Tarbes-Narbonne vendredi à 19h30

Grosse prestation mal récompensée à Perpignan

Le TPR continue d’étonner par la régularité de ses performances sportives même si elles ont été, comptablement, mal payées à Perpignan. L’annonce, le matin avant le match, d’une décision défavorable de la Commission Juridique de la FFR, n’a pas entamé la volonté et la solidarité du groupe bigourdan. Les Tarbais, auteurs d’une grosse prestation, auraient mérité de l’emporter à Aimé Giral, aux dires même des catalans. Pourtant le TPR était privé, pour diverses raisons (blessures, repos...) de Koberidze, Negrotto, Casals, Grobler, en première ligne, de Manu, Garrault et Tuaimalo en troisième ligne, de Vergallo et Laharrague à la charnière, de Veau, Domec et Lamotte en trois-quarts et de Smit et Poitrenaud à l’arrière... Soit quatorze absences au total, dont celle de onze joueurs majeurs ! Une performance qu’il fallait souligner une fois encore mais qu’il faudra renouveler contre Narbonne. Le match, le plus compliqué de ce bloc de folie (Colomiers, Bayonne, Perpignan, Narbonne, Béziers), selon Frédéric Garcia et Nicolas Nadau, en raison de la date rapprochée du match Aller. Une rencontre disputée le 27 novembre pour le compte de la dixième journée. Certes le nombre minima de sept journées est respecté, mais l’esprit de revanche est encore très vivace. Il faut convenir que les entraîneurs tarbais avaient les mêmes craintes contre Perpignan, et ça n’a pas empêché les Tarbais de prendre Perpignan à l’envie. La différence, c’est que les Audois, à l’extérieur, n’auront aucune pression du résultat. Pour affronter les Narbonnais le staff tarbais devrait récupérer quelques joueurs qui n’étaient pas dans le groupe d’Aimé Giral. Un groupe qui, malgré toutes ces absences, a répondu présent et en particulier le jeune Yohan Demaï-Hamecher qui s’est montré impeccable sous les chandelles et qui a dynamisé le jeu à chaque occasion. Mention aussi à Stroé et Giudicelli et à Nemsadze, qui pour des débuts en troisième ligne centre, a marqué un bel essai. Hormis, un carton jaune sévère à Costa-Repetto, les Tarbais ont su garder leur sang-froid, à l’image de l’agression de Charlon, où, tout en faisant bloc autour de Collet, aucun coup de poing n’est parti !

Sanctions allégées pour le TPR

Cette semaine, la Commission d’Appel de la FFR a allégé les sanctions de la DNACG. Le TPR a récupéré 7 points au classement et a quitté la dernière place. Les Tarbais occupent la 14ème place avec 25 points, devant Dax 23 points et Aix 22 points. De plus, Tarbes n’est plus sous le coup d’une double rétrogradation qui aurait pu le mener en Fédérale 2, mais d’une simple rétrogradation en Fédérale 1 (susceptible de recours au CNOSF et au TAS). Une demi-victoire qui peut motiver les joueurs à continuer à se battre pour obtenir l’annulation définitive de la relégation. Mais qui peut aussi faire baisser la pression dans une course aux points effrénée, pour éviter au club la Fédérale 1. Attention, à ne pas trop décompresser, car Tarbes ne peut pas se permettre de concéder une quatrième défaite à Trélut, sous peine de gâcher une chance de maintien sur tapis vert. La pression positive, d’une équipe qui n’a plus rien à perdre, risque de s’inverser maintenant que le couperet de la Fédérale 2 a disparu.

