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Près de 200 manifestants contre la loi « Travail » à Tarbes malgré la pluie

mardi 5 avril 2016 par Rédaction

Le rendez-vous de ce mardi 5 avril organisé par les opposants au projet de loi « Travail » a réuni près de 200 personnes, dont 50 jeunes, malgré la pluie battante. Partis du lycée Marie Curie, les manifestants ont défilé à travers la ville jusqu’à l’Hôtel du Département. Une lycéenne, Lison, a lu la déclaration intersyndicale CGT-FSU-FO-Solidaires-UNEF-UNL-FIDL avant la dispersion.

Même une pluie battante ne les arrête pas ! Emmitouflés dans leurs manteaux, K-way ou imperméables, protégés par leurs parapluies ou leurs capuches, les opposants au projet de loi El Khomri ont défilé mardi midi dans les rues de Tarbes. Près de 200 personnes, dont 50 jeunes, ont à nouveau demandé le retrait du projet de loi, examiné ce mardi en commission à l’Assemblée nationale. Le cortège est parti du lycée Marie Curie, l’établissement scolaire le plus mobilisé depuis le début du mouvement social. Les manifestants ont défilé jusqu’à l’Hôtel du Département, où une lycéenne en classe de seconde, Lison, a lu la déclaration commune des quatre syndicats professionnels CGT-FSU-FO-Solidaires et des trois organisations de jeunesse UNEF-UNL-FIDL.

« Face aux manifestations de ces dernières semaines, le gouvernement n’affiche qu’une volonté redoublée de pédagogie, comme si la position des réfractaires face à ce programme était liée à un défaut d’explication. Encore une fois, le mépris lui tient lieu de réponse », estiment les syndicats. « Nos organisations réaffirment que, dans un contexte de hausse du chômage, notamment chez les jeunes qui sont très touchés, d’explosion de la précarité et de la pauvreté, ce texte organise une régression généralisée des droits. Il crée une concurrence sociale entre les entreprises d’un même territoire et d’une même branche professionnelle. Il aggrave les inégalités entre les salarié(e)s ».

Les organisations syndicales rappellent au passage que « 70% de la population estime qu’il faut retirer le texte », et que la pétition « Loi Travail, non merci », depuis son lancement, a recueilli près de 1,3 millions de signatures dans toute la France. « Ce projet de loi, en aucun cas, ne créera les emplois pérennes nécessaires à la relance, à l’investissement, et à la motivation d’une jeunesse qui se sent abandonnée, à cause d’une politique libérale handicapante pour son avenir ».

Lison, lycéenne à Marie Curie en classe de seconde, refuse de se retrouver « précaire à vie ». Elle appréhende, à l’avenir, de « se voir licenciée du jour au lendemain par un employeur, après m’être investie au maximum dans mon travail ». Face au projet de loi « Travail », Lison est déterminée à se battre jusqu’au bout. « Je ne veux pas avoir des regrets plus tard »,  conclut la jeune fille. Alex, salarié de l’entreprise de construction Eiffage, vient manifester dans le même esprit. « Je pense à l’avenir de mon enfant. Nous refusons de laisser détruire le Code du travail et de revenir 100 ans en arrière ». Marie-Jo, agent territorial, a déjà constaté une évolution inquiétante de la situation de l’emploi dans les collectivités. « Déjà, les départs à la retraite ne sont plus remplacés, et les changements d’affectation, parfois sans concertation, abondent ». La jeune femme est déterminée à continuer la lutte jusqu’au retrait du texte de loi, « même s’il fallait descendre dans la rue par moins 10 degrés ».

Devant l’Hôtel du Département, François Dousseau, secrétaire général de l’UD-CGT, lance un appel aux élus départementaux à « faire voter une motion pour demander le rejet de cette loi scélérate ». Les syndicats ont fixé un nouveau rendez-vous à la population des Hautes-Pyrénées samedi 9 avril. Au programme : une manifestation au départ de la Bourse du Travail de Tarbes, à 10h30, puis un pique-nique géant avec un concert sur la place de Verdun.

Jean-François Courtille