrantes ». Après la diffusion du film, jeudi 30 juin à 20h30 au Centre Albert Camus de Séméac, au tarif unique de 2 euros, un débat sera organisé avec deux associations qui agissent aux côtés des personnes migrantes : la Cimade et le Réseau Education Sans Frontières.

« Les femmes sont de plus en plus nombreuses à émigrer en Europe et en France, chassées par les fléaux modernes : la guerre, les mafias, la famine, les catastrophes climatiques », précise Geneviève Pefourque, responsable du groupe local des Hautes-Pyrénées de la Cimade. « Jusque dans les années 2000, les femmes qui migraient vers la France le faisaient dans le cadre du regroupement familial. Depuis, ce sont de plus en plus souvent des familles qui émigrent ». Aujourd’hui, 35% des demandeurs d’asile en France sont des femmes. 50% des étudiants étrangers qui sollicitent une carte de séjour, et 50% de la population totale des migrants dans notre pays, sont aussi des femmes. « Depuis 2015, la France accepte aussi d’étudier au cas par cas la situation des femmes victimes de mariages forcés ou d’excision », ajoute Geneviève Pefourque.

« Les femmes migrantes sont les plus exposées aux violences. Elles subissent en quelque sorte la double peine », souligne Jean-Louis Imbert, coordinateur du Réseau Education Sans Frontières dans les Hautes-Pyrénées. « Par exemple, quand une femme a obtenu son titre de séjour en France par le mariage, si elle veut divorcer, elle se retrouve confrontée au chantage à la carte de séjour ». Pourtant, les femmes étrangères apprennent plus rapidement que les hommes la langue française. Autre souci : l’accès à la scolarité pour les enfants primo-arrivants, filles et garçons. L’un des combats prioritaires du Réseau Education Sans Frontières qui regroupe des associations, des syndicats, des partis politiques et des simples citoyens. « Nous agissons actuellement sur trois thématiques : le droit à la scolarité, le droit au logement et le droit à la santé », détaille Jean-Louis Imbert.

De son côté, la Cimade agit pour faciliter l’accès aux droits des demandeurs d’asile et des étrangers installés en France. Il intervient aussi pour l’aide aux devoirs ou pour les cours de « Français langue étrangère ». Enfin, il rend visite aux détenus étrangers dans les prisons, comme la Maison d’arrêt de Tarbes ou la Centrale de Lannemezan. « Aujourd’hui, nous constatons un climat de suspicion généralisé à l’égard des étrangers », dénoncent Geneviève Pefourque et Jean-Louis Imbert. « Les derniers textes de loi adoptés en France sont très restrictifs à leur égard. Notre pays ne tient pas compte de la dégradation de la situation internationale, notamment au Moyen-Orient et en Afrique. 30% seulement des demandes d’asile reçoivent une réponse positive. Et il manque 20 000 places en France dans les Centres d’Accueil des Demandeurs d’Asile (CADA) ». Un signe d’espérance malgré tout : la hausse du nombre de bénévoles au sein des associations qui agissent aux côtés des étrangers. « La mort du petit Aylan l’automne dernier a entraîné une prise de conscience et un élan de solidarité chez de nombreux citoyens ».

Jean-François Courtille

Cimade : 14 rue Saint Vincent de Paul à Tarbes – Accueil le lundi et le jeudi de 14h30 à 17h30. Réseau Education Sans Frontières : permanences le lundi à 18h au 7 rue André Breyer à Tarbes.