TGB : REPARTIR DE L’AVANT EN 2014

Le TGB a terminé sa Phase Aller 2013 avec seulement quatre victoires et neuf défaites et occupe la 12ème place à 1 point des deux relégables mais à 1 point du Challenge Round et à six points des Play-Off. C’est un des plus mauvais classements de toute l’histoire du club mais il faut relativiser. D’abord et c’est incontournable, le TGB possède un des plus petits budgets de la LFB et son classement est en rapport avec ses moyens financiers. Impossible donc de garder les meilleures joueuses d’une année sur l’autre et il faut rebâtir à chaque inter-saison. Impossible donc de recruter des Tops joueuses, beaucoup trop chères, à des postes clés, et il faut se contenter de second couteaux ou de joueuses en devenir. Et si celles-ci se révèlent en Bigorre, elles prennent de la valeur et Tarbes ne peut plus les garder !

L’Europe à double tranchant

Depuis des années le TGB réussit malgré tout à tenir son rang parmi les meilleures équipes de la LFB et à se qualifier chaque saison pour une Coupe d’Europe. Ce qui signifie encore plus de dépenses (déplacements, hébergements, frais d’arbitrages), de fatigue (manque de récupération) et moins de travail collectif (manque de temps pour s’entraîner). Des cercles vicieux qui font que le TGB devient de plus en plus fragile. La Coupe d’Europe est à double tranchant. Sans elle le TGB aurait encore plus de mal à recruter de nouvelles joueuses attirées par les feux européens mais à cause d’elle, il perd plus d’argent et cela lui coûte des matchs face à des formations qui n’ont que le championnat à préparer et à jouer ! Si en plus, le club connaît des soucis de recrutement ou des blessures, ça influe directement sur les résultats comme la saison dernière et cette saison. Des soucis de casting lors du recrutement (manque de moyens financiers), avec des réajustements en cours de saison, comme avec Mazic et Montgomery qui, malgré leur talent, n’évoluaient pas à leur vrai poste et créaient un déséquilibre dans l’équipe. Des soucis de maladie ou de blessures qui n’ont pas épargné le groupe cette saison encore (Cousseins-Smith, Marié, Morateur, Redmon, Gruszsczynski et maintenant Castet et Tyutyundzhieva) et qui ont plombé un peu plus les résultats par manque de rotations.

Le palmarès de Michel Uriarte

Et ce n’est pas la faute de Michel Uriarte qui se dévoue corps et âme et qui passe sa retraite au sein du club où il est du matin au soir. Il a même failli y laisser sa vie avec un malaise cardiaque ! Certes il a quelques défauts, mais grâce à lui et à sa caution financière, le club réussit à tenir son rang. Il ne faut pas oublier que le TGB s’est forgé son plus beau palmarès sous sa Présidence de 1993 à 1997 avec deux finales (1993 et 1995), un Trophée de la Fédération (1995), un titre européen (1996), deux Coupe de France (1996 et 1997) et depuis son retour en 2007, avec un titre de Champion de France (2010), trois finales consécutives (2009-2010-2011) et deux Challenge Round. Il ne faut pas oublier que le TGB est le seul club, depuis 1993, à avoir été Champion de France avec Valenciennes (qui n’existe plus !) et Bourges. Que le TGB est le plus ancien club de LFB, depuis le retrait d’Aix, et que c’est le seul club français à être européen chaque saison depuis son accession en 1992 ! C’est à dire à se classer au plus mal parmi les cinq ou six premiers ou à gagner le Challenge Round ! Le Président du TGB, très touché par les critiques souvent injustes, s’est dit prêt à passer la main.

Arrivée de Stansbury et retour de Gruzsczynski

Le TGB peut encore y parvenir cette saison car il n’est qu’à un point de la huitième place qui lui permettrait de disputer le Challenge Round qualificatif pour l’Eurocup. La quatrième place synonyme de qualification européenne directe n’est qu’à six points et n’est pas encore inaccessible mais cela passe par une Phase Retour remarquable. Et cela commence dès samedi contre Charleville-Mézières où il faudra gagner à tout prix pour continuer d’espérer. Par contre une nouvelle défaite plongerait le club dans les affres de la lutte pour le maintien et peut-être une crise. Gagner sera donc le mot d’ordre essentiel. D’autant que le TGB a récupéré l’intérieure qui lui faisait défaut depuis le début de la saison avec l’arrivée de l’Américaine Stansbury. Car le TGB a débuté la saison sans véritables intérieures aux postes 5 et 4. Mazic qui était plutôt un poste 3 a été remplacée par Mircheva qui est une véritable 4 mais pas une 5. Les deux Américaines Redmon et Montgomery, ont plutôt un profil de 3 même si elles peuvent dépanner en 4 tout comme Rad. Comme l’exige le règlement il a fallu se séparer d’une Américaine et c’est Montgomery qui a laissé sa place. L’autre bonne nouvelle, c’est le retour de blessure de Sylvie Gruzsczynski qui a repris l’entraînement et qui pourrait reprendre contre Charleville-Mézières.

Charleville-Mézières redoutable en déplacement

Après un début de saison remarquable avec cinq victoires consécutives contre Tarbes 75-48, Mondeville 80-64, Toulouse 65-61 dont deux à Nantes 56-73 et au Hainaut 58-64, Charleville-Mézières a chuté chez lui contre Villeneuve d’Ascq 66-69. Une première défaite qui a plongé les Nordistes dans une nouvelle série de cinq défaites consécutives à Arras 45-44, à Montpellier 66-52, dont deux à domicile contre Bourges 59-68 et contre Basket-Landes 84-88. Charleville-Mézières a mis fin à cette spirale à Nice 51-63 mais a rechuté à domicile contre Angers 68-70 et à Lyon 75-57. Les Nordistes restent donc sur une série de sept défaites pour une seule victoire acquise à l’extérieur. Il faudra donc se méfier de cette équipe qui, sur ses six victoires en a été chercher trois en déplacement ! Romuald Yernaux s’appuie sur Monroe 14,3 points de moyenne dont 12 points contre Tarbes, Anderson 14,2 points dont 18 points contre le TGB, Bouderra 9,8 points dont 16 au match Aller, Paugaite 8,8 points dont 15 points à l’Open de Paris, Sene 6,8 points, Dimitrova 3,6 points et Cata-Chitiga 5,8 points. Au match Aller Tarbes avait été laminé aux rebonds 35 contre 23 dont 9 rebonds pour Paugaite et 7 pour Monroe. Charleville-Mézières avait écoeuré les Tarbaises à trois points avec un 6/10 contre un 2/13 dont un 4/5 pour Anderson ! Un groupe inchangé depuis le début de la saison contrairement au TGB qui a dû intégrer trois nouvelles joueuses ! Les Nordistes occupent la sixième place et entendent la garder et cela passe par une victoire à Tarbes.

Jean-Jacques Lasserre