Narbonne revanchard

Au match Aller, Narbonne avait payé comptant la rage des Tarbais à l’annonce des 15 points de pénalité qui les condamnaient d’office à une rétrogradation en Fédérale 1. Les joueurs, révoltés par cette injustice, ont fait bloc et ont dominé une équipe narbonnaise invaincue chez elle jusqu’alors. Il est vrai aussi qu’à l’époque, le RCNM était en crise larvée avec la tentative de rachat du club par un fonds quatari. Mais la semaine suivante, les Audois, vexés, avaient corrigé Perpignan et pris le bonus offensif. C’est dire que cette défaite leur est restée en travers de la gorge et qu’ils viennent en Bigorre pour rattraper ces points perdus. Aujourd’hui la mini-crise est terminée. L’homme fort du club, Rocky Elsom, a repoussé l’offre de rachat et conforté son pouvoir. Narbonne occupe la huitième place avec 34 points (7 victoires, 6 bonus) mais le TPR, 14ème avec 25 points, serait juste derrière avec 33 points (7 victoires, 5 bonus), sans le retrait de 8 points. Le RCNM compte sept victoires contre Dax (20-12), Carcassonne (15-12), Perpignan (41-8), Mont-de-Marsan (22-12), Aurillac (32-30), Bourgoin-Jallieu (18-13), Aix 36-18) et une défaite contre Tarbes 19-22 au Stade de la Méditerranée et sept défaites en déplacement à Lyon (36-10), à Montauban (34-20), à Colomiers (19-16), à Biarritz (25-20), à Dax (21-16), à Albi (26-10), à Béziers (18-13) et à Bayonne (28-21). Cette défaite contre Tarbes plombe les Audois qui ont dominé des gros calibres comme Perpignan, Aurillac et Mont-de-Marsan et des équipes comme Carcassonne et Bourgoin-Jallieu qui se sont imposées en Bigorre. Méfiance car cette équipe, hormis à Lyon, à Albi et à Montauban, n’a cédé que de peu à Bayonne et a ramené quatre bonus défensifs de Béziers, Colomiers, Biarritz et Dax...

Arbitrage

Les Tarbais vont retrouver pour la troisième fois de la saison Arnaud Blondel (40 ans) qui les a arbitré à Aurillac et à Narbonne !!!! C’est un arbitre expérimenté âgé de 40 ans qui officie en Pro D2 depuis 2010. L’an dernier, il avait arbitré Tarbes contre Colomiers à Trélut et à Montauban. Il y a deux saisons, il avait dirigé trois fois les Tarbais à Bourgoin et contre Bourg-en-Bresse et Dax. M. Blondel a dirigé le TPR quinze fois, pour sept défaites à l’extérieur (Aurillac 39-14, Montauban 31-13, Lyon 30-10, Bourgoin 21-9 et 22-9, Oyonnax 14-0, Dax 26-7) et huit victoires (Colomiers (44-30, Bourg-en-Bresse 14-9, Dax 40-13, 44-12 et 23-16, Périgueux 32-26) dont deux en déplacement à Auch 16-17 et cette année à Narbonne 19-22. Attention à la discipline car au total les Tarbais ont écopé de 15 cartons dont 2 rouge sous la houlette de M. Blondel. Lockley et Costa-Repetto, ont écopé d’un carton contre zéro à Aurillac. A Narbonne Fichten et Strauss avaient pris leur jaune.

Le RCNM s’est remis d’une saison difficile

La saison dernière Narbonne a subi une hémorragie avec dix-sept départs et non des moindres (Valentine, Domenech, Poitrenaud, Grammatico, Lima, Kaufana, Latorre, Zuco, derrière et List, Hounkpatin, Haurie, Algisi, Aurignac, Uva, Borwin, Beaux, Malet, devant) le RCNM a perdu six joueurs clés chez les demis et les trois-quarts et sept devant, presque une équipe type ! Rattrapés par les soucis financiers, les investisseurs australiens avaient dû écrémer leur effectif et le début de saison avait été catastrophique. Le retour d’Halangahu, la sortie de retraite de Rocky Elsom, (75 sélections, ancien capitaine des Wallabies), qui est aussi l’actionnaire principal, l’arrivée en renfort de l’Australien Boidin et surtout du All Black Jerry Colins, ont permis aux Narbonnais de se sauver en toute fin de saison. Malgré tous ces changements, le RCNM n’a jamais dérogé à son ADN australien de pratiquer un jeu flamboyant avec de jeunes joueurs. Un jeu qui, si on le laisse se développer, peut causer des dégâts aux défenses comme le prouve les six essais inscrits contre Perpignan.

