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« Moulin à paroles » au Théâtre d’Argelès-Gazost

samedi 28 mai 2016 par Rédaction

La compagnie « Les jolies choses » présente une pièce d’Alan Bennett, traduite par Jean-Marie Besset, « Moulin à paroles », ce samedi 28 mai 2016 à 20h30 au Petit Théâtre de la Gare à Argelès-Gazost. Entretien avec Françoise Delile-Manière, comédienne et fondatrice de la compagnie.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de monter ce spectacle avec votre compagnie ?

C’est un texte du dramaturge britannique Alan Bennett. Il est auteur de théâtre, et homme de télévision. Il a composé des scénarii pour des réalisateurs comme Stephen Frears, et il est très connu en Angleterre. Alan Bennett a écrit plusieurs monologues, notamment de femmes, pour la BBC, en vue d’adaptations théâtrales. La tonalité de ces monologues est plutôt noire et assez drôle. Nous avons choisi trois de ces textes. D’abord, celui de Suzanne, que j’interprète. C’est la femme d’un pasteur. Elle a une vie tellement peu passionnante qu’elle se venge un peu sur le vin de messe ! Ensuite, il y’a « une femme sans importance ». L’histoire de Peggy, une petite secrétaire parfaite. Elle fait plaisir à chacun, croit que tout le monde est gentil, se fait exploiter par tous et ne le voit pas. Elle a un destin qui va s’achever tristement. Le troisième monologue, intitulé « Une femme de lettres », évoque l’histoire d’un « corbeau ». Irène est tellement seule dans la vie, qu’elle regarde ce que font les voisins, les services municipaux. Et elle écrit des lettres pour dénoncer tous les manquements. Elle va finir par se retrouver en prison. Et là, paradoxalement, elle va être heureuse. Cela sera la première fois qu’elle sera « socialisée », en lien avec d’autres personnes. Et elle va s’ouvrir à beaucoup de choses. Tous ces monologues sont des petits « riens » de la vie, qui frisent pourtant parfois la tragédie. Pour illustrer cela en musique, nous avons choisi la ritournelle d’un orgue de barbarie, et le son de « Big Ben », la cloche de Londres.

Comment avez-vous composé la scénographie de la pièce ?

Elle est très épurée. Nous avons mis en place un paravent à trois pans. Le principal est vide, et les comédiennes, Mélia Bannerman, Maya Paquereau et moi, viennent s’inscrire dans ce cadre à tour de rôle, comme pour un portrait en pied. La ritournelle de l’orgue de Barbarie les accompagne, dans leurs entrées comme dans leurs sorties.

Est-ce la première présentation de ce spectacle ?

Nous l’avions déjà créé en lecture théâtralisée à la Maison de la Vallée de Luz, la ville où a été fondée notre compagnie, « Les jolies choses ». Puis, nous l’avons présenté à Séméac et à l’abbaye de l’Escaladieu. Mais cette fois, à Argelès-Gazost, nous proposons la première version théâtrale du texte.

Françoise Delile-Manière, vous avez récemment participé à la lecture poétique des « Traces » de l’Arsenal de Tarbes, pendant le « Mai du « Livre ». Qu’est-ce qui vous a donné envie de contribuer à cette initiative ?

C’était à l’occasion d’une publication réalisée par la maison d’édition tarbaise « La Malle d’Aurore », spécialisée dans la poésie. Une photographe, Ili Endewelt, a pris des clichés de l’Arsenal de Tarbes. Les traces des murs, des verrières, des sols. De très belles photographies. L’idée de René Trusses, le président de la Ligue de l’Enseignement, qui organise le « Mai du Livre », a été d’envoyer vingt clichés à une vingtaine de poètes, de l’Hexagone ou d’ailleurs, puisqu’une poétesse syrienne y a participé. Chacun d’entre eux a écrit un écho à ces photos. Lors d’une soirée au Haras de Tarbes, pour « Le Mai du Livre », avec un autre comédien, Christophe Verzeletti, nous avons lu ces vingt textes poétiques au public, devant les photos en question.

Quels sont vos prochains projets artistiques ?

J’ai plusieurs fers au feu. D’abord, la tournée de la pièce de Gloria Carreno, « Héritage », que nous avons créée au Pari « Tarbes en Scène » l’automne dernier. Nous allons la jouer en juillet 2016 à Oloron Sainte Marie, avec les compagnies « Mosaïque » et « Les pieds dans le plat ». Ensuite, nous avons créé, avec la compagnie « Les jolies choses », la pièce « Pourquoi n’as-tu rien dit Desdémone ? », de la dramaturge allemande Christine Brückner, début 2016. Et nous allons essayer de faire tourner ce spectacle. Je joue aussi sur des textes de Claude Bourgeyx, « Ecrits d’amour », une correspondance de récits, avec la compagnie des Tréteaux. Et nous interprétons « Paris Passion » le 25 juin au Pari. Enfin, nous préparons un autre spectacle de la compagnie « Les jolies choses », intitulé « Double jeu ». Une fantaisie scénique mêlant arts plastiques et contes, présentée à l’abbaye de l’Escaladieu, en marge de l’exposition d’Albert et « Kiki » Lemant. Nous présenterons ce même spectacle, en partenariat avec la Mairie de Tarbes, début août au jardin Massey.

Propos recueillis par Jean-François Courtille