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Les 15 ans d’ATTAC 65 : entretien avec son président Michel Sanciaud

mercredi 4 décembre 2013 par Rédaction

En cette fin d’année, ATTAC (Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne) fête ses 15 ans. Cette organisation altermondialiste, présente dans 38 pays, a été créée pour lutter contre la financiarisation de toute l’économie « avec toutes les conséquences dramatiques que cela a sur les peuples ». ATTAC 65 est née quelques jours plus tard. Son président Michel Sanciaud n’hésite pas à dire : « Si nous les avions laissé faire comme ils le souhaitaient quand ATTAC est né, certainement auraient-ils été beaucoup plus vite, aujourd’hui nous aurions encore plus de difficultés économiques et les peuples souffriraient encore plus ». Mais ATTAC qui est une association d’éducation populaire a travaillé également sur d’autres thèmes.

Tarbes-Infos.com : Quels sont les autres thèmes sur lesquels ATTAC s’est penché ?

Michel Sanciaud : « Au moment du référendum sur le traité constitutionnel en 2005, ATTAC a été énormément présente pour faire connaître le contenu du traité, les aspects néfastes de ce traité. Nous avons organisé des réunions de travail où les militants d’ATTAC se partageaient le traité chapitre par chapitre de façon à bien l’étudier, bien le connaître pour pouvoir le transmettre ensuite et le faire connaître. Nous avons un peu la prétention de penser que si le non a gagné, nous n’étions pas étrangers, que notre travail avait été efficace ».

Tarbes-Infos.com : Dans le cadre de l’éducation populaire, vous avez traité de plusieurs sujets environnementaux. Lesquels mettez-vous en avant ?

Michel Sanciaud : « Après la naissance d’ATTAC 65, nous nous sommes préoccupés de l’eau dans ce département. Pourquoi ? Parce que l’on considère à juste titre que le département des Hautes-Pyrénées est un château d’eau. Nous ne tolérons pas qu’une fois que l’eau qui descend de nos montagnes, lorsqu’elle a traversé le département, à son arrivée dans les Landes ou dans le Gers, on ne peut plus appeler ça de l’eau, c’est plus précisément un poison puisque d’une eau qui était réputée vivante et de qualité, lorsqu’on la rend dans les départements limitrophes elle est chargée de pesticides, elle est impropre souvent à la consommation. Nous avions donc mené ce cheval de bataille avec énormément de travail sur l’éducation populaire autour de l’eau. Ce qui nous a aussi amené à nous préoccuper des barrages. Là, on ne s’est pas fait forcément des amis. On a mené la bataille contre un nombre de barrages et on continuera à la mener, ça c’est évident ».

Tarbes-Infos.com : Les inondations de juin vous ont-elles fait réagir ?

Michel Sanciaud : « Oui. On a plutôt réagi après les inondations qu’au moment où elles se sont produites quand nous avons entendu les propos tenus par nombre de politiques de ce département. Par exemple, le président du conseil général qui dès le lendemain des inondations s’est élevé contre la loi sur l’eau, considérant qu’il fallait la changer, qu’elle était inappropriée, et que si nous avions tant de dégâts c’était à cause de la loi sur l’eau. Je pense qu’on peut se permettre d’être très pratique avec une image : quand on est technicien à EDF et qu’on veut faire tourner une turbine que fait-on ? On canalise l’eau, on la met dans une conduite forcée de façon à ce qu’elle ne puisse pas s’échapper pour lui donner le maximum d’énergie pour entraîner avec le plus de force possible la turbine. C’est ça la solution qui avait été en partie pratiquée notamment sur le Bastan, du côté du Louron sur une des Nestes et c’est ça qui a fait qu’on a eu tant de dégâts. Lorsque vous canalisez l’eau, que vous coincez les torrents entre deux murs de béton de façon à ce qu’ils ne peuvent pas s’échapper, que les torrents se chargent de troncs d’arbres et autres, la moindre entrave et vous faites un barrage. Avec la puissance qu’il y a derrière tout part. Je pense aussi que trop de gens qui ont des responsabilités politiques et des possibilités de prendre des décisions oublient que quand il y a de l’eau, il y en a autant dessous que dessus. Celle qui est dessous descend souvent très bas et a tendance à miner à peu près toutes les fondations. Exemples les hôtels et autres bâtiments qui ont glissé » .

Recueilli par G.M.