Site d’informations en ligne, sur Tarbes et le Grand Tarbes

  Informations Lourdes et Grand Tarbes  Informations Lourdes et Pays de Lourdes  Informations Bagnères de Bigorre  Informations Argelès-Gazost Vallées des Gaves  Informations Pays de Lannemezan  Information Pays du Val Adour  Informations Hautes-Pyrénées     
         

Sécurité routière : un bilan décevant pour 2015

dimanche 7 février 2016 par Rédaction

Lors du contrôle routier par les services de police et de gendarmerie qui s’est déroulé, jeudi après-midi, route de Pau au niveau du Pouey , Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc , préfète des Hautes-Pyrénées et Eric Serfass, procureur de la République étaient sur place pour faire le point sur le bilan de la sécurité routière de 2015 qui est décevant malgré la forte implication des forces de l’ordre.

 Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc : «  2015 a été une mauvaise année, 20 Haut-Pyrénéens ont perdu la vie sur nos routes, soit un mort de plus qu’en 2014. Une situation regrettable, preuve que l’insécurité routière reste à un niveau élevé .

Les séniors de plus de 65 ans sont victimes à 40% des accidents mortels soit 8 accidents sur 20. Au 31 décembre on totalisait :

185 accidents corporels en évolution de 1,1%.

20 morts, en hausse de 0,5%.

72 blessés graves, en baisse de 4%.

179 blessés légers non hospitalisés, + 13%.

En 2015 sur 17 accidents mortels, la principale cause était la vitesse excessive ou inadaptée :

-35% des cas vitesse excessive.

-30% des cas l’alcool dont 3 aggravés par la consommation de produits stupéfiants.

-30% des cas non port de la ceinture.

La responsabilité individuelle de chacun est engagée dans trop de cas, ce qui justifie la politique de répression forte mise en œuvre dans notre département avec une aggravation des sanctions en cas d’alcoolisation ou de vitesse importante.

En ce qui concerne l’implantation des radars, on note leur efficacité, le nombre d’accidents et de blessés a diminué en moyenne de 40% sur les zones où ils sont implantés.

2 radars supplémentaires seront mis en place durant 2016 : 1 radar feu rouge au tunnel de Bielsa et un radar sur la RD 8 vers Estirac (zone particulièrement accentogène).

Les priorités pour 2016 : poursuivre le travail de prévention mis en place par les services de l’Etat et les partenaires de sécurité routière, développer la prévention en direction des séniors, continuer les actions de sensibilisation visant tous les collégiens de 3ème en intégrant les apprentis des CFA, accentuer la prévention en matière d’alcool (clubs sportifs, fêtes locales etc.…), mobiliser les élus sur les problématiques de sécurité routière. »

 

Pour la politique pénale du parquet en matière d’infractions routières, le procureur Eric Serfass détaille :

« Il y a trop de tués sur nos routes. 20 morts c’est beaucoup trop ! »

« La spécificité de l’action judiciaire en matière routière, c’est que les infractions sont conçues quand il n’y a pas de dommage. Quand il y a des homicides involontaires, des blessures involontaires, il y a systématiquement des poursuites.

L’action judiciaire et la répression qui viennent aux cotés des campagnes de prévention et d’information la répression s’applique y compris quand il n’y a pas de dommages , donc avec les infractions telles que la conduite en état d’ivresse ou l’emprise de l’alcool, conduite après usage de produits stupéfiants, quand il y a excès de vitesse, refus d’obtempérer , des conduites sans permis ou annulation de permis de conduire , il n’y a pas d’accident mais la loi réprime des comportements qui augmentent encore beaucoup plus les risques sur la route. Sachant que même sans alcool, même sans vitesse sur la route, il y a toujours des risques.

Au niveau de la politique pénale du parquet de Tarbes, je suis favorable à ce que l’on affiche la politique de répression c’est à dire : de répression et des peines qui sont requises par le parquet. Même quand il n’y a pas de récidive, il y a systématiquement une amende, un stage de sensibilisation à la sécurité routière et des suspensions de permis de conduire, des peines assez fortes !

