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La rue des Cultivateurs, quelle polémique ?

jeudi 17 septembre 2009 par Rédaction

Dans le fond, la problématique de la rue des Cultivateurs n’est devenue polémique que le jour où le maire a voulu trouver une solution en respectant les principes de la démocratie de proximité. « J’aurais mieux fait de ne rien faire et de ne pas bouger » dit-il. Depuis des décennies que la rue en double sens est un vrai cauchemar pour les automobilistes, tout le monde s’en accommodait plus ou moins bien sans rien dire. Aujourd’hui que la mairie tente de trouver une solution acceptable par tous et avec le concours de tous, il en va tout autrement.

Lundi soir, la réunion de quartier était assez chaude. Pourtant, Gérard Trémège était bien disposé au dialogue. « Je ne suis pas à la recherche de conflit avec les concitoyens » dit-il. « Cela nous avait été demandé ». Et 5 propositions avaient été faites. Aucune unanimité, bien sûr. « Aujourd’hui on se retrouve pour faire le point après quelques mois d’une solution batarde ».

Et chacun y va de ses explications et de ses problèmes. Parfois de manière très agressive de la part d’une riveraine. Les pétitions circulent qu’il s’agisse de celle des parents d’élèves de chacune des écoles du quartier, des riverains, des commerçants. L’une d’entre elles réunit plus de 1000 signatures mais « est-ce bien des gens du quartier » rétorquent les autres….

Pour un enseignant, il faut créer une ou des commissions avec des personnes compétentes pour essayer de « comprendre les autres ». Et pourquoi ne pas faire pousser un arbre à palabres permanentes ? Connaît-il bien son histoire, ce donneur de leçons ? N’est-ce pas Clémenceau qui disait que pour enterrer un problème, il fallait créer une commission ? Ici, ça ne marche pas. Gérard Trémège ne veut rien enterrer il veut trouver une solution. Et pas évident avec les contraintes matérielles… Trottoirs de 1,37 m d’un côté et 1,12 m de l’autre avec une chaussée de 4,35 m qui ne permet pas à un bus et une voiture de se croiser. De plus, les rétroviseurs débordent sur les trottoirs où on ne peut pas passer avec une poussette… Le sens unique semble s’imposer mais c’est déporter le problème sur les autres rues avec des perturbations majeures pour les commerçants du quartier dont certains ont perdu jusqu’à 30% de leurs recettes… Et il y a des emplois à préserver… le cercle vicieux !

Et puis ce constat implacable : le problème n’existe que quelques heures dans la journée… pendant les périodes scolaires… aux heures de rentrée scolaire. On y vient au vrai problème puis le mot est lâché… « Si les parents étaient un peu plus respectueux des autres en amenant leurs enfants à l’école… ». Car en fait, c’est bien la problématique du stationnement des parents à proximité de l’entrée des écoles Berthelot et du Pradeau qui est au cœur du conflit. Il ne faut surtout pas faire marcher les chérubins… Même les bus de transport scolaire cherchent à rentrer dans la classe en plein milieu de la journée créant des perturbations évidentes de la circulation. Faux selon des parents et des enseignants. Et pourtant ! Pas besoin de commission pour le constater.

La mairie propose le rétablissement du double sens avec un réaménagement de la chaussée et des trottoirs, une interdiction aux bus et camions et un passage en « zone 30 ». Retour en arrière pour les uns, satisfaction pour les autres. On ne voit pas bien l’issue.

La DDEA a une autre solution. Mettre la rue en « zone rencontre » avec une vitesse inférieure à 20 km/h et une priorité pour l’ensemble de la rue aux piétons et cyclistes. Pas vraiment d’opposition à cette suggestion. Mais chacun revient à son idée. Décidément les adultes sont incorrigibles. On va même jusqu’à proposer un sens pour les piétons sur chacun des trottoirs. Solution tout à fait comique pour les personnes qui oseront sortir de chez eux à pied. La rue deviendrait une sorte de giratoire selon le lieu vers lequel elles se dirigent. On croit tomber sur la tête.

Henri Lourdou, Conseiller municipal Vert (opposition) en vient pratiquement à défendre le maire en apportant sa contribution. Pour lui, « il n’y a pas de bonne solution à court terme.... Chaque solution a ses inconvénients ». Pour lui, il faut faire « changer de comportement » au niveau des entreprises environnantes pour dégager des places de stationnement dans le quartier. Il faut convaincre les employeurs d’engager une démarche de « plan de déplacement d’entreprise » avec notamment le covoiturage. Gérard Trémège précise que des relations existent avec l’association « Banc Public ».

Mais que l’on soit Vert ou bleu au Conseil Municipal, manifestement les démons de quartier sont les plus forts. Mais la conclusion revient à Simone Patedoye, l’active présidente du « Temps de vivre » qui fustige courtoisement la problématique des heures de rentrée scolaire et du comportement des parents d’élèves qui, selon elle, peuvent aller se garer au parking un peu plus loin. Et elle défend la double idée de mettre la rue en « zone rencontre » et, pour le long terme, mener l’action proposée par Henri Lourdou.

Les services de la mairie étudieront donc d’autres solutions qui seront proposées aux habitants du quartier. Mais la démocratie de proximité est un exercice vraiment difficile et manifestement conflictuel.

Texte et photos Louis Dollo