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Triste épilogue pour l’entreprise MG Call

mercredi 16 septembre 2015 par Rédaction

Mohamed Gueday, son PDG, n’ayant pas tenu ses engagements, MG Call va faire l’objet d’une procédure de cessation de paiement auprès du Tribunal de commerce de Tarbes. Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc, Préfète des Hautes-Pyrénées, a annoncé la nouvelle mardi aux salariés, plongés dans la consternation.

MG Call, c’est fini ! Inès, salariée de la plateforme d’appels, est révoltée, comme tous ses collègues de travail. « Nous avons été des dizaines de fois au Pôle emploi pour signaler nos problèmes avec MG Call, et à chaque fois, on nous a répondu : ‘ce n’est pas notre problème, vous êtes en CDI’. A présent que l’entreprise va disparaître, est-ce que Monsieur Gueday va payer pour ce qu’il nous a fait ? A cause de lui, nous en sommes réduits à demander des colis alimentaires au Secours Populaire ou aux Restos du cœur ! ».

Mardi, la Préfète des Hautes-Pyrénées a annoncé aux 8 délégués des salariés de MG Call qu’elle avait demandé au Procureur de la République d’engager « une procédure de cessation de paiement auprès du Tribunal de commerce de Tarbes ». Sa décision a été provoquée par l’incapacité de Mohamed Gueday à présenter un contrat signé, prouvant que MG Call pouvait continuer son activité. « Il nous a remis un document non signé, donc sans validité juridique », a précisé Mme Baudouin-Clerc en conférence de presse mardi soir. « Désormais, ma priorité est l’accompagnement des salariés de MG Call », a souligné la Préfète.

Mardi après-midi, une délégation de 8 salariés de l’entreprise, accompagnés à leur demande par Manuel Espejo, secrétaire de l’Union locale CGT de Tarbes, a rencontré Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc. Pour l’occasion, la Préfète avait invité des représentants du Pôle emploi, de la CAF, de la Mission locale et des services sociaux du Département, ainsi que Monsieur Weber, de la DIRRECTE.

A la sortie de cette table ronde improvisée, les avis étaient partagés. « Nous avons cherché à répondre aux interrogations des salariés et à les informer sur leurs droits. Dès mercredi après-midi, une cellule psychologique sera mise en place sur le site de MG Call, et la Mission locale viendra rencontrer les jeunes salariés », détaille Madame Baudouin-Clerc. A titre personnel, la Préfète s’engage, dès que l’audience au Tribunal de commerce aura eu lieu, à « écrire aux banques des salariés pour leur demander de tenir compte des circonstances exceptionnelles provoquées par la fermeture de MG Call ».

Plusieurs salariés sont déçus, voire révoltés au sujet des réponses apportées par les représentants du Pôle emploi. « C’est du foutage de gueule : nous espérions des mesures hors-normes pour répondre à un préjudice hors-normes, et en fin de compte, nous n’aurons aucune compensation », s’exclame Alexandra, blessée par les propos de la directrice du Pôle emploi, qui aurait lancé aux délégués des salariés : « vous voulez le beurre et l’argent du beurre ! ». De son côté, Manuel Espejo, secrétaire de l’UL-CGT, regrette un « saupoudrage social et des mesures cantonnées au cadre règlementaire le plus strict ». Il s’inquiète aussi de l’avenir des 46 salariés qui devaient démarrer le 15 septembre …

« A chaque instant, l’un d’entre nous craque, et nous essayons de le réconforter, mais en ayant nous même les larmes aux yeux », confie Angélique. Les salariés, meurtris par ce dénouement prévisible, ont décidé de rester soudés et mobilisés. Ils vont poursuivre l’occupation du site, et se réuniront en assemblée générale mercredi matin, pour envisager les actions à mener ensemble.

Les syndicats ont aussi décidé de continuer à les soutenir. « Nous attendons la réponse de Yannick Boubée, le vice-président du Grand Tarbes, à notre proposition d’organiser une table ronde avec les organisations professionnelles », déclare Marie-Pierre Giacalone, de la CFDT S3C, qui suit le mouvement des MG Call depuis le début. « Les militants tarbais de la CGT vont continuer à venir tous les jours épauler les salariés sur le site de MG Call », assure de son côté François Dousseau, secrétaire général de l’UD-CGT.

Selon des sources proches du dossier, l’audience au Tribunal de commerce de Tarbes aurait lieu lundi 21 septembre dans l’après-midi. En attendant, le combat des « MG Call » se poursuit, dans la douleur et dans la dignité …

Jean-François Courtille