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La Direction Départementale des Finances Publiques bloquée par les opposants au projet de loi El Khomri

jeudi 2 juin 2016 par Rédaction

Une soixantaine de militants syndicaux et de membres du collectif « Nuit Debout » ont bloqué jeudi matin l’accès à la Direction Départementale des Finances Publiques de Tarbes, pour protester contre le projet de loi « Travail », et attirer l’attention des citoyens sur la situation des finances publiques en France et dans les Hautes-Pyrénées. Un échange a eu lieu entre les responsables de la CGT et de Solidaires et le Directeur Départemental des Finances Publiques, présent sur le site.

« Si le Code du Travail est détruit par la loi El Khomri, ce sera ensuite le tour de la fonction publique. Le niveau de suppression d’emplois, dans les Finances Publiques, n’est plus acceptable. On nous annonce encore le non remplacement de 11 départs à la retraite cette année. Cela rend l’exercice de notre mission impossible. Serez-vous du côté des destructeurs du Code et du service public. Ou serez-vous du côté de la citoyenneté et du lien social ? ». José Navarro, l’un des responsables de la CGT, entouré par les leaders de Solidaires et de la FSU, et par une soixantaine de manifestants, apostrophe Jean-Claude Roques, Directeur Départemental des Finances Publiques, ce jeudi 2 juin, à Tarbes.

L’accès à cette administration publique est bloqué, pendant un peu plus d’une heure, par les opposants au projet de loi El Khomri, syndicats et membres du collectif « Nuit Debout ». A côté des drapeaux, une banderole informative énumère les griefs des organisations syndicales. « 35 000 emplois détruits en 14 ans dans les Finances Publiques. 2000 suppressions en 2017. 170 agents en moins dans les Hautes-Pyrénées. Halte à la casse des services publics financiers. Halte à la casse des droits des salariés ». Face aux manifestants, 4 cadres des Finances Publiques, dont le Directeur Départemental, Jean-Claude Roques. José Navarro prend la parole pour détailler la signification de cette action collective. « Le gouvernement a préparé une loi régressive et mauvaise en tous points pour les salariés. Avec l’article 2 sur la hiérarchie des normes, on pourrait mettre en place un Code du travail par entreprise. Et n’oublions pas l’article 30, qui facilite les licenciements économiques. De nouveaux secteurs sont rentrés dans la mobilisation, comme les raffineries de pétrole, ou aujourd’hui, les cheminots qui viennent de voter le renouvellement de leur grève ». Le leader syndical lie ensuite ce projet de loi et la situation actuelle de la fonction publique. « Le combat que nous menons aujourd’hui est la sauvegarde du patrimoine des travailleurs. Nous sommes confrontés à la destruction des services publics, au nom d’une logique d’austérité. Les 40 milliards versés chaque année aux entreprises, au titre du CICE, le sont en ponctionnant les services publics, et leurs emplois ».

José Navarro dénonce aussi une haute fonction publique qui « scelle le sort de notre administration. Elle met en musique les mesures qui nous rendent la vie impossible, et nuisent à nos missions ». Le responsable de Solidaires pointe de son côté les choix de la Direction des Finances Publiques en matière d’organisation des services. « Vous planifiez huit postes dans un service alors que vous savez pertinemment qu’il en faudrait dix pour accomplir vraiment la mission confiée ». Le micro est passé à Jean-Claude Roques. Le Directeur des Finances Publiques des Hautes-Pyrénées assure que son administration doit tenir compte des contraintes budgétaires. « Les emplois de catégorie C ont été en effet les plus nombreux à disparaître. Ceci est lié à l’utilisation d’outils informatiques modifiant les process. Du coup, certaines tâches peuvent être effectuées d’une autre façon ».

François Dousseau, secrétaire de l’UD CGT, l’interpelle alors sur les échos des « souffrances vécues par certains agents de son administration, dont la santé est mise en danger par les réorganisations en cours. C’est de votre responsabilité, que faites-vous pour éviter qu’un drame survienne ? ». Jean-Claude Roques affirme que la direction des Ressources Humaines suit cette question avec attention, déclenchant des moues éloquentes chez plusieurs agents présents. « Vous jouez la carte du risque calculé, c’est inadmissible », lui réplique le leader de la CGT. Le Directeur des Finances Publiques se défend en soulignant que le risque fait partie de toute activité professionnelle. L’échange se poursuit pendant de longues minutes, mais plusieurs questions posées par les responsables syndicaux restent sans réponses. « En tant que citoyen, vous avez un devoir de désobéissance, quand les décisions que l’on vous demande d’appliquer sont inappropriées », lance un militant d’ATTAC 65 au Directeur des Finances Publiques. Les cadres restent sur place et attendent patiemment la levée du blocage, avec le départ des manifestants vers la Bourse du Travail. Sur l’une des banderoles, un message claque en guise d’avertissement : « Services publics fermés pour cause d’austérité ».

Jean-François Courtille