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Ours dans les Pyrénées : « La question est celle du maintien de l’ours dans les Pyrénées ».

mercredi 21 octobre 2009 par Rédaction

Ours dans les Pyrénées : « La question est celle du maintien de l’ours dans les Pyrénées »

Stupéfaction hier soir lorsque les nombreux Pyrénéens ont entendu Chantal Jouanno parler sur France 3 Sud au 19/20. Beaucoup ont cru que le cauchemar des importations recommençait. Renseignements pris, il n’en est rien. C’est peut-être même le contraire.

Lundi, les associations pro-ours FERUS et ADET-Pays de l’ours avaient été reçues par la Secrétaire d’Etat, Chantal Jouanno. Nous avions pu constater le changement de ton de leur communiqué commun http://www.ferus.org/spip.php?article1785 beaucoup moins arrogant et triomphaliste que par le passé.

Dans l’interview de France 3, nous devons nous en tenir strictement aux déclarations de Chantal Jouanno, celle-ci n’ayant fait aucune déclaration en « off » au journaliste. Des propos que nous avons retranscrit intégralement (pdf), il ressort que :

• A aucun moment elle n’a annoncé le remplacement des deux ours qui auraient été tués. Elle précise : « quand il y a un ours qui est tué pour des raisons anthropiques ». Il reste à définir si dans le cas d’ours comme Franska il s’agit d’une « raison anthropique » ou d’une présence anormale d’un ours dans un secteur urbanisé étant entendu que de tels secteurs sont nombreux dans les Pyrénées contrairement à certaines affirmations.
• Elle ne parle plus de renforcement de la population d’ours mais de maintien de l’ours : « La question est celle du maintien de l’ours dans les Pyrénées ».

Ces deux points constituent un discours nouveau de la part du Ministère de l’Ecologie. Néanmoins, elle précise « La logique elle est très simple,

c’est de dire : les ours sont dans les Pyrénées,.. » Il est possible que les associations de défense du patrimoine pyrénéen regroupées au sein de la coordination ADDIP d’une part et les représentants de la profession agricole d’autre part disent : « Faux ! Les ours ont été introduits par importation depuis la Slovénie contre notre avis. Renvoyez les en Slovénie où ils pourront être chassés ». Lorsqu’elle dit : « on a un engagement international, on a un engagement dans la Convention de Berne, on a un engagement européen, on ne va pas se mettre au ban de l’Europe… » les associations pyrénéennes ont une autre lecture des engagements internationaux qu’ils ont largement développée dans leur rapport « à mi-parcours » intitulé « Ecologie, un vrai problème manipulé de façon inquiétante » http://www.pyrenees-pireneus.com/ADDIP-Bilan2008.pdf (voir la synthèse : http://www.pyrenees-pireneus.com/ADDIP-Bilan2008-synthese.pdf ) Il faudra aussi que la Secrétaire d’Etat tienne compte de la position de l’Espagne et des provinces sans omettre quelques alliances politiques européennes (Position unanime du Sénat espagnol http://www.pyrenees-pireneus.com/OURS-Espagne-Senat-unanime.htm )

Un autre point qui pourrait être un sujet de divergence. Lorsqu’elle dit « je n’ai vu nulle part que les Pyrénéens souhaitaient la disparition de l’ours dans les Pyrénées ». Selon les associations pyrénéennes, madame la Ministre serait mal informée. Mais elles ne manqueront pas de lui rappeler lorsqu’elles seront reçues que si l’ours de souche pyrénéenne est accepté par un certain nombre sans pour autant faire l’unanimité (il faudrait se référer à l’histoire depuis au moins le Moyen Âge pour comprendre l’hostilité permanente), une quasi unanimité se dégage pour ne pas accepter l’ours importé de Slovénie. La nuance n’est peut-être pas significative vue de Paris mais elle est immense depuis les vallées.

Par ailleurs, les associations de la coordination pyrénéenne ADDIP pourraient rappeler à Chantal Jouanno un certain nombre d’erreurs, inexactitudes, manipulations et mensonges colportés par certaines associations dites « environnementalistes » afin de satisfaire leur idéologie. L’ADDIP avait d’ailleurs établie une série de rapports sur les « mensonges d’Etat » http://www.pyrenees-pireneus.com/OURS-Mensonges.htm qui avaient été jetés à terre devant les caméras de télévision par le Préfet de région Dominique Bur à l’occasion d’une réunion du Groupe National Ours de décembre 2008.

Dans tous les cas, la Secrétaire d’Etat devra tenir compte de l’hostilité toujours aussi farouche contre l’ours qui vient se servir dans les troupeaux. Son entourage du Ministère se dit surpris de l’"omerta" sur l’enquête en Ariège. « Omerta » de qui ? Les services de l’Etat ont-ils intérêt à ce que la vérité soit dite et expliquée ? Pas si sûr !

Des élections régionales en toile de fond
Comme ce fut le cas pour les élections législatives, on ne se cache pas dans les milieux associatifs hostiles aux introductions d’ours que les candidats devront se prononcer clairement avant les élections. Souvenons-nous du résultat catastrophique de Rolland Castells favorable à l’ours.

Si Chantal Jouanno n’a « vu nulle part que les Pyrénéens souhaitaient la disparition de l’ours dans les Pyrénées », elle devra penser que très peu de monde est favorable aux importations d’ours slovènes et ceci quelles que soient les tendances politiques. L’UMP n’est pas, globalement, au mieux de sa forme dans les vallées pyrénéennes, une option d’introduction et des engagements dans ce sens des candidats ne manqueraient pas de conduire à une déroute, du moins dans ces secteurs.

Avant que la Secrétaire d’Etat ne prenne une décision d’ici la fin de l’année, il y a encore beaucoup de chemin et de réflexion à faire. La solution est peut-être dans une révision des conventions européennes comme le demandent déjà certains pays, ou dans une lecture moins franco-française des directives européennes pour s’aligner sur d’autres pays tels que l’Allemagne. Dans tous les cas, il est urgent de sortir de l’engrenage de certaines associations qui développent plus une idéologie autour d’une seule espèce emblématique qu’elles ne s’intéressent au développement durable des vallées et au développement global de la biodiversité dont les habitants sont les garants.

Louis Dollo


Documents joints

21 octobre 2009
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87.8 kio

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