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La foire aux côtelettes de Luz : toujours le même succès

lundi 30 septembre 2013 par Rédaction

Rien n’est comme à son origine en 1371 lorsque le Duc d’Anjou instaura la foire tous les ans le premier septembre. http://www.pyrenees-pireneus.com/Pastoralisme/Foires-Fetes/Foire-Cotelettes-Luz-Saint-Michel/Foire-Cotelettes-Luz-a-la-Saint-Michel.html. Mais les fondamentaux sont toujours présents : les moutons de nos vallées Toy ou, plus précisément, de la « bat det Baredge » (vallée de Barège). La Saint-Michel sonne l’heure de la descente des troupeaux des estives. Ce n’est plus l’heure des comptes où on vendait des bêtes pour payer ses dettes de l’année. Mais cela reste une fête pour tout le monde.

Le chapiteau de la place du 8 mai se transforme, selon les heures, en salle de restaurant ou en salle de spectacle. La place Saint-Clément est le lieu de rassemblement traditionnel des troupeaux pendant que les rues du village deviennent un vaste marché où déambulent de très nombreux touristes. Des touristes qui, cette année, se sont fait plus nombreux que d’habitude dans un village qui donne l’apparence d’avoir retrouvé une vie normale.

Le spectacle pastoral

Pendant que l’on décharge brebis et béliers pour le traditionnel concours, se déroule une démonstration de chiens de travail. Objectif : faire entrer un petit troupeau dans un enclos. Beaucoup de monde pour voir le travail du berger et observer les qualités des chiens. Le lieu…. Qui aurait dit fin juin que la manifestation allait se faire dans le même lieu ? L’Yse a tout emporté. Plus d’arbre, plus de pont, un amoncèlement de limon et de gravats. Fin septembre, tout est parfait. Propre. Place nette ! Le pont a été reconstruit et celui qui ne connait pas ne peut pas savoir ce qui s’est passé… ou presque. Joli travail. Bravo ! Les spectateurs sont nombreux et ravis du lieu.

Sur la place Saint-Clément, les bêtes sont prêtes. Triées par race, catégories d’âge, les béliers d’un côté et les brebis de l’autre. Le jury peut opérer sous l’œil avisé des jeunes comme des anciens. Les commentaires, les histoires, les appréciations… la buvette… les retrouvailles. C’est tout ça la Saint-Michel.

Puis la démonstration de tonte ? A l’ancienne, aux ciseaux pour Marcel et Raymond du Val d’Azun. Samedi prochain, Laurent et ses amis le feront pour tout le troupeau. Ce ne sera pas qu’une démonstration car à la grange il n’y a pas l’électricité pour utiliser la tondeuse.

Les autorités arrivent

Le Préfet, Henri d’Abzac, a ses habitudes. C’est la seconde fois qu’il vient. Le sous-préfet d’Argelès, Jean-Baptiste Peyrat, découvre, la stagiaire de l’ENA s’immerge. Alain Lescoules, le maire de Luz accompagne les invités parmi lesquels nous trouvons la députée Jeanine Dubié, Viviane Artigalas représentant le président du Conseil Régional, le conseiller général du canton, Jacques Béhague, les deux vice-présidents du Parc National, Georges Azavant, conseiller général d’Argelès et Bernard Souberbielle, maire de Betpouey, le directeur Gilles Perron, Christian Fourcade, président de la FDSEA représentant Jean-Louis Cazaubon, président de la Chambre d’Agriculture, Raymond Bayle, président de la commission syndicale……. Beaucoup de monde pour les discours attendus de cet événement.

Les discours…. font partie de la tradition

La matinée n’est jamais assez longue dans ce type de manifestation. Et comme on fait les discours avant de déjeuner… après c’est toujours plus difficile… ce sera à 14 heures que débutera la remise des prix du concours de moutons avant que chaque autorité ne prenne la parole. Pas trop longtemps pour chacun mais…..