Nous savons bien que la suppression du permis de conduire est pénalisante, cela est fait justement pour essayer de dissuader les personnes à commettre volontairement ces délits !

Dès qu’il y a récidive dans les 5 ans, la loi prévoit l’annulation automatique du permis de conduire mais aussi la confiscation du véhicule ainsi que des peines, dès qu’il y a récidive on passe à l’échelon ou des mesures très restrictives de liberté sont exercées.

La politique du pénal du parquet de Tarbes c’est :

Comparution immédiate si 2ème récidive dans les 5 ans, le parquet va déferrer la personne, à l’issue de sa garde à vue elle est présenté devant le procureur, déferrer devant le tribunal pour être jugée en comparution immédiate avec des réquisitions de peines fermes qui depuis début janvier sont systématiquement suivies par le tribunal correctionnel. Ça veut dire : contrôle, interpellation, garde à vue, déferrement, jugement, prison. C’est dur mais c’est le moyen que la société se donne, par la loi et l’action judiciaire pour protéger des comportements qui font de gros dégâts inacceptables »

Les peines prévues par le parquet :

 -1)  : sans récidive : Amende de 400 à 1 000€ plus stage de sécurité routière plus suspension de permis de conduire allant de 2 mois à 1 ans.

-2) : première récidive : peine d’emprisonnement de 2 à 8 mois avec sursis et mise à l’épreuve comprenant un suivi par le juge de l’application des peines pouvant durer jusqu’à 3 ans avec des obligations notamment de soins. Ce sursis est révocable en peine ferme en cas de nouvelle infraction ou non respect du suivi et des obligations. Plus amende de 300 à 1 000€ plus annulation du permis de conduire durant 3 mois à 2 ans plus confiscation du véhicule.

-3) :deuxième récidive sur une période de 5 ans : le parquet fait présenter l’auteur de l’infraction à l’issue de sa garde à vue pour le faire juger par le tribunal correctionnel en comparution immédiate avec réquisition d’incarcération à l’issue de l’audience de jugement plus annulation du permis de conduire de 3 mois à 3 ans plus confiscation du véhicule.

Sur la zone police, Laurent Coindreau, directeur de la sécurité publique, précise que les contrôles en général ont augmenté de 20% et de 17%.sur les contrôles de vitesse.

Le colonel Thomas Deprecq, en zone gendarmerie, souligne que 2015 a été une année prioritaire en matière de lutte contre la sécurité routière : 13600 infractions relevées soit 2000 de plus qu’en 2014.

La gendarmerie va continuer sur cette dynamique, et créer de l’inquiétude pour ceux qui se comportent mal au volant.

Les sanctions :

Les conducteurs novices sont soumis au taux maximum de 0,1 mg d’alcool par litre d’air expiré depuis juillet dernier.

Les barèmes de suspension administrative ont été revus en octobre dernier :

-suspension du permis de conduire pour une durée de six mois pour une alcoolémie supérieure à 0,70 MG par litre d’air expiré.

-suspension du permis de conduire pour une durée de six mois pour une vitesse supérieure à 50 km/h au delà de la vitesse autorisée.

Les résultats des contrôles routiers 2015 toutes zones confondues :

-dépistages alcoolémie positif : 1107 (1119 en 2014) baisse de 1%.

-PV. Pour excès de vitesse : 4990 (4316 en 2014) en augmentation de 14,5%.

-permis suspendus pour alcoolémie ; 465 (454 en 2014) plus 2,4%.

-permis suspendus pour excès de vitesse : 129 (91 en 2014) plus 30%.

- nombre total de permis suspendus : 594 (545 en 2014) plus 8,2%.

« C’est la détermination de tous et l’implication de chacun qui sauront faire reculer l’insécurité routière et ses conséquences dramatiques. » Ce sont sur ces mots que la préfète a conclu son point-presse.

 

Nicole Lafourcade