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Elections européennes : Questions à Robert Rochefort, tête de liste UDI-MODEM dans la circonscription du SUD-OUEST

vendredi 25 avril 2014 par Rédaction

Hier, la liste UDI-MODEM-Les Européennes conduite dans le Sud-Ouest par le député sortant Robert Rochefort, a lancé sa campagne dans notre département depuis le sommet du Pic du Midi. Il était accompagné des numéros 2 et 3 : Muriel Boulmier, adjointe au maire d’Agen (Nouveau Centre) et Jean Iglésis, président UDI Haute-Garonne. Ils ont été accueillis par Jean-Bernard Sempastous, maire UDI de Bagnères-de-Bigorre, Gilles Craspay, président départemental et délégué de l’UDI 65, candidat lui aussi mais en position non éligible. Étaient également présents : Laurence Ancien conseillère municipale de Tarbes (liste Tarbes pour Tous), Franck Aubard (UDI) et Ludovic Gaté (Modem).
Après une visite des lieux d’une quarantaine de minutes, Robert Rochefort et ses colistiers ont répondu aux questions de la presse.

Questions à Robert Rochefort, député européen sortant

Pourquoi ce choix du Pic du Midi pour lancer votre campagne des élections européennes dans les H-P ?

On a pris de la hauteur parce que pour être clairement cohérent avec notre message à la fois d’unité des centristes entre l’UDI et le Modem et aussi d’unité par rapport à l’Europe, on voit les choses plus clairement quand on est très haut. Vous avez en face de vous quatre candidats de la liste (Gilles Craspay, représentant des Hautes-Pyrénées, Jean Iglésis, Toulousain, n°3 sur la liste, Muriel Boulmier, maire-adjointe d’Agen, n°2 et Robert Rochefort, député européen sortant. Ce symbole fort important pour le Sud-Ouest qu’est le rugby pour montrer que nous faisons équipe. Je trouve en plus que cet endroit est bien choisi dans son passé, son présent et son avenir. Il a été réalisé à une époque où l’on pouvait encore réaliser quelque chose de franco-français et ensuite il a été développé avec l’aide de fonds européens qui ont permis de l’actualiser et puis, les choses étant ce qu’elles sont, on voit bien que l’avenir ça passe par des observatoires encore plus gros, encore plus internationalisés, encore plus mondialisés, ce qui ne veut pas dire que cet observatoire n’aura plus de sens évidemment. J’espère que l’université de Toulouse qui va en reprendre le contrôle dans un an et demi ou dans deux ans saura continuer et en faire bon effet et bon usage. Mais on voit bien aussi que pour pouvoir continuer à être dans la course, il faut toujours être plus performant et s’allier à d’autres. Quand il s’agit d’observations d’une telle complexité, c’est même devenu mondial. En tout cas, pour tenir le coup et avoir un ticket cohérent par rapport à des observatoires mondiaux, il est important d’avoir une unité et une cohérence européennes. Les scientifiques ont été ces dernières années ceux qui ont été le plus à anticiper ce besoin de coopérations et d’associations. Je ne connais plus de scientifiques qui aujourd’hui n’ont plus besoin de partenariats avec des collègues d’autres pays de l’Union européenne, voire au-delà. Pour nous, le Pic du Midi c’est un bon symbole, en même temps je trouve qu’être ici c’est une bonne façon de dire qu’on voit bien par un exemple qu’un repli sur soi n’a pas de sens et n’amène à rien. Ceux qui vont flatter dans cette élection européenne les peurs en suggérant que ce soit en se repliant sur nous-mêmes ou en refermant les frontières, on voit bien sur un sujet comme celui-là que cela n’a aucun sens. On est des européens, on est les plus européens. On a plein de propositions.

En tant que député européen sortant que retenez-vous de votre mandat ?

Robert Rochefort : Trois choses. La première, c’est que je ne suis pas fier de ce que nous n’avons pas été à la hauteur sur la question de la crise économique et en particulier du chômage. J’ai été élu il y a cinq ans, juste après le début de la crise financière. J’ai vu comment on a réussi à endiguer un petit peu la crise financière même si les citoyens n’ont pas toujours compris le sauvetage des banques mais on n’a pas été du tout à la hauteur du traitement de la crise économique et sociale. Je dirais que c’est notre plus gros échec. Je ne suis pas fier de cet échec. Même si évidemment, et c’est le deuxième point, cet échec n’était pas la faute de l’Europe mais la faute des États et des pays. L’Europe c’est aujourd’hui beaucoup plus l’addition d’égoïsmes autour de la table qu’une véritable solidarité. Quand on est devant une crise de cette nature et qu’on prend des décisions en Europe, il faut savoir que les décisions sont prises à l’unanimité des chefs d’État et de gouvernements. Finalement, ce n’est pas Bruxelles qui n’a pas été à la hauteur, ce sont les chefs d’État côte à côte qui ne l’ont pas été. Nos autres principaux concurrents, en dehors du Front National, que ce soit l’UMP ou le Parti socialiste, ont été à tour de rôle complices de cette Europe qui n’a pas été suffisamment active quand ils ont été au pouvoir ou qu’ils sont aujourd’hui au pouvoir. D’ailleurs, cette complicité d’inactivité de l’Europe se retrouve assez bien aujourd’hui dans l’absence de clarté de leurs programmes puisqu’ils sont à moitié européens. La troisième chose que je voudrais dire au sujet du bilan que vous me demandez de faire, je reconnais néanmoins que les citoyens ont raison d’être insatisfaits de l’Europe à la fois parce que je l’ai dit nous n’avons pas été à la hauteur de la crise mais aussi parce que l’Europe s’est caractérisée trop souvent par des tracasseries. Toutefois, à petits pas, l’Europe a quand même réalisé des choses au cours des cinq dernières années et je suis heureux d’avoir contribué en tant que parlementaire européen à un certain nombre d’avancées significatives. Par exemple, nous les centristes, nous sommes très attachés au développement des PME. Nous sommes très fiers par exemple d’avoir réussi à mettre en place le brevet européen. Cela signifie aujourd’hui que quand une PME crée quelque chose, il faut qu’elle protège son invention. Jusqu’à présent une PME qui voulait protéger son invention devait déposer des brevets dans 28 Etats. À partir de maintenant, vous pouvez déposer un brevet unique sur 25 pays. Du côté de la vie quotidienne, du côté des consommateurs on a fait beaucoup d’avancées. On va continuer à en faire : on a sécurisé les achats sur Internet, on a augmenté le délai de rétractation sur Internet qui est passé à 14 jours, on va faire stopper les frais de roaming (coût des appels téléphoniques depuis des pays étrangers), on a fait de la transparence dans les frais bancaires, on a fait en sorte que tout ressortissant d’un Etat de l’Union européenne a le droit d’ouvrir un compte bancaire dans un autre État de l’Union européenne sans essuyer un refus des banques comme c’était auparavant le cas. Je pourrais parler également du programme Erasmus que nous avons sauvé alors qu’il était en difficulté. Je dirais donc que nous avons fait un certain nombre de choses qu’il serait inexact de dire que nous n’avons pas faites. Je veux continuer parce que c’est l’Europe que nous aimons, l’Europe que nous voulons. Il n’y a pas d’autre choix de l’Europe.