Sylvain Pourtet, Président du GVA (groupement de valorisation agricole), un jeune éleveur de vache limousine qui ne sont pas de la fête, félicite les éleveurs. Et il rappelle cet élan de solidarité qui s’est organisé au profit de la vallée sinistrée : « Nos éleveurs vont devoir nourrir leurs animaux grâce aux fourrages de la solidarité venus des 4 coins de la France. Nous avons encore besoin de beaucoup de soutien notamment pour la reconstruction de l’abattoir, véritable outil économique local. Dans les prochains mois, nous serons encore mobilisés pour remettre en état notre vallée et lui redonner un aspect proche de celui que l’on connaissait ».

Alain Lescoules, maire de Luz, va dans le même sens : « Au travers des différents représentants présents (maire de Lormont, adjoint de Bourg Saint Maurice, etc.) je souhaite tout d’abord remercier tous ceux qui nous ont aidés. Tout a été mis en ordre dans les meilleurs délais mais il reste à faire. Pour le Bastan, c’est en cours, mais pour l’Yse, c’est un peu plus compliqué. Il faut retrouver dans les meilleurs délais une physionomie de la vallée que l’on connaissait ». Et suivent des remerciements aux services de l’Etat…. « L’argent va arriver même si on ne sait pas combien. Il faut unir nos forces pour ramener ici la terre extraite ailleurs ». Grand chantier pour les semaines à venir afin de refaire des prairies le plus rapidement possible… C’est la nourriture des bêtes, toute la base de l’économie pastorale.

Christian Fourcade avec la chambre d’Agriculture et les syndicats s’est d’ailleurs beaucoup investi sur le sujet des prairies. Et il continue à se battre pour amener de la terre meuble qui existe autour de Tarbes à ne plus savoir qu’en faire. Il précise : « Nous avons beaucoup travaillé avec les collectivités et les élus mais tout n’est pas fini. Les dossiers vont arriver dans les prochains jours chez les agriculteurs et nous serons là pour les aider. Il faut entamer la reconquête de tout ce foncier qui est si précieux ici  ». Bernard Moules précisera avec son sens pratique de la comparaison : « Quand une forêt est victime d’une tempête, on replante, ici, on remettra de la terre ». 

Christian Fourcade poursuit : « Une grosse partie a été réparée mais il reste à faire. Quand le feu brûle chez le voisin, il y a toujours d’autres agriculteurs pour aider. Il fallait 3500T, on a rempli le contrat. 2500T sont chez les éleveurs et 1000T sont stockées pour l’année prochaine. 1000Tont été collectées dans le département avec tous les réseaux agricoles possibles ».

Le conseil régional a accordé une aide de 150 000 euros pour réduire le coût du transport du foin offert gracieusement par les éleveurs d’autres départements. Les donateurs sont venus de la Creuse, Lot et Garonne, Lozère, Tarn, Lot, Charente… La Vendée a financé elle-même le transport grâce au reste des dons de la tempête Xynthia de fin février 2010. Il y a eu des propositions de dons de la Drôme et des Alpes du Sud. « C’est un beau renvoi d’ascenseur. La solidarité existe ». Et Christian Fourcade de rajouter : « Pour demain, on a une idée. Il y a de la terre autour d’Ossun qui est stockée partout, n’importe comment. Matériellement, on a les moyens de la ramener, financièrement, c’est un autre problème ». En clair, donnez-nous un peu d’argent ou des camions avec une pelle mécanique et on se charge du reste pour aller vite. Et puis, une bonne nouvelle que nous avions déjà annoncée : « Pour la PAC, l’aide à la montagne a été préservée, les autres seront compensées ». Ouf ! Tout est sauvé ou presque.

Après un tel catalogue, Jeanine Dubié n’a plus qu’à dire : « Bravo. Vous avez su relever le défi. Vous êtes un bel exemple ».

Pour conclure, le Préfet résume tout en deux phrases qui font l’unanimité : « L’Etat est très engagé. Beaucoup a été fait, beaucoup reste à faire ». Alors, faisons-le. Les agriculteurs veulent des camions pour transporter la terre.

Louis Dollo