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Baisse des ressources, prélèvement de 3,068 millions d’euros sur son fonds de roulement : Inquiétudes à la CCI qui « navigue aujourd’hui à vue »

jeudi 2 juillet 2015 par Rédaction

Il a été beaucoup question de la réforme territoriale et de ses conséquences sur le fonctionnement des chambres de commerce et d’industrie lors de l’assemblée générale de la CCI 65 qui s’est tenue, mardi en fin d’après-midi, à l’amphithéâtre de l’IRTH, sous la présidence de François-Xavier Brunet, en présence de la préfète Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc. La réforme à marche forcée imposée aux chambres consulaires par le ministre de l’Economie Emmanuel Macron va se traduire par des coupes sombres budgétaires qui pourraient avoir de douloureuses conséquences, notamment en matière d’emplois.

La nouvelle organisation du réseau consulaire a été évoquée par François-Xavier Brunet : « La carte consulaire régionale dans les 13 régions qui seront créées et fusionnées avant le 1er janvier 2017 fixera le nombre de chambres de commerce selon leur statut : chambre de commerce et d’industrie régionale, chambre de commerce et d’industrie territoriale et chambre d’industrie de commerce et d’industrie locale. Cette carte devra être adoptée par l’assemblée générale de la chambre de commerce et d’industrie de région à la majorité des deux tiers. Il ne pourra pas y avoir plus d’une chambre territoriale par département sauf si une chambre intra départementale comporte plus de 10 000 ressortissants. On devrait s’orienter vers une chambre territoriale par département ».

Le président Brunet a manifesté sa grande inquiétude après les baisses de la ressource fiscale extrêmement importantes, d’autant que sont redoutées une baisse supplémentaire de 10 % en 2016 et une baisse supplémentaires de 10 % en 2017. 10 % c’est de l’ordre de 400 000 € pour la CCI 65. Et de préciser : « Notre trésorier a dû signer un chèque de 3 068 000 € de prélèvement sur nos fonds de roulement pour versement au budget général de l’État. Ce qui fait que maintenant nous n’avons maintenant plus aucune espèce de marge de manœuvre. Manifestement le mariage avec Languedoc-Roussillon n’est pas un mariage d’amour. Essayons de faire en sorte que ce soit un mariage de raison ».

Le prélèvement de 3 068 000 € aura des conséquences sur la capacité d’investissement, de la CCI. « Une capacité d’investissement désormais amoindrie, pour ne pas dire anéantie », insiste- F-X Brunet.

Retour 15 et 20 ans en arrière !

Pour le trésorier Pascal Godeby, « On est retombé 15 ans en arrière pour les ressources et en matière de fonds de roulement 20 ans en arrière. En plus, on navigue à vue. Les trésoriers des chambres territoriales ne savent pas à quelle sauce ils vont être mangés. L’objet d’une chambre de commerce c’est tout de même l’action du territoire, c’est l’ action pour les entreprises. Personne ne sait comment ça va finir. Si les baisses annoncées pour 2016 et 2017 se confirment, on est vraiment mal parti. Il ne faut pas oublier que la CCI apporte son concours à différents organismes financièrement pour tout ce qui anime l’activité locale. On ne sait pas trop où l’on va, on va continuer à maintenir le cap et à faire de notre mieux. Ce n’est pas encourageant pour les salariés auxquels je pense et qui se posent des questions. Pour eux, c’est primordial car il s’agit de leur emploi  ».

Le projet de territoire

« Au regard de ce que nous venons de dire qui pourrait donner à penser que nous sommes K.-O. debout, nous avons à cœur de continuer à exercer notre mission, enchaîne aussitôt le président. Nous sommes des gens d’une grande responsabilité. L’intérêt général auquel nous contribuons préside à toutes nos pensées et nos réflexions. Quand bien même nous aurons des moyens réduits, y compris en personnel, nous souhaitons continuer à nous impliquer dans l’animation économique du territoire. C’est la raison pour laquelle nous sommes engagés dans les chantiers du projet de territoire ». Au passage, François-Xavier Brunet demande à ce que le nom « Pyrénées » ne soit pas évacué du nom de la future réunion. « Nous portons le projet de marque Pyrénées avec l’association Ambition Pyrénées. Nous avons la conviction que l’avenir économique de notre territoire passera également par la fierté de cette appartenance pyrénéenne et par ce marqueur économique, touristique et culturel qu’est le massif pyrénéen qui est aussi notre trait d’union avec nos voisins ». Il a émis le vœu qu’un pacte soit noué entre la CCI et le CDDE.

Chantal Robin-Rodrigo, nouvellement élue présidente du Comité départemental de développement économique (CDDE 65) et vice-présidente du conseil département, est intervenue pour dire d’abord que ce projet de territoire avait permis de mieux se connaître. La loi NOTRe devrait attribuer la compétence économique à la Région. « Nous avons besoin, a-t-elle souligné, d’une structure économique au niveau du CDDE  » Et d’évoquer la possibilité d’un guichet unique qui permettrait par convention de porter l’accompagnement des entreprises. (AUDIO)

François-Xavier Brunet a souscrit aux propos de la présidente du CDDE. (AUDIO)

Pour Bernard Plano, conseiller régional, président délégué de Madeeli, l’agence du développement économique, de l’export et de l’innovation en Midi-Pyrénées, issue de la fusion des agences MPI et MPE, « ce qui doit nous animer, c’est l’emploi » Et d’écarter les affrontements et les jeux de pouvoir. Expression que n’ont pas semblé goûter la préfète et le président Brunet. (AUDIO)

Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc, préfète : Je m’engage et m’inscris volontiers dans l’esprit que vous avez indiqué Mme la présidente au moment où ce territoire et ses acteurs économiques sont confrontés à des enjeux assez inédits, dans un contexte qui n’est plus celui d’avant. Le monde d’hier ne reviendra plus. Nous avons à la fois à affronter le défi de cette création d’une nouvelle grande région et aussi à se désintoxiquer de la dépense publique pour développer notre pays, pour rattraper ce retard de croissance que nous avons avec nos grands voisins européens. Le gouvernement a engagé un certain nombre de réformes qui incluent des efforts importants en termes de réductions des dépenses publiques auxquelles nous participons tous collectivement (Etat, collectivités locales, organismes consulaires…). Ce n’est pas simple. (AUDIO)

 

Gérard Merriot