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Une pétition des habitants du quartier de l’Ormeau -Bel Air contre le travail du dimanche au supermarché Leclerc

samedi 14 mai 2016 par Rédaction

Plusieurs habitants du quartier Ormeau-Bel Air à Tarbes et des participants au collectif « Nuit Debout » ont lancé une pétition contre l’ouverture dominicale du supermarché Leclerc, avec l’appui de la CGT. Ils ont fait signer 161 pétitions en une heure sur le parking du magasin samedi matin, malgré le froid et la pluie.

Un visage rond et souriant tracé au crayon, et un message explicite : « Oui, je signe, fermé le dimanche ! ». Le panneau insolite est posé près de l’espace où s’alignent les chariots, sur le parking du supermarché Leclerc d’Ormeau à Tarbes, ce samedi 14 mai 2016. La pluie battante et le froid cinglant n’ont pas découragé Marie-Jo, Marcel, Christelle, Jean-Paul et Michel. Ils se sont donné rendez-vous pour faire signer leur pétition aux clients du Leclerc. Objectif : refuser l’ouverture du supermarché le dimanche matin. Derrière l’espace des chariots flotte le drapeau « Nuit Debout, convergence des luttes ». La pétition a été lancée par des habitants du quartier de l’Ormeau-Bel Air. Ils ont été rejoints par des membres du collectif « Nuit Debout », et sont soutenus dans leur initiative par les salariés du Leclerc syndiqués à la CGT.

« Je demande que les grandes surfaces ne soient pas ouvertes le dimanche. Il y’a déjà des commerces de proximité qui vendent des produits locaux », explique Marie-Jo. « Et puis, j’habite à 300 mètres, en face du Leclerc. Le dimanche est le seul jour de la semaine où je peux ouvrir mes fenêtres sans qu’il y’ait du bruit. Et j’aimerais bien continuer à être tranquille. Ou alors, ajoute- t-elle avec humour, si l’ouverture est confirmée, je suggère que les gens qui ont des villas nous les laissent le dimanche pour nous reposer. Et ils viendront à notre place, pour découvrir comment on vit dans ce quartier ! ».

Marcel habite aussi dans le quartier à la résidence Bel-Air. « Le dimanche est un moment de calme et de sérénité. Il est judicieux d’éviter que les voitures ne circulent pas et ne s’agglutinent pas le dimanche devant le magasin. Cela limitera aussi l’émission de gaz qui provoquent l’effet de serre ». Il ajoute un autre argument concernant la qualité de la vie. « Le dimanche est un jour fait pour se reposer, se promener, s’oxygéner, et non pas pour consommer systématiquement. Il faut aussi laisser du temps à chaque personne pour la contemplation ».

Les clients abordés par les pétitionnaires réagissent de manière positive à leur initiative. « Je suis contre l’ouverture des magasins le dimanche. On a bataillé toute notre vie contre cela », souligne Marie. « Moi, je suis à la retraite, mais jamais je n’aurais accepté de travailler le dimanche ». Cyrille explique ainsi sa motivation pour signer la pétition. « Je suis complètement solidaire de ces gens-là, je les comprends très bien. Travaillant de nuit, je connais la pénibilité du travail. Ayant été employé dans la grande distribution, je suis conscient des difficultés rencontrées par les personnes qui y travaillent. L’ouverture des magasins du lundi au samedi, cela suffit amplement ». Au bout d’une heure d’activité, la pétition recueille déjà 161 signatures. « Nous n’allons pas en rester là, et nous allons continuer à la faire circuler dans le quartier. Puis, nous confierons les pétitions recueillies aux deux salariés du Leclerc Ormeau qui sont élus au Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail du supermarché », précise Marie-Jo. Le CHSCT a demandé récemment un audit sur les conditions de mise en œuvre du travail dominical au Leclerc Ormeau. En attendant, les clients de la grande surface envoient un premier message fort à la direction du groupe. Seront-ils entendus ?

Jean-François Courtille