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Les employés de Nexter en grève pour leurs salaires

vendredi 10 juin 2016 par Rédaction

A l’occasion de la négociation annuelle obligatoire sur les rémunérations au sein de leur entreprise, les employés de l’usine de munitions Nexter à Aureilhan se sont mis en grève ce vendredi. Ils ont répondu à l’appel de l’intersyndicale CGT-CFDT-CFE CGC, qui réclame « une juste redistribution des richesses créées par les salariés ». Déçus par le résultat de la journée de négociation au siège national du groupe, ils se réuniront en assemblée générale la semaine prochaine pour décider quelle suite donner à leur mouvement.

Ils sont installés tranquillement près de l’entrée de Nexter, l’usine aureilhanaise de munitions, à l’heure du déjeuner, ce vendredi 10 juin 2016. L’ambiance paisible contraste avec le métier exercé par les grévistes, pour la plupart techniciens en pyrotechnie. La table est dressée pour le casse-croûte des 35 salariés de l’entreprise qui tiennent leur piquet de grève. « Une quinzaine d’autres collègues ont aussi participé au débrayage », lance Noëlle Van Heerden, secrétaire du Comité d’entreprise et militante de la CGT. « Nous avons donc eu 50 grévistes sur 82 salariés à Aureilhan ». Les drapeaux du syndicat flottent dans les airs, mais le tract appelant au débrayage a bien été signé par l’intersyndicale CGT-CFDT-CFE CGC. Les raisons de la colère ? « Les organisations syndicales de Nexter réclament une juste redistribution des richesses créées par les salariés », assène le tract des syndicats.

Cette entreprise française regroupe 3300 salariés dans l’Hexagone. Elle a contracté une alliance en 2015 avec le groupe allemand KMW (Krauss Maffei Wegmann), qui compte lui aussi plus de 3000 salariés. « Lors de leur Négociation Annuelle Obligatoire, nos collègues allemands ont obtenu une augmentation de 4%. Alors que chez Nexter, la direction n’envisage aucune augmentation pour cette année », dénonce Noëlle Van Heerden. « La négociation se déroule aujourd’hui à Satory, dans les Yvelines, au siège national du groupe. Nous avons décidé de débrayer pour faire entendre nos revendications à la direction ». Dans son tract, l’intersyndicale révèle que « le groupe Nexter vient de communiquer, pour la onzième année consécutive, des résultats positifs en affichant un résultat net de plus de 79 millions d’euros ». Les syndicats estiment que « ces résultats sont le fruit d’un haut niveau de compétences et d’un engagement sans faille des personnels de toutes catégories de l’entreprise ». Ils réclament notamment « une augmentation générale pour tous. Une mesure de justice sociale sous forme de prime de 1000 euros pour les salariés de tous statuts. Et une mesure exceptionnelle pour les ouvriers sous décrets lourdement pénalisés par le blocage de leur salaire depuis le 1er octobre 2010 ».

Vendredi soir, les échos de la rencontre nationale sur la NAO sont décevants pour les grévistes. « Un dialogue social inexistant », déplore Noëlle Van Heerden. « La direction se refuse aux augmentations générales demandées par les salariés de Tarbes, représentés par les trois organisation syndicales de l’établissement. Et cela, malgré les bons résultats de l’entreprise et les dividendes versés à l’Etat actionnaire ». Du coup, les salariés ont décidé de se réunir dès la semaine prochaine, avec leurs syndicats. Pour décider quelle suite ils donneront à leur mouvement de protestation, avant la signature définitive de l’accord sur la NAO au sein de la société Nexter.

Jean-François Courtille