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Les citoyens s’invitent à la réunion des élus agents d’EDF au Téléport d’Ossun

samedi 26 mars 2016 par Rédaction

Un groupe de militants associatifs et syndicaux s’est « invité » vendredi matin au Téléport 1 de Tarbes, lors d’une réunion départementale organisée par l’association des agents d’EDF élus, actifs ou retraités, en présence de trois directeurs régionaux d’EDF. Objectifs : défendre le « service public de l’énergie », et dénoncer la mise en concurrence des barrages hydro-électriques.

Rassemblés devant le site du Téléport 1 d’Ossun, ils écoutent le discours de Patrick Raynaud, délégué de la CGT énergie. Militants du « Café Repaire de Pierrefitte, de ATTAC 65 ou de la CGT, ils sont déterminés à entrer sur le site, pour participer à la réunion organisée par l’association départementale des agents d’EDF élus, actifs ou retraités (AEAEE). Ce matin-là, trois directeurs régionaux d’EDF, chargés de la production hydraulique et de la distribution, sont invités par les élus pour expliquer les nouvelles orientations prises par EDF. Notamment, le programme « Une rivière, un territoire », dans le cadre de la mise en concurrence des barrages hydro-électriques, le futur déploiement des compteurs électriques connectés « Linky » et la fin annoncée des tarifs régulés. De leur côté, les manifestants réclament « le maintien des concessions aux opérateurs historiques, sans passer par des appels d’offre, dans le cadre d’une maîtrise complètement publique ».

Jean-Maurice Darboucabe, élu CGT, président du Comité des Œuvres sociales du CE d’EDF à Pau, exhorte les citoyens à « se ré-emparer de leur patrimoine énergétique. Nous risquons de revenir un siècle en arrière dans le domaine de l’énergie si nous n’agissons pas ». Marcel Cassagne, de l’association ATTAC 65, appelle les manifestants à « protéger un patrimoine commun, construit à partir d’investissements publics, au service de tous ». Il voit derrière la mise en concurrence des barrages hydro-électriques une logique semblable à celle de l’Accord Général sur le Commerce et les Services, également combattu par ATTAC au niveau international.

Après quelques pourparlers avec les agents d’accueil, les manifestants entrent dans le site du Téléport 1 de la Communauté de Communes du Canton d’Ossun, et se dirigent vers la salle de conférence, où ils sont accueillis par Jean-Pierre Sicre, le président de l’AEAEE, un peu embarrassé, mais pas surpris. Les directeurs régionaux d’EDF, déjà présents, accueillent l’intrusion avec un sourire résigné. Eric Lolagne, l’un des élus CGT énergie, déploie devant l’un des directeurs d’EDF une affiche proclamant « Privatisation des barrages hydrauliques = désastre ». Une militante associative présente une pancarte qui affirme : « Linky stop, produit toxique ». Les manifestants restent debout au fond de l’hémicycle où sont assis les élus agents d’EDF. « Il faut que tout le monde puisse s’exprimer à propos des projets d’EDF », confie Jean-Pierre Sicre. « Nous avons organisé cette réunion pour entendre les responsables régionaux d’EDF, et recueillir des informations utiles à nos concitoyens ».

Avant le début de la conférence, Patrick Raynaud prend la parole pour expliquer la démarche des manifestants. Il présente un projet de « résolution en séance », qu’il invite les élus présents à débattre et voter lors de chaque conseil municipal. Dans ce texte, les manifestants rappellent que la loi de transition énergétique pour une croissance verte a établi le processus de mise en concurrence des concessions hydrauliques arrivant à terme. « Si la loi encadre bien le processus de renouvellement, elle ne prévoit rien en ce qui concerne l’entretien du matériel, ni la gestion de l’eau ou de l’électricité », souligne le texte de la résolution. « Nos craintes sont donc très grandes sur l’emploi dans nos vallées, sur la sécurité à l’aval des ouvrages, sur la gestion de l’eau et de l’électricité, et enfin, sur les tarifs de l’énergie électrique ».

Le projet de résolution est ensuite remis aux personnes présentes par les manifestants, puis la conférence démarre. La balle est désormais dans le camp des élus locaux, qui ont eu l’occasion ce matin-là d’entendre les points de vue opposés des responsables régionaux d’EDF et des citoyens sensibilisés à l’avenir des barrages hydro-électriques.

Jean-François Courtille