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Plus de 1500 manifestants à Tarbes entre la Bourse du Travail et la Chambre de Commerce

jeudi 23 juin 2016 par Rédaction

Ils étaient tous là : les syndiqués, bien sûr, mais aussi tous les citoyens qui exprimaient leur colère face à la loi Travail que le gouvernement veut faire passer en force. Des cyclistes avec leur vélo, des mamans avec leur bébé dans la poussette ou dans le porte- bébé, les retraités, les actifs, les privés d’emploi, les jeunes et les moins jeunes, les lycéens enfin soulagés des examens. Ils étaient encore plus de 1500 dans les rues de Tarbes ce matin, sous un soleil de plomb, à l’appel de l’intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires. Le défilé est parti de la Bourse du Travail, mais cette fois- ci les organisateurs avaient innové. Au lieu de finir comme d’habitude à la Place de Verdun, la manifestation s’est dirigée vers la Chambre du Commerce et de l’Industrie.

Un pique- nique clôturait la marche, après la prise de parole habituelle des représentants des syndicats. Ils ont tous condamné fermement les violences qui ont entaché la manifestation parisienne du 14 juin, mais aussi le « laisser- faire » des pouvoirs publics face aux casseurs. Pourquoi la CCI comme fin de parcours ? François Dousseau, secrétaire départemental de la CGT, nous a répondu  : « en accord avec l’intersyndicale, nous avons organisé une ‘opération fric- frac’. Nous avons achevé la manifestation devant la Chambre du Commerce et de l’Industrie, lieu de pouvoir patronal, pour démonter le compteur électrique de cet organisme. C’est pour cela qu’en fin de parcours, la manifestation s’est séparée en deux. Pendant que la plus grande partie faisait le tour de la CCI, les camarades syndiqués d’EDF ont procédé au démontage. Le but de cette action symbolique, qui a été aussi effectuée ce matin à la permanence des deux députés Jean Glavany et Jeanine Dubié : montrer la portée de cette loi, si elle passe, la précarité énergétique qui découlera de la précarité professionnelle créée par la loi. »

Des salariés de nombreuses entreprises participaient à la manifestation. Tous exprimaient peu ou prou les mêmes inquiétudes. Les salariés de Daher Socata et d’Alstom ont fait part de leur désaccord sur la facilité de licenciement que la nouvelle loi va permettre, et le paiement des heures supplémentaires à 10% au lieu des 25% en cours actuellement dans leur entreprise. Un travailleur indépendant, mais solidaire avec les salariés, défilait car « le Code du travail est nécessaire pour protéger les salariés, les patrons faisant bien assez la loi. Je suis là par solidarité envers les salariés dont je ne fais plus partie. Mais dans l’absolu, je pense qu’il faudrait que les salariés puissent décider par eux- même dans leur entreprise, comme cela se fait dans les SCOP (Sociétés coopératives ouvrières de production) ».

Un nouvel adhérent de la CGT, travaillant en boucherie dans une grande surface à Vic, s’indigne du très controversé article 2 de la loi, et de la flexibilité imposée aux salariés que la loi va permettre, ainsi que des heures supplémentaires à 10%. Sa voisine de manif, employée municipale dans une commune du département, est en colère de voir que « la loi va monter les salariés les uns contre les autres au sein même de l’Union européenne, et va les soumettre au bon vouloir des patrons. Cette loi n’est bonne ni pour les salariés, ni pour les très petites entreprises et les artisans qui seront en concurrence défavorable avec les grandes entreprises. Surtout, elle a été décidée uniquement avec l’accord d’une minorité de syndicats peu représentatifs. Elle va diviser la population sur un sujet qui risque d’entraîner la société sur une pente de pauvreté sociale et économique. » Une retraitée défilait pour ses enfants et petits-enfants. « Bien sûr que je suis concernée ! Nous devons défendre pour la génération suivante les acquis arrachés de haute lutte par nos aînés. Il faut aussi dénoncer les provocations du gouvernement qui veut interdire aux citoyens de manifester. » 

Armane Courtille-Maljaei

Reportage photos Armane Courtille-Maljaei