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Le romancier et réalisateur Gérard Mordillat au « Mai du Livre »

mercredi 25 mai 2016 par Rédaction

Gérard Mordillat, romancier et réalisateur, auteur notamment de « Vive la sociale », est venu samedi après-midi rencontrer le public bigourdan au Haras de Tarbes. Il est intervenu dans le cadre du « Mai du Livre », organisé par la Ligue de l’Enseignement. Après sa conférence, son film « Le grand retournement », adapté d’une pièce de Frédéric Lordon, a été projeté. Rencontre avec un artiste passionné par l’histoire sociale.

Gérard Mordillat, quel était le thème de votre conférence ?

La littérature. J’ai axé mon intervention autour de plusieurs questions. Comment la fiction peut-elle relire l’histoire ? Comment pouvons-nous lire le monde, avec différents points de vue : romanesques, cinématographiques, poétiques ou exégétiques. Et finalement, comment peut-on lire ?

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’adapter « Le grand retournement » ?

Frédéric Lordon est un ami. J’ai lu son texte avant même qu’il soit publié. J’ai été tout de suite séduit par son usage de l’alexandrin (le vers à 12 pieds). J’ai compris comment il a réussi, en utilisant l’alexandrin, à inventer une langue qui permette de comprendre l’économie, de façon singulière. Une langue qui rende accessible au spectateur ce qui lui aurait semblé, de prime abord, incompréhensible. L’alexandrin est une langue à la fois normale et exotique. Cette association du « normal » et de « l’exotique » permet d’aiguiser la capacité d’analyse et de compréhension du spectateur, et aussi son plaisir. Du coup, je lui ai proposé d’en faire un film.

Sur quel projet travaillez-vous désormais ?

J’espère pouvoir tourner une adaptation de l’essai de Michelle Perrot qui s’appelle « Mélancolie Ouvrière » (éditions Grasset, 2012). Elle raconte l’histoire de Lucie Baud, l’une des premières syndicalistes françaises. En 1905 et 1906, cette femme a mené de grandes grèves dans les filatures de Vizille et Voiron, près de Grenoble. Michelle Perrot a sorti ce personnage du néant. Pourtant, Lucie Baud était une femme exceptionnelle !

Propos recueillis par Jean-François Courtille