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PROJET DU BARRAGE DE L’OUSSE : PRECISIONS DE JEAN-LOUIS CAZAUBON

jeudi 13 novembre 2014 par Rédaction

Suite aux articles parus dans la presse du Vendredi 07 Novembre relatant la position de Yannick BOUBEE, Maire d’Aureilhan, concernant le projet de Barrage de l’Ousse, je tiens à apporter les précisions suivantes :

Yannick BOUBEE est un homme sympathique pour lequel j’ai beaucoup d’estime, mais sur cet article, il prend beaucoup de raccourcis par rapport à la position de la Chambre d’Agriculture sur ce qu’il appelle « projet alternatif auquel la Chambre d’Agriculture semble attentive », à savoir : la création d’une ZAP.

Il est bien entendu que la création d’une Zone Agricole Protégée (ZAP) est toujours vue de manière positive par une Chambre d’Agriculture.

Nous avons adressé un courrier aux maires d’Aureilhan et d’Orleix, le 13 Février 2014, dont vous trouverez le contenu en annexe. Dans ce courrier, nous écrivions « ce territoire est impacté par un projet de barrage identifié par le PGE et validé dans le SAGE. La ZAP doit intégrer ce projet afin de protéger l’espace agricole résiduel si l’intérêt général supra territorial confirmait ce projet sur les territoires concernés, aussi, nous souhaiterions que son périmètre soit élargi à l’ensemble de la zone agricole des deux communes et ne se limite pas au périmètre envisagé de 200 à 250 Ha ».

Voilà la vraie position de la Chambre d’Agriculture des Hautes-Pyrénées et pas seulement celle de son Président. A cette lecture, vous comprendrez que ceci ne correspond pas à l’analyse qu’en fait le maire d’Aureilhan qui dit que la Chambre d’Agriculture semble attentive à ce projet, tel qu’il est présenté.

Une ZAP n’a pas vocation à sanctuariser ou à figer une zone pour que l’on soit tranquilles, comme il est mentionné dans l’article, car, dans ce cas, ce serait une ZAP prétexte au non aboutissement d’un projet. Ce secteur mérite, effectivement, que l’on mette en place une Zone Agricole Protégée et je remercie les élus des deux communes pour la réflexion qu’ils ont menée. Les impacts négatifs causés à l’agriculture par l’étalement urbain sur ce territoire sont considérables, aussi, il faut que la ZAP soit porteuse d’un vrai projet de territoire sur un périmètre élargi. La zone, à ce jour pressentie, est trop étroite et ne répond en rien à ces ambitions.

Si l’ouvrage se réalise, l’agriculture et l’avenir des exploitations agricoles fait partie de nos préoccupations, aussi, il est totalement faux de dire qu’une vingtaine d’exploitations disparaitront… Effectivement, trois d’entre-elles seraient fortement impactées par l’emprise de l’ouvrage, c’est pourquoi, à l’intérieur de cette ZAP, tout devra être mis en œuvre pour les compenser et les restructurer sur le plan du foncier agricole.

Il est de bon ton, aujourd’hui, de diaboliser tous les équipements hydrauliques, exemple : SIVENS : 1,5 millions de M3 ; projet présenté comme pharaonique alors qu’il est ridicule à l’échelle du Bassin Adour Garonne eu égard au déficit de celui-ci qui est de 100 millions de M3.

Souvent, les opposants à ces ouvrages prennent appui sur la préoccupation environnementale, à savoir : destruction de la biodiversité, zones humides, etc, etc…

Nous pouvons opposer à cela des arguments contraires vérifiables, à posteriori, sur les Hautes-Pyrénées. Le lac de Puydarrieux, aujourd’hui appelé « lac des oiseaux » constitue une véritable réserve ornithologique classée en zone Natura 2000 servant de support pédagogique à de nombreuses classes scolaires. Une maison de la nature a été édifiée et fonctionne grâce à ce lac qui a vu de nombreuses espèces d’oiseaux arriver, migrer ou se sédentariser sur ce site. Il en est de même pour de nombreuses espèces végétales qui ne vivent qu’à proximité d’une masse d’eau stockée. De plus, la vie aquatique des rivières se trouve toujours bonifiée en aval d’une retenue. Je citerai, en exemple, l’année 2014 au cours de laquelle les retenues d’eau ont essentiellement servi à assurer le débit, donc, la salubrité des rivières ; en effet, les lâchers ont été importants jusqu’au 1er Novembre dernier, alors que l’irrigation était inexistante en Septembre et Octobre.

Nous savons tous que les projets identifiés sur les Hautes-Pyrénées rencontrent des oppositions de tous genres ; pas d’OUSSE, pas de GELINE, peut-être un LOUET 2 ???
Toutes les raisons sont bonnes pour que les projets n’aboutissent pas. Tout cela devient pesant et insupportable, mais de grâce, il faut arrêter de caricaturer et de diaboliser l’irrigation.

L’agriculture alternative que les opposants mettent en exergue est déjà pratiquée, chez nous, sous toutes ses formes, mais même pour ces types d’agricultures, l’eau est nécessaire, surtout dans un contexte de réchauffement climatique.

Nous n’avons pas attendu que José BOVE, Jean-Luc MELENCHON, Cécile DUFLOT, Delphine BATHO, Noël MAMERE, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, ainsi que beaucoup d’autres personnages dont les compétences en matière d’agronomie peuvent être mises en doute, viennent nous expliquer comment nous devons nous y prendre. Toutes ces personnalités font de la récupération politique et trouvent, à court terme, un certain écho auprès de l’opinion. Pourtant, je suis convaincu que l’agriculture, en plus de sa fonction originelle de nourrir l’humanité, génèrera les métiers de demain dans le domaine de l’énergie, de la fourniture de matières premières renouvelables destinées à remplacer la pétrochimie, mais pour cela, il faut lui donner les moyens de produire et de travailler. Il faudra aussi à nos dirigeants un certain courage politique pour ne pas céder au clientélisme électoral, car, plus tard, l’histoire les jugera et nous jugera tous.

Quant à la Chambre d’Agriculture, celle-ci donnera son avis si on le lui demande, comme elle l’a toujours fait, et elle ne changera pas sa ligne de conduite au gré du vent…..

Jean-Louis CAZAUBON


Documents joints

13 novembre 2014
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