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Culture - Jean-Paul Abadie présente en images les Hautes-Pyrénées de ses grands-parents

vendredi 26 février 2016 par Rédaction

Après un travail de recherche dans les archives photographiques de la famille Alix, à Bagnères-de-Bigorre, Jean-Paul Abadie, président de l’association « ABAU », a publié un recueil de 100 photos commentées sur « Les Hautes-Pyrénées de mes grands-parents », aux éditions Cairn. Rencontre avec un passionné de la mémoire bigourdane.

Comment est née l’idée de ce livre iconographique sur l’histoire locale ?

L’éditeur de Cairn, Jean-Luc Kerebel, avait le projet d’éditer un ouvrage sur l’histoire des Hautes-Pyrénées en explorant le fonds photographique Eyssalet, qui a été confié à la ville de Bagnères. La famille Alix, pendant 4 générations, a réalisé des photos de notre département. 600 000 d’entre elles font partie aujourd’hui du fonds Eyssalet. Jean-Luc Kerebel a contacté 2 écrivains, qui ont décliné la proposition : Jean-Paul Rey et Edmond Duplan. Il a alors demandé à Jean-Paul Rey de trouver une autre personne qui accepterait de relever le défi. Jean-Paul m’a contacté. Le projet m’a séduit. J’attache de l’importance à la transmission de notre mémoire collective. C’est pour cela que je préside l’Association Bigorre Argentine Uruguay (ABAU), qui cultive le souvenir des Bigourdans ayant fait l’expérience de l’émigration en Amérique Latine. Par correction, j’ai tenu à rendre visite à Jean et Jeanne Eyssalet, pour leur demander l’autorisation d’utiliser leurs fonds photographique en vue de réaliser ce livre. Ils ont accepté, et je me suis lancé dans cette aventure.

Qu’est-ce que le travail d’investigation mené dans les archives photographiques de la famille Alix vous a fait découvrir sur le monde des Hautes-Pyrénées entre 1930 et 1970 ?

C’est un témoignage très intéressant sur l’évolution du monde rural, et aussi sur les grands chantiers d’aménagement menés pendant cette période. Les photographes de la famille Alix ont beaucoup travaillé avec EDF et avec les Chemins de fer du Midi. Ils ont réalisé de très nombreuses photographies des travaux en montagne et dans les vallées. Par exemple, le canal de la Neste, les barrages ou l’usine de Lannemezan. Ils ont aussi montré les transformations qui ont marqué la vie dans les campagnes. Ainsi, une photo d’une clôture en barbelés à Lannemezan rappelle aux anciens, dont je fais partie, que les clôtures ont transformé la manière de travailler dans les élevages. Je suis né en 1949 dans le village de Campistrous. A l’âge de 7 ans, mes grands-parents me confiaient la garde du troupeau dans les prés. La surveillance des bêtes mobilisait plusieurs personnes et pendant un temps considérable. Avec les barbelés, les paysans ont pu s’investir dans des tâches nouvelles. Les photographes de la famille Alix étaient d’authentiques artistes. Ils ont réalisé des images splendides de la montagne, notamment pour les cartes postales ou pour l’illustration des wagons SNCF. Ils ont aussi beaucoup photographié les événements familiaux, mariages, baptêmes, et les personnes dans leur activité professionnelle. A chaque fois, leurs images révèlent un regard original et un vrai parti-pris artistique. Après 12 jours de recherche dans le fonds Eyssalet, j’ai choisi de sélectionner une centaine de ces photos, accompagnées de textes pour raconter l’histoire qui se cache derrière chacune d’entre elles.

Qu’est-ce que cette aventure littéraire vous a apporté ?

Elle m’a permis d’accomplir un projet auquel je réfléchissais depuis longtemps. J’avais envie d’écrire quelque chose sur la vie de nos campagnes, pour transmettre cette mémoire aux nouvelles générations. « Les Hautes-Pyrénées de mes grands-parents » a d’ailleurs déjà reçu un bon accueil. Il a été désigné « livre du mois » par la revue Pyrénées Magazine, et j’ai aussi été interviewé sur France Inter. Mais le plus important pour moi a été la réaction des lecteurs. Je suis en relation avec une dame âgée de 97 ans qui habite à Castelbajac. Elle m’a demandé de venir la voir pour lui dédicacer le livre, qu’elle avait déjà acheté. Quand nous nous sommes rencontrés, elle a pleuré d’émotion, en me disant : « merci d’avoir raconté fidèlement ce qu’a été notre vie à cette époque-là ». Cela a été ma plus belle récompense !

Cette expérience vous a-t-elle donné envie d’écrire d’autres livres ?

Jean-Luc Kerebel m’a recontacté pour me proposer de poursuivre cette aventure éditoriale ensemble. Le fonds Eyssalet recèle encore de nombreuses perles photographiques. L’éditeur aimerait que j’approfondisse certaines thématiques, autour du sport ou du monde rural, par exemple. Je vais y réfléchir …

Propos recueillis par Jean-François Courtille

http://www.editions-cairn.fr/vmchk/histoire/les-hautes-pyr%C3%A9n%C3%A9es-de-mes-grands-parents.html