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Hommage littéraire et musical aux « Doors »

mercredi 23 mars 2016 par Rédaction

Une lecture musicale de nouvelles évoquant l’œuvre artistique de Jim Morrison et des « Doors » a été présentée, jeudi soir à la Médiathèque Louis Aragon de Tarbes, par la Compagnie « Ni vu ni connu ». Ce spectacle était organisé par la Scène de Musiques Actuelles de la Gespe et le réseau des bibliothèques du Grand Tarbes, dans le cadre du programme « Le mur du son ».

Veste de cuir rouge, pantalon et boots noirs, cheveux bruns et regard sombre, Meriem Gabou sussure d’une voix rauque les mots surgis de « The Doors, 23 nouvelles aux portes du noir », œuvre collective dirigée par Jean-Noël Levavasseur. La comédienne se glisse dans la peau de Nigel, soldat américain mobilisé au Vietnam, qui écrit ses impressions de guerre à son ami Jim Morrison, le mythique chanteur des « Doors ». Les mots défilent sur un tempo suave et métallique, éphémères fiançailles du rock et de la littérature : « ces temps-ci, j’écris des trucs un peu barrés, qui ont pour noms « Strange days », « People are strange » ou « Love me two times ». Cela me rappelle mon dernier rendez-vous avec Sarah la veille de mon départ ». Soudain, Marie Bucher, derrière sa console, envoie la musique des « Doors », et Meriem, empoignant son micro, entonne l’hymne au soldat inconnu version Jim, « The unknown soldier ».

Dans la petite salle d’exposition de la Médiathèque Louis Aragon, ce jeudi soir, les spectateurs retiennent leur souffle. La magie littéraire et musicale qui a immortalisé les « Doors » opère à nouveau. Elle éveille la curiosité des enfants et des adolescents qui connaissent peu l’univers de Jim Morrison. Et elle soulève l’émotion ou l’amusement des adultes, certains chuchotant les mots du « King Lizard » en écho. Pendant que les diapositives établissant la chronologie du récit défilent, Meriem Gabou enchaîne lectures et chansons. Puis, elle retire sa veste, coiffe un béret, et prend l’accent d’un titi parisien, pour jouer le personnage d’un tenancier de bar interrogé par des enquêteurs sur la trace d’un « sérial killer ». Les titres des chansons de Jim Morrison et des Doors se succèdent, jusqu’aux applaudissements du public. « Au portes du noir », soirée organisée par la Scène de Musique Actuelles de la Gespe et le réseau des bibliothèques du Grand Tarbes, a touché sa cible. Les musiciens ont franchi le « mur du son » et fait rimer la littérature avec le rock, pendant ce spectacle, créé en mars 2012 par la Compagnie « Ni vu ni connu ».

Dans la salle, quand la lumière revient, Cécile et son fils Yann confient leur satisfaction. « Ce soir, j’ai découvert un nouveau groupe », avoue le petit garçon. « J’aime bien cette combinaison entre la lecture des textes et la chanson », ajoute Cécile. « La présence de la deuxième personne à la console, sous les yeux du public, est une touche originale que j’ai appréciée ». Cécile a déjà assisté à une lecture musicale en hommage aux « Clash », et compte bien revenir lors d’autres soirées du même type. Elle aura bientôt l’occasion d’admirer à nouveau le talent des comédiens de « Ni vu ni connu ». Toujours dans le cadre du programme culturel « Le mur du son », ils se rendront, le 15 avril 2016 à 18h30, à la Médiathèque Daniel Pennac d’Ibos, pour une soirée littéraire et musicale consacrée cette fois aux « Cramps ».

Jean-François Courtille