Avec quel groupe, êtes-vous associés au Parlement européen ?

Robert Rochefort : Avec le groupe centriste qui est le troisième groupe du Parlement européen. Il faut que l’Europe soit toujours plus démocratique. On veut l’l’élection d’un président de l’Europe au suffrage universel. Parfois, l’Europe nous donne des leçons de démocratie. Nous, les centristes, on est favorable à une partie importante de proportionnelle dans la représentation nationale. On considère que la forme de scrutin en France qui écrase tout par une logique bipolaire est quelque chose qui n’est pas la bonne forme de démocratie. Les centristes l’ont payé cash, ce qui a fait que beaucoup de centristes sont entrés à l’UMP car la bipolarisation n’offrait pas un autre choix. Au Parlement européen, nous avons une élection au suffrage universel, il n’y a donc aucun groupe politique qui a la majorité seul. Demain, les députés européens élus sur la liste unique UDI-Modem seront inscrits au groupe centriste. Notre candidat à la présidence de la commission européenne sera le leader de ce groupe centriste Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre de Belgique.

Quels sont les axes forts de votre campagne ?

Robert Rochefort : c’est très clair, c’est de dire regardez vos enfants et vos petits-enfants. L’emploi pour leurs enfants et leurs petits-enfants passe par une ouverture au monde. Les moins jeunes d’entre nous peuvent dire qu’ils vont finir leur vie professionnelle franco-française. Quand je pense à l’avenir de mon petit-fils âgé de quatre ans je ne peux pas penser une seconde que ça puisse se faire sans qu’il aille faire des études en partie à l’étranger. On va dire aux électeurs « Ouvrez les yeux ! ». On va dire que l’Europe ce n’est pas de la demi-mesure. Il faut de l’ambition. Si on avait fait de la demi-mesure avec Airbus, on n’aurait jamais fait Airbus. On va leur faire des propositions très simples. On va leur dire par exemple qu’on lutte contre le dumping social et le dumping fiscal. Nous prenons l’engagement de dire « Il faut un système social qui s’harmonise dans les années qui viennent entre les divers pays européens ». Nous disons qu’il n’est pas normal qu’il y ait une concurrence déloyale entre des pays où les charges sociales sont tellement basses par rapport aux pays comme l’Allemagne et la France où les charges sociales sont très élevées. Nous nous félicitons que l’Allemagne ait enfin décidé à instaurer un SMIC même s’il est plus faible que le nôtre. Nous voulons qu’il y ait un SMIC dans les différents pays européens. Nous voulons qu’il y ait un taux d’impôt sur les sociétés qui soit en convergence. Nous voulons qu’on arrête de faire de la concurrence interne à l’Europe. L’un des grands succès de l’euro c’est qu’on a arrêté de se faire la guerre monétaire entre les pays. L’étape suivante, c’est d’arrêter la guerre sur le dumping social et sur le dumping fiscal. Pour faire ça, il faut par exemple que la zone Euro ait un vrai gouvernement. Nous voulons un gouvernement de la zone Euro, nous voulons un ministre des affaires économiques de la zone Euro, nous voulons un président de l’Europe identifié auquel les citoyens puissent dire ce qui ne va pas. Le jour où on aura ce président européen, il sera élu par 350 millions d’électeurs. Donc, il ne pourra pas défendre les intérêts d’un seul pays. Il ne pourra pas compter sur le seul électorat de son pays pour être réélu la fois d’après. Voilà les propositions que nous ferons, nous en avons plein d’autres. Ces propositions auront le mérite de la clarté. C’est l’Europe, l’Europe, l’Europe. Nous pensons qu’en faisant cela nous sommes ceux qui défendons la France et les Français parce que ceux qui osent dire qu’ils défendent la France et les Français dans un territoire qui serait coupé du monde sont aussi menteurs que ceux qui diraient aujourd’hui nous défendons Midi-Pyrénées en envisageant que Midi-Pyrénées ait encore moins de relations avec les autres régions françaises. Ce serait faux, erroné.

Recueilli par Gérard Merriot