Un effectif qui reste de qualité

Toujours confronté à des difficultés financières à l’inter-saison, Narbonne a effectué une douzaine de changements sur arrêts (Petit, Elsom, Foley), décès (Collins) et départs, (Etienne, Fainifo, Hegarty, Mc Callum, Smith, Lenaerts, Postal, Wright...). Après avoir recruté dans un premier temps Fournil (ouvreur Béziers), Ravuetaki (centre Dax), Rubio (demi-de-mêlée Bobigny), Hala’ufia (3ème ligne London Welsh), Cotet (pilier Perpignan), Iosseliani (Pilier Romans), Pénalva (2ème ligne Montauban), Narbonne a récupéré les Lillois Dut (ouvreur) et Klur (ailier-arrière), Plessis-Couillaud (ailier Montpellier), Ratianidze (Pilier Mont-de-Marsan), puis en cours de saison le pilier tongien Tuinukuafe (135 kg) et Meafua, un troisième ligne international samoan à VII. Ce qui constitue un effectif de qualité avec les anciens que sont Jasmin, Lafond, Fekitoa, Navakadretia, Rattez, Halangahu, Ruiz, Rouet, Sheenan, Herjean, Jenkins, Belzons, Kafotamaki, Tomiki, Nkinski, Manchia, Boidin, Strauss, Fichten, Zanon, Raynaud, Edmonds, Deligny, Fidinde, Vuli... En plus, Narbonne vient de recruter, comme joker médical de Fekitoa, le centre néo-zélandais Nafi Tuitavake (27 ans, 1,80 m, 95 kg) international à VII.

Confrontations antérieures

Sur dix-sept confrontations, Tarbes en a remporté dix et a fait deux matchs nuls. Les Tarbais, invaincus en Bigorre, ont gagné deux fois et fait deux matchs nuls à Narbonne.

Tarbes-Narbonne : 44-30 (Mai 2015)

Tarbes-Narbonne : 19-12 (Mars 2014)

Tarbes-Narbonne : 21-14 (Décembre 2012)

Tarbes-Narbonne : 19-13 ( Décembre 2011)

Tarbes-Narbonne : 25-8 (Janvier 2011)

Tarbes-Narbonne : 23-11 (Mars 2010)

Tarbes-Narbonne : 27-8 (Janvier 2009)

Tarbes-Narbonne : 23-19 (Décembre 2007)

Statistiques

Attaque

Narbonne : 329 points

Tarbes : 290 points

Essais marqués

Narbonne : 27 essais

Tarbes : 25 essais

Pénalités marquées

Narbonne : 45 pénalités

Tarbes : 41 pénalités

Drops marqués

Narbonne : 1

Tarbes : 0

Défense

Narbonne : 334 points

Tarbes : 332 points

Essais encaissés

Narbonne : 31 essais

Tarbes : 27 essais

Pénalités encaissées

Narbonne : 46 pénalités

Tarbes : 51 pénalités

Drops encaissés

Narbonne : 1 drop

Tarbes : 1 drop

Cartons

Narbonne : 18 dont 1 rouge

Tarbes : 19 cartons

Réalisateurs

Narbonne : Ruiz 86 points (1 essai, 1 drop, 20 pénalités, 9 transformations), Eadie : 73 points (3 essais, 18 pénalités, 9 transformations), Dut 35 points : (1 essai, 8 pénalités, 3 transformations), Halangahu : 12 points (2 essais, 1 transformation)

Tarbes : Poet : 126 points (2 essais, 30 pénalités, 13 transformations), Smit : 38 points (1 essai, 9 pénalités, 3 transformations), Laharrague : 12 points (4 pénalités), Roussarie : 6 points (2 pénalités), Tranier : 3 points (1 pénalité)

Marqueurs

Narbonne : Plessis-Couillaud (5 essais), Eadie (4 essais), Edmonds (3 essais), Halangahu, Rattez, Sheehan, Jasmin (2 essais), Dut, Boidin, de pénalité, Ratianidze, Belzons, Prat, Ruiz, Rubio (1 essai)

Tarbes : Costa-Repetto (3 essais), Vergallo, Rubio, Manu, Poet, Lamotte, de pénalité (2 essais), Nemsadze, Garrault, Cocagi, Grobler, Garrault, Collet, Smit, Casals, Lockley, Tranier (1 essai)

Jean-Jacques Lasserre