Une exposition poignante sur le retour des déportés

« La fin du système concentrationnaire, le retour à la liberté des déportés ». C’est le titre de l’exposition gratuite et ouverte à tous organisée les 24 et 25 avril 2016 au Musée de la Déportation et de la Résistance de Tarbes, et du 3 au 16 mai à la médiathèque de Vic-en-Bigorre. Une initiative de l’Association des amis de la fondation pour la mémoire de la déportation (AFMD 65).

Une exposition belle, sobre, claire et poignante. C’est la sensation que ressent le visiteur en accédant au premier étage du Musée de la Déportation et de la Résistance à Tarbes. Après un nouveau palier, et un petit couloir, en entrant dans la salle, il est immédiatement frappé par la clarté que dégagent les 30 panneaux de l’exposition réalisée par la Fondation pour la mémoire de la déportation. Photos, dessins, plans et textes le plongent très vite dans l’univers concentrationnaire. D’abord, une description du système et des différents lieux où le génocide s’est concrétisé. Puis, un « focus » sur les organisations de résistance clandestines à l’intérieur des camps. Ensuite, le récit de l’évacuation des sites à l’approche des armées alliées, et des « marches de la mort » provoquées par la folie des SS. Et enfin, la libération des camps, avec la découverte de l’horreur par les troupes américaines ou soviétiques. Sur les derniers panneaux, l’exposition précise les conditions difficiles du retour des survivants de la déportation vers leurs pays d’origine.

« Il est encore fécond le ventre d’où a surgi la bête immonde », déclare Dany Allaire, vice-président de l’AFMD 65, citant la célèbre phrase de Bertolt Brecht. « 71 ans après la libération des camps de la mort, nous avons voulu accueillir cette exposition dans les Hautes-Pyrénées, pour réveiller les consciences, et rappeler que d’autres atteintes effrayantes aux Droits de l’Homme sont à l’œuvre aujourd’hui dans notre monde. Le retour des populismes, du racisme et de la xénophobie en Europe nous préoccupent aussi beaucoup ». Dany Allaire, comme les autres membres de l’association, est persuadé que le message doit être transmis en priorité aux jeunes générations. Fils de déportés et de fusillés, il ne se résigne pas à voir revenir « la bête immonde » qui a détruit une partie de sa famille. « Cette exposition, prêtée par la Fondation à notre association bigourdane jusqu’à la fin juin 2016, peut être utilisée dans des établissements scolaires ou des bibliothèques des Hautes-Pyrénées ». Par ailleurs, l’Association des amis de la fondation pour la mémoire de la déportation organise des rencontres avec des témoins, et des projections de films. Une chance à saisir, pour aider les jeunes à construire un avenir plus humain, en prenant conscience des chemins à éviter pour ne pas revivre les tragédies du XXème siècle.

Jean-François Courtille

« La fin du système concentrationnaire, le retour à la libertés des déportés ». Exposition à découvrir encore ce lundi 25 avril, de 8h30 à 12h, et de 14h à 17h30, au Musée de la Déportation et de la Résistance, 63 rue Georges Lassalle à Tarbes – 05 62 51 11 60. L’exposition sera ensuite présentée du 3 au 16 mai à la Médiathèque intercommunale de Vic-Montaner, Quai Rossignol à Vic-en-Bigorre, tél 05 62 43 05 25. AFMD 65 : 06 88 78 54 79.