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La solidarité s’organise autour des salariés de MG Call

vendredi 18 septembre 2015 par Rédaction

Les premières mesures d’accompagnement promises par la préfète des Hautes-Pyrénées et par le Grand Tarbes aux salariés de l’entreprise MG Call commencent à se mettre en place. Parallèlement, la solidarité syndicale et associative reste dynamique. Mais de nombreuses questions restent en suspens.

« C-pasdelatarte » : Jérôme Colbac a choisi un nom tout à fait approprié à la situation des salariés de MG Call, pour son activité de traiteur. A la demande de la Communauté de Communes du Grand Tarbes, il livre des repas froids le midi et des repas chauds le soir sur le site de l’entreprise.

« Cela fait du bien de pouvoir manger chaud après des journées aussi dures », avoue David jeudi soir. Avec quelques autres salariés, il s’apprête à passer la nuit sur ce qui est encore son lieu de travail, tant que le Tribunal de commerce n’aura pas prononcé la liquidation judiciaire de MG Call. Quelques heures avant, les salariés ont affronté le vent glacial qui balayait le parvis de la préfecture, pour attendre le retour de leurs 8 délégués et du secrétaire de l’UL-CGT de Tarbes.

Cette fois-ci, la délégation a rencontré, autour de la préfète des Hautes-Pyrénées, le président du Conseil départemental, le vice-président du Grand Tarbes, et les députés Jean Glavany et Jeanine Dubié. Toutes les institutions en charge du dossier étaient présentes. L’occasion, selon la préfète Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc, d’effectuer « un point de situation sur les différents dispositifs, pour la plupart exceptionnels, mis en place suite aux réunions menées depuis le septembre ». Mme Baudouin-Clerc « se félicite de la présence et de la mobilisation des acteurs sollicités ».

Un point de vue partagé par Jean Glavany, qui s’est adressé aux salariés rassemblés devant la préfecture en soulignant que « près de 90% des problèmes ont été traités ». En sortant, la délégation des salariés et Manuel Espejo ont été fortement applaudis. Mais les visages restaient graves. « Les engagements pris par la préfète et par le vice-président du Grand Tarbes ont certes été tenus. Mais je suis déçue », confiait Capucine, une déléguée. « Nous espérions la mise en place du Contrat de Sécurisation Professionnelle (CSP) pour tous les salariés de MG Call, ce qui a été refusé catégoriquement. Par ailleurs, on nous a annoncé que l’audience au Tribunal de commerce, initialement prévue lundi 21 septembre, serait repoussée de plusieurs jours ! ».

Depuis mercredi, plusieurs services se sont relayés auprès des salariés de MG Call à Bastillac. Six membres de la Mission locale ont rencontré les jeunes de moins de 26 ans, pour envisager des aides d’urgence en leur faveur. Une psychologue du travail tient une permanence. Une équipe médicale du SDIS a effectué une visite jeudi. La maire de Séméac, Geneviève Isson, s’est déplacée en personne mercredi après-midi. Le lendemain, un membre du CCAS de sa commune est venu apporter deux bons de 50 euros à chaque salarié séméacois, pour leur permettre de se ravitailler. La CAF a aussi débloqué des aides d’urgence. Enfin, le Pôle emploi suit chacun des dossiers.

En parallèle, la présence des militants tarbais de la CGT s’est poursuivie. « Nous essayons d’apporter une écoute à ces personnes qui ont vécu de grandes situations de souffrance dans leur travail », explique ainsi Jean-Claude, qui accompagne des salariés dans leurs entretiens préalables à sanction ou à licenciement. « Nous nous sommes adressés aux maires du département pour les sensibiliser à la nécessité d’aider les salariés de leurs communes, et aussi pour leur proposer de les exonérer de taxe d’habitation », ajoute François Dousseau, secrétaire de l’UD-CGT.

Dans un communiqué publié jeudi soir, la CGT demande que les salariés de MG Call bénéficient du CSP et reçoivent une indemnité pendant une durée de 12 mois. « A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle », souligne le syndicat. Vendredi à 10h, une délégation de salariés de MG Call sera reçue par le maire de Tarbes Gérard Trémège, qui n’a pas souhaité la présence des syndicats. Et une nouvelle réunion avec les salariés sera organisée mardi après-midi à la préfecture, en présence d’Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc et de Yannick Boubée.

En attendant, l’ombre de Mohamed Gueday continue à planer dans les esprits des salariés de l’entreprise MG Call. « Avec lui, c’était le régime des montagnes russes », confie Lisa. « Nous passions sans arrêt de l’espoir à l’inquiétude. Désormais, nous allons devoir nous battre pour reconstruire nos vies ! ».

Jean-François Courtille