Le SYMAT, lauréat du territoire zéro gaspillage zéro déchet

Lors d’une réunion avec la presse jeudi 19 novembre, le Symat a présenté un point de situation sur les actions qu’il a engagées pour la réduction des déchets sur son territoire. Il en ressort des résultats particulièrement encourageants et, surtout, la volonté de s’engager dans une politique très volontariste de prévention et de gestion des déchets dans une dynamique d’économie circulaire.

Au titre des actions déjà engagées, il convient de citer le compostage en pied d’immeubles. Alors que l’on pouvait craindre une relative résistance des usagers concernés et une difficulté logistique, ce sont aujourd’hui 65 sites (30% de l’habitat collectif) qui fonctionnent concernant 3000 foyers. En y ajoutant les installations individuelles, cette initiative aboutit à réduire le volume des déchets de 250T par an.

Depuis 2003, les ambassadeurs du Symat interviennent dans les écoles primaires, et maintenant secondaires, pour proposer un véritable projet pédagogique traitant les différents thèmes que sont le tri, le compostage, la consommation et la réduction des déchets. En 2014, ils ont fait 544 animations sensibilisant 13.000 personnes et permettant à certains établissements d’être labellisés Eco Ecole.

Du 21 au 29 novembre 2015, ils animeront des stands afin de sensibiliser le public dans le cadre de la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets.

Depuis octobre 2012, le Symat mène une expérience de recyclerie avec 4 structures : Recup’action, Bigorre solidarité, Solidar Meubles et Mob 65. Elle permet aux particuliers de faire don de leurs objets inutilisés en favorisant leur réemploi contre toute forme d’élimination. Le nombre de donateurs est passé de 53 à 3.144 en 2014. Installée sur la Zac des Forges, elle devrait évoluer en véritable pôle de recyclage qui couplerait une déchèterie moderne avec une recyclerie pour l’ensemble du territoire et s’installer sur un terrain à Ibos.

La TEOM (Taxe d’enlèvement des Ordures Ménagères) va évoluer en TEOMI (Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères Incitative) en intégrant une part variable qui va favoriser les usagers vertueux en matière de tri et pénaliser les négligents. Cette évolution répond à une obligation réglementaire instituée sur l’ensemble du territoire français. Marc Garrocq a insisté sur 3 points : il ne s’agit pas d’une nouvelle taxe, elle ne s’appliquera pas sur le poids des ordures mais sur le nombre de sorties du container grenat et elle nécessitera une phase de rodage. Après la phase d’enquête réalisée auprès des habitants en 2015, une phase test sera engagée en 2016 pour une mise en œuvre en 2017.

Toutes ces actions ont déjà permis de réduire le tonnage des déchets de 70.000T en 2010 à 64.500T en 2014. Mais la politique du Symat va désormais prendre une nouvelle dimension en s’engageant dans une démarche Zéro Gaspillage Zéro Déchet. Fort de ses résultats déjà enregistrés, le Symat a été désigné le 9 novembre dernier lauréat d’un projet initié par le Ministère, comme 95 collectivités en France. Labellisé Territoire Zéro Gaspillage Zéro Déchet il va donc bénéficier d’un accompagnement méthodologique et technique de l’Ademe, d’un soutien financier pour lancer de nouvelles actions et de bonifications des soutiens auxquelles pourront également prétendre les entreprises locales. Tout sera mis en œuvre pour réduire les ordures ménagères résiduelles par un transfert optimisé sur les recyclables, les déchèteries et la collecte séparée du verre.

Le Symat se pose donc en leader dans la réduction des déchets sur le département. Il faut maintenant se poser la question de savoir comment entraîner les 13 autres collectivités qui collectent les déchets en Hautes Pyrénées afin d’amplifier et d’optimiser les résultats sur l’ensemble du territoire. Quel rôle peut-il jouer et comment le SMTD peut-il faire essaimer ces bonnes pratiques et ainsi fédérer ces collectivités autour d’un projet commun ?

Reste enfin une question à laquelle le Symat ne souhaite pas répondre : compte tenu de cette politique volontariste de réduction des déchets, comment peut-on encore justifier le projet de l’UTV 65 dimensionnée pour traiter 70.000T de déchets (nous n’en sommes plus qu’à 64.500T fin 2014) en sachant que le processus de méthanisation ne peut s’opérer de façon optimale qu’à pleine charge ?